MACKY OUT POUR 2024, QUI POUR PORTER L’ÉTENDARD BENNO ?
La non-candidature de Macky Sall pour un troisième mandat relance le débat autour de sa succession au sein de la mouvance présidentielle. Le défi pour le chef de l'État sortant est de travailler à la survie de sa coalition
La non-candidature de Macky Sall pour un troisième mandat relance le débat autour de sa succession au sein de la mouvance présidentielle. Les différentes écuries à l’alliance pour la République et au sein de benno bokk yaakaar (bby) vont commencer à s’activer pour partir à l’assaut de la magistrature suprême. on se demande tout simplement qui, entre les apéristes et alliés, a l’étoffe pour défendre le bilan de Macky Sall ?
En renonçant à une troisième candidature pour la présidentielle de 2024, Macky Sall évite au Sénégal la tragédie des mandats de trop. En plus d’entrer dans l’histoire, c’est une grande contribution à la consolidation de la démocratie sénégalaise. Malgré toutes les agitations et pressions exercées sur lui, il est allé jusqu’au bout de sa logique en refusant de se prononcer sur sa candidature jusqu’à sept mois de la présidentielle. Macky Sall a préféré maintenir le flou autour de la question en ayant comme principal argumentaire ceci : «On m’a donné un mandat et je suis en train de l’exécuter. Si je dis que je ne suis pas candidat, personne ne se mettra au travail dans le gouvernement. Qu’on le dise ou pas, chacun va essayer de se positionner. Etles gens ne travailleront pas durantles cinq ans. Je ne vois pas d’intérêt à en parler. Si je dis que je suis candidat, il y aura des marches tous les jours. Et pour le moment, je préfère ne pas en parler car cette question n'est pas à l'ordre du jour. Au moment opportun, je vais me prononcer. »
Aujourd’hui qu’il s’est prononcé, on se demande qui sera son potentiel successeur au sein de la mouvance présidentielle. Le Président Sall a toujours refusé de préparer un dauphin. A tort ou à raison ? Force est de constater qu’il y a un grand chantier qui attend la mouvance présidentielle consistant à choisir le meilleur profil pour défendre le bilan du régime sortant. Mais ce sera un exercice assez périlleux avec des risques de faire imploser la coalition BBY. Déjà, au sein de l’Alliance pour la République (APR), il y a des profils qui sortent du lot à l’image de l’actuel Premier ministre Amadou Ba, du président du Conseil économique social et environnemental (Cese) Abdoulaye Daouda Diallo, du ministre de l’Agriculture Aly Ngouille Ndiaye, ou encore Moustapha Bâ. Les apéristes devront s’accorder sur le bon profil, celui qui a plus de chance de rivaliser avec les ténors de l’opposition. Cette même personne devra bénéficier d’une légitimité populaire et être accepté par les alliés. Seul hic, certaines entités de BBY pourraient à leur tour présenter des profils qui seront des candidats à la candidature pour la présidentielle de 2024. A bon droit ! Puisqu’ils ont, durant tout le magistère de Macky Sall, tu leurs ambitions pour le fauteuil présidentiel. Mais quel que soit alpha, il sera très difficile de trouver une personnalité forte et consensuelle à l’instar de Macky Sall pour fédérer toutes les forces composantes de la coalition présidentielle.
RISQUES D’IMPLOSION DE BBY
A défaut de s’accorder sur le profil pour succéder à Macky Sall, la coalition BBY, vieille de onze ans, risque d’éclater. Le cas échéant, il y a de fortes probabilités d’assister, d’une part, à des retrouvailles de la famille socialiste sous la direction de Khalifa Sall qui va redevenir éligible ; et d’autre part, à un regroupement des libéraux autour de Karim Wade qui, à coup sûr, sera réinjecté dans le jeu politique suite au dialogue politique. Tout ceci laisse entrevoir que Macky Sall a un autre défi devant lui. Celui de travailler pour la survie de BBY et au choix d’une forte personnalité capable de prendre la relève. Ce choix béni du chef de l’Etat, s’il est suivi par la majorité de la coalition, sera déterminant pour l’avenir de la coalition et les résultats à l’issue du scrutin de 2024.
En tout cas, Macky Sall a déjà affirmé son engagement pour contribuer à une victoire de Benno Bokk Yaakaar lors de ce scrutin. « Mon combat et ma plus grande fierté, c’est vraiment de vous conduire vers la victoire et de poursuivre notre politique économique au bénéfice de nos populations. L’enjeu du moment est d’abord d’être uni. Unis, il n’y a aucune force politique qui peut faire face à BBY », disait-il lors de l’audience qu’il a accordée samedi dernier aux maires et présidents de conseil départemental. Juste s’interroger sur la recette miracle qu’il va constituer pour stopper la dégringolade électorale de BBY notée lors des dernières élections locales et législatives.