«L’OPPOSITION DOIT EVITER LE PIEGE DE LA CANDIDATURE UNIQUE» – «LE PROBLEME DE MACKY, C’EST D’ETRE AU SECOND TOUR»
Présidentielle 2019 : IDY FORMULA
Idrissa Seck est convaincu que Macky Sall ira au second tour. Le leader de Rewmi milite en effet pour des candidatures plurielles de l’opposition au premier tour.
«Il ne faut pas tomber dans le piège de la candidature unique. Tous ceux qui estiment avoir un projet de société et de gouvernement à proposer au Peuple sénégalais peuvent être candidats. Maintenant, lorsque le Peuple aura tranché, comme c’était le cas en 2012, et aura classé les candidats, les autres soutiendront le candidat de l’opposition le mieux placé.» C’est le point de vue du président de Rewmi qui faisait le bilan à mi-parcours de sa tournée nationale dans la perspective de la Présidentielle de 2019. Idrissa Seck estime en effet que «la preuve est faite que Macky Sall est en dessous de 50%» comme l’ont démontré les résultats obtenus par Benno bokk yaakaar aux dernières Législatives. Le président du Conseil départemental de Thiès poursuit son analyse : «Avec l’arrivée des 2 millions de primo-votants, étant entendu que 3 électeurs sur 4 votent en général pour l’opposition, ce que les statistiques des différentes élections ont démontré, il est clair que son problème est d’être présent au second tour.» L’ancien Premier ministre ne doute pas que le Président Sall ira au second tour si les populations qu’il a rencontrées dans le monde rural «traduisent en acte leur désenchantement dans les urnes».
«Ce qui caractérise un chef d’Etat, c’est le respect de sa parole»
L’ancien Premier ministre a par ailleurs réitéré son invitation à Macky Sall pour un débat télévisé sur la situation du pays. A ce sujet, il juge «sans intérêt» de discuter avec Mahammed Boun Abdallah Dionne. «Le Premier ministre, si Macky Sall lui demande d’aller à la télévision et de dire que maintenant le soleil se lève à l’ouest, il va le faire», raille-t-il. Revenant sur sa tournée, il dit avoir recueilli les «préoccupations» des populations et compris leurs «souffrances». «Elles souhaitent que je fasse part de leurs difficultés, de leurs misères. Qu’il s’agisse des paysans qui ont du mal à vendre leurs graines, des enseignants qui marchent, des étudiants qui ont des retards de paiement de leurs bourses. C’est pourquoi quand je relaie ces choses-là, ce n’est pas pour polémiquer ou pour critiquer, mais pour que le gouvernement prenne conscience et agisse», souligne-t-il. Idrissa Seck se dit étonné que «le président de la République n’ait pas respecté les accords qu’il a signés le 17 février 2014 avec les syndicats d’enseignants après avoir pris des engagements fermes». Et de rappeler : «Ce qui caractérise un leader et un chef d’Etat en particulier, c’est le respect de la parole donnée.»
«Je ne suis pas satisfait du déroulement du procès de Khalifa Sall»
Le leader de Rewmi s’est également prononcé sur le procès de Khalifa Sall dont il est allié dans Manko taxawu senegaal. «Je ne suis pas satisfait du déroulement. La responsabilité première de Macky Sall est d’assurer la sécurité de ses citoyens avec les moyens mis à sa disposition. Ce que je constate, c’est qu’il utilise les moyens sécuritaires pour écraser ses adversaires et les épier plutôt que de les utiliser pour sécuriser les pêcheurs de Guet-Ndar, les populations et les touristes de Casamance, les boutiquiers qui sont agressés», dit-il.
nfniang@lequotidien.sn