VIDEO"MACKY N'A OBEI NI À TOUBA NI À TIVAOUANE…"
Idrissa Seck sur la libération de Karim Wade
L'ancien Premier ministre et président de Rewmi réitère ses accusations d'un "deal international" contre le président Macky Sall et son prédécesseur, Me Abdoulaye Wade, pour la libération de Karim Wade. Lors d'une conférence de presse organisée hier, jeudi 30 juin, Idrissa Seck a précisé que le président Macky Sall n'a pas obéi à Touba ou à Tivaouane, et encore moins à quelque autre chapelle religieuse dans la libération de l'ancien ministre d'État, ministre du "Ciel et de la Terre". Avant d'assurer que Karim Wade n'a pas été libéré mais livré à une puissance étrangère.
Le président du parti politique Rewmi, Idrissa Seck, revient à la charge dans l'affaire Karim, Wade. Près d'une semaine après sa sortie sur la libération de l'ancien ministre d'État, Idrissa Seck a réaffirmé ses accusations d'un "deal international" entre le président Macky Sall et son prédécesseur, Me Abdoulaye Wade, tenu au lendemain de la signature de la grâce présidentielle qui a mis fin à 3 ans de détention de Karim Wade.
Lors d'une conférence de presse ayant eu lieu hier, jeudi 30 juin, au siège de son parti, l'ancien Premier ministre a ainsi affirmé haut et fort que le président Macky Sall n'a obéi ni à Touba ni à Tivaouane, encore moins à quelque autre chapelle religieuse dans la libération de Karim Wade. Selon lui, contrairement à ce qui est dit, Macky Sall a plutôt obéi à un donneur d'ordre international en libérant Karim Wade.
"Le Sénégal est aujourd'hui en danger. Le président de la République avait ajouté à son incompétence reconnue par tous le déshonneur en violant ses engagements et sa parole. Aujourd'hui, à cette incompétence et ce déshonneur, il ajoute l'indignité de remettre en cause la souveraineté nationale en transformant le Sénégal en une république bananière vassale de forces internationales. Dans le deal qui a conduit à la libération de Karim Wade, Macky Sall n'a obéi ni à Touba, ni à Tivaouane, ni à aucun autre pôle religieux du pays, il a obéi à un donneur d'ordre international", insiste le président du Rewmi. Avant d'assurer par ailleurs que Karim Wade n'a pas été libéré mais qu'il a été livré à ce donneur d'ordre international.
"Comment comprendre qu'un citoyen sénégalais gracié soit remis à des forces étrangères, nuitamment en catimini à bord d'un Jet privé. Vous pensez que s'il était libre, il ne commencerait pas par aller embrasser ses trois filles, orphelines de mère et qui ne l'ont pas vu depuis quatre ans. Il ne commencerait pas par aller saluer son père et sa mère, il ne commencerait pas par aller présenter ses respects à son guide religieux, le Khalife général des mourides. Il ne commencerait pas par remercier les nombreux Sénégalais, "Karimistes" qui l'ont soutenu. S'il était libre, c'est ça qu'il ferait. Mais il n'est pas livre, on l'a livré. C'est ça, la triste réalité", a déclaré Idrissa Seck.
Et d'ajouter dans la foulée : "Si Macky Sall a fait croire aux autorités religieuses de ce pays qu'il leur a accordé un quelconque rôle dans la libération de Karim, il leur a raconté des histoires. Ces autorités religieuses l'ont saisi en vain de cette requête, pendant 4 ans. Il a obéi à un donneur d'ordre international et cela met en danger en revanche le pays surtout sur une matière aussi sensible que notre dispositif judiciaire".
Idy sur la gouvernance de l'actuel regime : "Macky Sall a tous les défauts de Wade et…"
Lors de cette rencontre avec les journalistes, le président de Rewmi ne s'est pas seulement contenté de réaffirmer ses positions sur les conditions de la libération de Karim Wade. Il s'est également prononcé sur la gouvernance de son ex-camarade au Pds et actuel chef de l'État. Et, c'est pour dire que Macky Sall, qui était ministre, Premier ministre, puis président de l'Assemblée nationale sous Wade, a copié tous les défauts de ce dernier sans avoir une seule de ses qualités.
"Macky Sall a tous les défauts de Wade aucun de ses talents. Il a tous ses défauts. Le moment est donc venu de tourner sa page. Nous sommes un peuple pluriel qu'il faut entreprendre de maintenir en harmonie, de construire des solidarités fortes. Nous avons une foi que nous devons consolider, surtout l'injecter dans notre jeunesse pour qu'elle ait le sentiment qu'elle peut s'en sortir. D'autres pays l'ont fait. Le Rwanda l'a fait, le Maroc l'a fait, la Côte d'Ivoire est en train de le faire. Le Sénégal a des ressources humaines d'exception, malheureusement il a comme président quelqu'un qui a tous les défauts de Wade et aucun de ses talents", assure l'ex Premier ministre.
Avant d'ajouter : "Le Sénégal a des fils qui peuvent le construire. Chaque jour, je les vois. Ils sont dans les entreprises, dans les organismes internationaux, ils sont ici dans ce pays. Ce sont des fonctionnaires compétents qui peuvent faire ce pays. Mais "kidjité rewmi meunoul, djouboul, weuroul" (celui qui dirige ce pays n'est ni apte, ni crédible, ni juste… traduction approximative-ndlr) Je l'ai dit et redit. Et si ce que je dis n'était pas vrai, il m'aurait interpellé".
Idy : "Je n'ai aucun doute sur la culpabilité de Karim"
Lors de ce face à face avec les journalistes, le leader de Rewmi est également revenu sur le délit d'enrichissement illicite pour lequel Karim Wade a été reconnu coupable et condamné par la Cour de répression contre l'enrichissement illicite (Crei). Et c'est pour préciser que Karim Wade est bel et bien coupable.
"Je n'ai aucun doute sur la culpabilité de Karim Wade. Tout ce que je vous ai dit est documenté. Parce que j'ai fait plus de 25 ans dans la carrière d'auditeur dans une des firmes mondiales les plus réputées. Mais, l'instrument judiciaire qui a servi à l'appréhender est mauvais. Pourquoi avoir choisi un mauvais instrument pour établir une culpabilité qui relève de la flagrance ?".
Législatives - Idy écarte les libéraux "proches" de Macky
Interpellé sur les prochaines élections législatives, notamment su la question de savoir si le Rewmi allait participer à ces échéances avec d'autres partis de l'opposition comme le Parti démocratique sénégalais, Idrissa Seck a posé ses conditions.
"Quand je parle du Parti démocratique sénégalais, il faut distinguer deux choses : les membres de la direction du Pds sur lesquels Macky Sall a des moyens de pression judiciaire ou financière, je n'en veux pas comme alliés. Vous avez par contre les militants du Pds authentique, des sénégalais avec qui j'ai construit le Pds pièce par pièce. Ceux-là, s'ils veulent venir avec moi pour aller aux législatives, je leur dirais oui".