L’OPPOSITION DENONCE UN RAPPORT NON CONSENSUEL
LE DOCUMENT DE LA COMMISSION DE REVUE DU CODE ELECTORAL REMIS AU MINISTRE DE L’INTERIEUR
L’opposition continue de dénoncer l’absence de consensus dans le rapport de la commission technique de revue du code électoral. d’autant que le document remis hier au ministre de l’intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, comporte 8 points de désaccords. Selon Déthié Fall de Rewmi, le ministre de l’intérieur a déjà montré ses limites.
L’opposition n’est pas satisfaite du rapport de la revue du code électoral remis hier au ministre de l’Intérieur. Déthié Fall et ses camarades dénoncent le comportement de Abdoulaye Daouda Diallo qui n’a pas voulu ouvrir le débat lors de la remise du document. Selon le numéro 2 du Rewmi, c’est un comportement particulièrement craintif pour quelqu’un qui veut rassurer. «Sa personne constitue le premier élément à problème dans le processus électoral. Son départ n’est plus une demande de l’opposition, mais une demande sociale. C’est quelqu’un qui a montré ses limites objectives, il n’est capable d’organiser une élection transparente dans ce pays. Ce qui s’est passé aujourd’hui le prouve ç suffisance pour ceux qui en doutaient », peste Déthié Fall qui relève des désaccords majeurs concernant des points essentiels.
Entre autres, il s’agit selon lui, de la confirmation et de la radiation d’électeurs non votants, et de l’augmentation du nombre de députés à l’Assemblée nationale de 150 à 160 pour la diaspora. «Ce quota doit être tiré du nombre de 150 déjà existants, car les populations s’interrogent sur l’utilité des députés de la diaspora. Il est important d’instaurer le bulletin unique pour des raisons économiques au lieu de deux bulletins par candidats», clame le rewmiste qui déplore le mode de scrutin, aux législatives, avec un seul tour à la place d’un scrutin majoritaire à deux tours. Compte tenu de tout cela, Déthié Fall pense que Abdoulaye Daouda Diallo doit cesser de gérer le plus rapidement possible le processus électoral.
A propos de la répression de la marche de l’opposition tenue le 14 octobre dernier, Déthié Fall fulmine : «au lieu d’encadrer la marche, ils nous ont gazé, ne voulant pas écouter ce que nous avions à dire. Ils n’ont qu’à se réapprovisionner de gaz lacrymogènes car ce que Macky Sall candidat avait refusé, nous n’allons pas l’accepter aujourd’hui».
AMSATA SALL, PRESIDENT DE LA COMMISSION TECHNIQUE DE REVUE DU CODE ELECTORAL «IL Y A EU CERTES DES DIVERGENCES…»
Selon le président de la Commission technique de revue du code électoral, Amsata Sall, cette structure est devenue par la force des choses un instrument essentiel d’évaluations de dispositions légales et réglementaires sur le mode d’élections et de propositions d’enrichissement du code électoral symbolisant l’option stratégique pour le dialogue politique et la concertation participative et inclusive. «La pluralité de la Commission de cette année résulte en partie de sa large composition, en plus de ses membres classiques. Ce qui a regroupé des experts électoraux et les différentes formations politiques», dit-il avant de reconnaître toutefois des divergences mais le seul fait de rester en conclave durant 45 jours pour échanger constitue un motif de satisfaction. «Les approches différenciées ont permis d’approfondir les questions et discussions marquées par l’expression de sensibilités différentes », dit-il.
Pour le ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, ce rapport est le fruit de beaucoup d’efforts, de réflexions intenses et croisées et provient d’acteurs divers et de spécialistes de la matière. « Le dialogue national autour des questions sociétales majeures apparaît comme un impératif au regard du contexte international marqué par des défis sécuritaires énormes. Le recours au dialogue politique transcende les contingences du moment et relève d’un choix optionnel stratégique de notre pays illustré par plusieurs versions du code électoral», argue le ministre.