MACKY DÉFEND LE PARRAINAGE
Le vote de cette loi contesté par l’opposition a pour vocation de prévenir les risques de blocage du système électoral - La floraison des partis politique ’finira par tuer la démocratie
Le président de la République Macky Sall a approuvé le vote jeudi de la réforme constitutionnelle introduisant le parrainage électoral à la présidentielle, invoquant à nouveau les risques de blocage du système électoral en raison de la pléthore de partis politique, actuellement au nombre de 300, une situation qui risquerait de créer selon lui l’anarchie.
Le vote de cette loi contesté par l’opposition ’’a pour vocation de prévenir les risques de blocage du système électoral" sénégalais, a déclaré le chef de l’Etat Sénégal depuis Paris où il se trouve actuellement.
Dans des propos relayés par la Radio Futurs médias (RFM, privée), il a rappelé les difficultés enregistrées lors des législatives du 30 juillet dernier, élection à laquelle participaient 47 listes et coalitions de partis, ce qui avait induit des problèmes d’organisation et dans le déroulement de cette consultation dans les conditions souhaitées.
Il a aussi signalé que le ministère de l’Intérieur est actuellement saisi d’une vingtaine de demandes pour la reconnaissance de partis politiques, les formations légalement constituées étant actuellement au nom de 300, une situation inédite pour un pays de la taille du Sénégal, a laissé entendre le président Sall.
Selon lui, si des mesures ne sont pas prises pour prévenir cette ’’anarchie’’, d’ici quelques années, il serait impossible d’organiser des élections au Sénégal.
Cela ’’finira par tuer la démocratie", assure le président de la République, qui a rappelé avoir appelé la classe politique à des concertations sur cette question, au lendemain du référendum sur la réforme de la constitution de mars 2016.
Des députés de l’opposition ont "vivement" dénoncé l’adoption de de la réforme constitutionnelle visant à introduire le parrainage électoral à la présidentielle, un texte voté sans débat à l’unanimité des députés de la majorité présents lors de la délibération.
Les députés de l’opposition, sous la conduite du président du groupe parlementaire liberté et démocratie, Me Madické Niang, avaient décidé de boycotter la suite de la plénière, pour protester contre la décision de la majorité de faire voter sans débat ce projet de loi de réforme constitutionnelle.
"La démocratie sénégalaise est gravement atteinte. La majorité a décidé sans concertation d’adopter cette loi. Cette majorité vient d’accomplir un acte très grave", a estimé Me Madické Niang, avant de prendre date, assurant que le ’’combat’’ engagé par l’opposition contre cette réforme "ne fait que commencer’’.
De longues discussions et conciliabules de plus de 30 minutes n’ont pu permettre à la majorité et à l’opposition de s’accorder, suite à la proposition du député Moustapha Cissé Lô de voter ce texte sans débat, ce qui a amené les députés de l’opposition à boycotter la suite des débats qui avaient démarré à la matinée.
L’opposition partie, la majorité a voté le texte, 120 voix, soit à l’unanimité des députés présents.
Sur proposition du président du groupe parlementaire Bennoo Bokk Yaakaar (BBY) de la majorité, Aymérou Gningue, un amendement a été fixé, suivant lequel tout candidat à la présidentielle doit s’assurer le parrainage d’au moins 0,8 pour cent des inscrits sur le fichier électoral.
Le projet de loi, tel que présenté par le gouvernement, avait fixé ce seuil à 1 pour cent.