L’HEURE DES MARCHANDAGES
Déjà 4 candidats déclarés ont renoncé à leur participation à l’élection présidentielle - L'occasion d'entamer des négociations avec d'autres prétendants, en attendant ceux qui seront recalés par le Conseil constitutionnel
Depuis le début de la campagne de collecte des parrainages, 4 candidats déclarés ont renoncé à leur participation à l’élection présidentielle de 2019. C’est également pour eux un moyen de négocier avec d’autres candidats. En attendant ceux qui seront recalés par le Conseil constitutionnel.
La présidentielle, c’est comme un tournoi de Jeux Olympiques. Le parrainage, c’est comme l’épreuve de gymnastique. Et il faut le reconnaître, la barre de saut en hauteur est très élevée. Et voilà déjà que certains participants commencent à abandonner parce que, sans doute, conscients qu’ils ne toucheront même pas la barre minimum de 53 457 signatures. Ils sont aussi des athlètes sur les starting-blocks, mais qui n’ont pas attendu l’arbitrage du Conseil constitutionnel pour abandonner la piste qui mène à l’Avenue Léopold Sédar Senghor. Mis en place pour rationaliser le nombre de candidats, le parrainage apparaît comme la principale motivation des retraits de candidatures. Même si les concernés se terrent dans d’autres explications. Ndella Madior Diouf, Me Adama Guèye, Cheikh Tidiane Gadio et Mamour Cissé ont renoncé avant l’heure.
Ndella Madior et Me Mame Adama Guèye
C’est qu’au-delà, la participation de certains candidats à la candidature serait un moyen de nouer des alliances avant ou après la publication des candidats par le Conseil constitutionnel. Des tractations et marchandages ne sont pas exclus lors des échanges. Certains optent pour des principes, d’autres au nom d’un clientélisme politique, négocient des strapontins. Que ce soit avec la mouvance présidentielle ou avec des candidats de l’opposition crédités d’une bonne opinion. Ndella Madior Diouf et Me Mame Adama Guèye ont déjà emprunté cette voie. La présidente du parti Réconciliation nationale pour l’unité africaine a appelé à l’unité de l’opposition. «Pour l’intérêt du Sénégal, si on veut battre le Président Macky Sall, l’opposition doit s’unir. Pour l’instant, nous comptons entrer en contact avec le maximum de leaders de l’opposition pour nous regrouper autour d’une large coalition électorale. Je suis d’avis que si nous parvenons à avoir 3 grandes coalitions, le tour sera joué sans difficulté aucune», a-t-elle déclaré après avoir renoncé à sa candidature, la semaine dernière. S’il s’est «sacrifié pour sécuriser le processus électoral», selon ses termes pour justifier son retrait de candidature, Me Mame Adama Guèye compte s’allier avec des candidats de l’opposition. C’est dans ce sillage que s’inscrit sa rencontre prévue aujourd’hui avec deux candidats déclarés à savoir Ousmane Sonko et Moustapha Guirassy.
Mamour Cissé et Cheikh Tidiane Gadio
Mamour Cissé qui s’est également retiré à cause d’une «maladie», pourrait adopter la même ligne, lui qui a participé à diverses manifestations de l’opposition. A moins d’un revirement à 380 degrés pour soutenir Macky Sall. Cheikh Tidiane Gadio, autre candidat déclaré a pris, lui, le chemin inverse en parrainant la candidature de Macky Sall. En réalité, il paraît presque impossible pour les personnes qui ont quitté la course de mobiliser le nombre de signatures requis. Pourtant, il y en a encore qui sont dans le même lot, mais qui arborent la fierté de dire un jour : «j’ai été candidat à la candidature» ! Et le mercato est ouvert jusqu’au 24 février et, peut-être même au-delà.