MACKY SALL VA ARBITRER
Le président de la République va recevoir les différents acteurs impliqués dans le cadre des concertations sur le processus électoral
Le président de la République va recevoir demain les différents acteurs impliqués dans le cadre des concertations sur le processus électoral. L’heure est ainsi venue pour Macky sall de trancher les désaccords subsistants à l’issue des négociations entre la majorité présidentielle, l’opposition et les non-alignés. il s’agit entre autres des questions liées au parrainage, au montant de la caution, au bulletin unique et à la désignation de l’organe chargé d’organiser les élections. «L’as» est en mesure de révéler que l’Etat veut procéder à la baisse de la caution à l’occasion de la prochaine présidentielle.
Macky Sall entre en jeu, trois mois après l’initiative du ministre de l’Intérieur d’engager des concertations sur le processus électoral. Le chef de l’Etat devra ainsi s’appuyer sur les conclusions issues des négociations et regroupées dans un rapport déposé sur sa table. Et d’après nos informations, il a décidé de rencontrer les différents acteurs ce jeudi dans l’après-midi pour trancher sur certains points de désaccords comme : le parrainage, le montant de la caution, le bulletin unique et la désignation de l’organe chargé d’organiser les élections.
Et selon nos sources, le président de la République compte bien lâcher du lest sur certains points comme celui concernant le montant de la caution. En effet, de sources dignes de foi, il est prévu de baisser la caution jusqu’à 30 voire 40 millions de F Cfa. Une manière pour Macky Sall de satisfaire une doléance de l’opposition qui durant tout le processus n’a cessé de réclamer la réduction. Si le chef de l’Etat a décidé de réduire le montant de la caution, c’est parce qu’il s’est avéré qu’augmenter la caution n’a jamais découragé les candidatures à une élection présidentielle au Sénégal. La preuve, de trois millions en 1992, elle est passée à six millions en 2000 puis à 25 millions avec l’arrivée de Wade avant de grimper à 65 millions en 2012. Et ces augmentations n’ont pas empêché d’enregistrer 14 candidats lors de la dernière Présidentielle.
Autre question sur laquelle, le chef de l’Etat va trancher demain, c’est celle sur le parrainage. Il faut rappeler que lors des concertations sur le processus électoral, la majorité n’avait pas voulu faire la moindre concession sur la question. «Parrainage ou rien», soulignaient les plénipotentiaires du camp présidentiel. Du côté de l’opposition, on rétorquait qu’un tel point est suffisamment sérieux pour être confié à une commission qui se concerte sur le processus électoral. Parce que, dit-elle, le parrainage nécessite une modification de la Constitution. Mais d’après nos informations, le pouvoir qui tient à réduire au maximum les listes en compétition lors des différents scrutins veut impérativement réguler le système de candidature pour ne pas revivre le même scénario que les législatives avec 47 listes électorales. Et toujours selon nos sources, la réforme de 2016 concernant les candidatures indépendantes sera appliquée aux partis politiques.
En effet, comme les candidats indépendants, les partis politiques seront tenus de disposer de dix mille signatures au plan national à raison de 500 par région pour toute élection. L’Etat veut ainsi couper l’herbe sous les pieds de ceux qui veulent utiliser des récépissés d’autres partis en perspectives des prochaines locales. Une manière également pour l’Etat de réduire les listes en lice avec tous les couacs provoqués par le foisonnement de listes et ses conséquences financières (Ndlr : des centaines de millions du contribuable dépensés pour imprimer des bulletins).
Entre autres propositions pouvant découler de cette rencontre, il faut souligner que l’Etat prévoit également de faire élire les maires directement sans passer par les conseils municipaux. Autant de propositions rejetées déjà par l’opposition significative, mais que Benno veut faire appliquer «pour réduire le coût des élections». Mais le Chef de l’Etat devra d’abord envoyer toutes ces modifications à l’Assemblée pour les insérer dans le code électoral.