MACKY SALL SORT DU BOIS
Législatives, cohabitation, opposition, Premier ministre, le chef de l'État parle de la gouvernance locale, la gestion et l’exploitation des hydrocarbures de même que les relations internationales
Dans un entretien accordé au magazine Jeune Afrique, le président de la République du Sénégal, Macky Sall, actuel président de l’Union africaine, a évoqué de nombreuses questions relatives à la gouvernance locale, la gestion et l’exploitation des hydrocarbures de même que les relations internationales. Toutefois, de ce qu’il advient de sa relation avec ses opposants et la nomination d’un locataire à la Primature, le président Sall révèle qu’il ne s’attarde outre mesure sur ses adversaires tandis que le dernier point saute derrière les législatives.
C’est de guerre lasse que le journaliste de Jeune Afrique aura tenté d’arracher de la bouche du président Macky Sall le nom ou le profil du potentiel occupant de la Primature : « Les profils, cela ne signifie pas grand-chose. Inutile de faire des projections. Le moment venu, un Premier ministre compétent sera nommé et il se mettra immédiatement au travail», a dit le président. Macky Sall.
Bien sur ses gardes au cours de cette interview qu’il aurait aimé « surseoir », Macky Sall a affirmé qu’il désignera un Premier ministre après les législatives de juillet prochain. Décision qui lui semble « plus logique », étant donné qu’il sera issu de la formation qui sortira victorieuse de ces élections. Mais, il n’a pas simplement été question durant cet échange avec le président du Sénégal, de la nomination d’un chef du gouvernement. En effet, interpellé sur ces attentes au sortir du scrutin de juillet, le chef de l’Etat a dit attendre de la plus précise des manières « une nette victoire ». Pour lui, il s’agit de cohérence vis-à-vis des choix du peuple sénégalais.
Et, poursuit-il, l’Etat du Sénégal a réduit le taux de pauvreté de cinq points, amélioré sensiblement tous les indicateurs macroéconomiques malgré la crise du covid et le conflit en Ukraine, bloqué les prix afin de protéger ses citoyens de la hausse des prix de l’énergie et de dangers alimentaires. Ce qui aura couté à l’Etat près de 657 milliards de FCFA. Donc « pour que cette politique se poursuive, le gouvernement doit avoir une majorité qui lui permette de ne pas perdre de temps », a-t-il confié en guise de justification de sa position sur la question. Pour ce qu’il en est des relations que doivent entretenir le pouvoir et l’opposition, le président Sall a fait savoir que même dans les pays développés, une cohabitation est rarement une réussite. « Vous savez très bien que, même dans les pays développés, il n’est pas très facile d’assurer cette cohabitation. Je ne peux imaginer un tel scénario au Sénégal. Nous sommes sous un régime présidentiel : on élit un président et on lui donne, dans la foulée, une majorité pour gouverner. Le passage du septennat au quinquennat a modifié l’ordre des choses, mais ne change rien sur le fond : le Sénégal, comme l’Afrique, a besoin de stabilité » a-t-il martelé. Cependant, a observé le journaliste, les rapports entre le président et les opposants notamment les plus distingués (Ousmane Sonko, Barthélemy Dias) ne sont guère les meilleures.
A cela, Macky Sall dira que chacun a sa manière de s’opposer. Et d’ajouter : « je ne m’attarde pas outre mesure sur mes adversaires. L’essentiel, c’est que, dans une démocratie, il y ait une opposition forte. Tant que l’opposition quelle que soit la façon dont elle se comporte est républicaine, cela ne me pose pas de problème. J’ai moi-même été opposant, je n’ai jamais eu de mot déplacé à l’égard de ceux qui étaient au pouvoir. Cela ne m’a pas empêché de gagner les élections. Chacun son tempérament » expliqua-t-il.
Enfin, interrogé sur ses possibles ambitions de briguer un troisième mandat, le chef de l’état renvoie également sa réponse après les législatives, moment propice de fixer le cap de 2024. En attendant, « nous avons du travail, et guère de loisir de nous disperser », a-t-il conclu.