L’OPPOSITION MAINTIENT LE SUSPENSE
Les concertations autour du dialogue national souhaité par Macky, débutent ce jeudi sans l’opposition dite «radicale» - Rewmi et Madické maintiennent le suspense sur leur participation - Le PDS récuse Ngouille Ndiaye, tandis que Pastef et PUR sont aphones
Le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye va procéder aujourd’hui, jeudi 9 mai à l’ouverture des discussions sur le volet électoral avec les acteurs politiques dans le cadre du dialogue national initié par le chef de l’Etat, le président de la République, Macky Sall. Toutefois, cette rencontre prévue à l’hôtel Ngor Diarama risque de se dérouler sans la présence des représentants de l’opposition dite «radicale» qui ont maintenu le suspense sur leur participation. Il s’agit notamment du Rewmi d’Idrissa Seck, de la coalition Madické Président. Contrairement au PDS qui, non seulement, récuse Ngouille Ndiaye mais pose ses conditions. Quant à Pastef et PUR, ils sont restés aphones.
Annoncé par le président de la République au lendemain de sa réélection, le dialogue national sera officiellement lancé aujourd’hui, jeudi 9 mai par une réunion marquant le démarrage prochain des concertations. Et c’est le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye qui ouvrira le bal de ces discussions avec les acteurs politiques sur le volet électoral. Cette rencontre de partage des termes de référence proposés par le chef de l’Etat et validés avec ses alliés est prévue à l’hôtel Ngor Diarama.
Seulement, il faut noter que si la participation à cette rencontre des partis alliés qui ont validé, avec le chef de l’Etat, les termes de référence de ce dialogue la semaine dernière, est quasiment certaine, tel n’est pas le cas pour l’opposition. Ou du moins, celle dite radicale. En effet, même si on ne peut pas être affirmatif, tout porte à croire que certains partis de l’opposition dite radicale risquent de ne pas répondre favorablement à l’invitation du ministre de l’Intérieur comme ce fut le cas d’ailleurs lors de la plupart des précédents appels au dialogue initiés par le régime en place depuis 2012. Pour cause, interpellés hier, mercredi 8 mai, par notre rédaction peu de responsables de ces partis ont montré leur enthousiasme.
C’est le cas Daouda Ba, porte-parole adjoint du parti Rewmi d’Idrissa Seck et de l’ancien ministre d’Etat sous le régime du président Abdoulaye Wade, Habib Sy membre de la coalition «Madické président».
Joint au téléphone, les deux responsables politiques n’ont, cependant, ni confirmé, ni infirmé la participation de leur formation politique à la rencontre d’aujourd’hui. Au bout du fil, l’adjoint du désormais ex-porte-parole du parti Rewmi, Abdourahmane Diouf nous a indiqué que le «Rewmi n’a pas de position particulière au sujet de ce dialogue» avant de nous renvoyer à la décision de la coalition Idy2019 qui avait porté la candidature de leur leader lors de la dernière élection présidentielle du 24 février et qui vient de publier un rapport relevant des irrégularités sur le scrutin.
Abondant dans le même sens, l’ancien directeur de campagne du candidat de la coalition «Madické président», a indiqué pour sa part que leur coalition est dans la phase d’observation. «Nous avons préféré, pour le moment, garder notre silence et observer la situation», nous a répondu, l’ancien ministre d’Etat, Habib Sy. Au-delà de ces responsables, nous avons également tenté, en vain, de joindre les responsables des autres formations politiques qui se sont illustrées ces dernières années par la radicalité de leur position contre le régime du président Sall pour avoir leur position par rapport à la rencontre ce matin. Il s’agit entre autres du Pastef-Les Patriotes du candidat d’Ousmane Sonko et du Pur du professeur Issa Sall qui sont restés aphones. Quant au Pds, le Pape du Sopi est finalement sorti de sa réserve pour non seulement, récuser le ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye, mais aussi, poser ses conditions à savoir, la libération de Khalifa Ababacar Sall et la révision du procès de Karim Wade. L’ancien chef d’Etat pose également comme préalable à la participation du PDS au dialogue, la désignation d’une «personnalité crédible, neutre, indépendante, consensuelle et respectée» (voir par ailleurs).