«L’EXECUTIF S’EST MONTRE INTRAITABLE»
L’échec de la médiation initiée par certaines organisations de la société civile, pour apaiser le climat délétère résultant du projet de loi instituant le parrainage, serait à mettre à l’actif du chef de l’Etat, Macky Sall
L’échec de la médiation initiée par certaines organisations de la société civile, pour apaiser le climat délétère résultant du projet de loi instituant le parrainage, serait à mettre à l’actif du chef de l’Etat, Macky Sall. C’est la conviction de Me Amadou Aly Kane de la Raddho qui révèle, dans Objection de Sud Fm d’hier, dimanche 22 avril, que l’Exécutif a été «intraitable» sur ladite question, non sans dénoncer la «pléthore artificielle» de listes sponsorisées par le régime, lors des Législatives, pour justifier le parrainage.
Après le vote sans débat de la loi élargissant le système de parrainage à tous les candidats aux différentes échéances électorales, les langues commencent à se délier. Cette fois-ci, c’est l’un des médiateurs de la société civile qui avait initié une conciliation entre le régime en place et les opposants au système de parrainage, qui étale son regret suite à l’échec de projet de médiation.
A l’émission Objection de la radio Sud Fm du dimanche 22 avril, le conseiller juridique de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), Me Amadou Aly Kane, a exprimé toute sa peine sur le déroulement de la session plénière de l’Assemblée nationale portant sur l’adoption du projet de loi sans débat. Sur l’échec de leur initiative d’arrondir les angles dans la sphère politique, l’invité du journaliste Baye Oumar Guèye accuse le régime d’en être la cause.
En effet, Me Kane informe que «la médiation a échoué à partir du moment où l’Exécutif n’a pas voulu suspendre provisoirement l’examen du projet de loi». Plus explicite, il dira que «l’Exécutif s’est montré intraitable pour montrer que l’examen du projet de loi ne pouvait pas être différé». Mieux, à son avis, le président Macky Sall était clair sur sa position, notamment de ne pas faire marche arrière pour suspendre le projet de loi. Ce qui n’a pas facilité la tâche de la société civile, selon lui, car il était par conséquent impossible de demander à l’opposition se surseoir aux différentes manifestations envisagées.
Revenant sur le système de parrainage inclus le jeudi 19 avril dernier, dans la Constitution sénégalaise, le défenseur des droits de l’homme dénonce le déroulement de sa mise en place. Il reste convaincu d’emblée que «cette affaire est hautement politique». Plus acerbe dans ses critique, il laissera entendre que les soubassements de l’instauration de ce système ne viserait qu’à «barrer la route à certains», réconfortant ainsi les opposants dans leurs craintes. En effet, convoquant l’argument avancé par le régime, notamment la pléthore de listes lors des législatives dernières, au total 47, Me Kane de révéler que la plupart de ces listes étaient sponsorisées par le pouvoir. Il en déduit alors qu’il y avait «une pléthore artificielle» de listes, provoquée par le pouvoir afin de «justifier l’adoption du parrainage». A l’en croire, le régime en place a créé une «nécessité artificielle» pour expliquer l’urgence de recourir au parrainage.