MAIN TENDUE
Le prédident de la République, Macky Sall, invite la classe politique au dialogue et à l'évaluation des élections législatives
Le président de la République, Macky Sall, a invité samedi à Dakar la classe politique sénégalaise à une évaluation des dernières élections législatives du 30 juillet dernier, en vue de pallier les imperfections du système électoral sénégalais.
"Je lance un appel à la classe politique’’ pour une évaluation du "processus électoral que nous venons de vivre, les élections législatives, et anticiper sur ce qui va venir’’, à savoir la présidentielle de 2019, a-t-il dit en s’entretenant avec des journalistes, peu après avoir participé à la prière collective de l’Aid-el-kébir à la grande mosquée de Dakar.
"Nécessairement, il y a des choses à modifier’’, a reconnu Macky Sall au sujet des dernières législatives, dont le scrutin a été marqué par de nombreux couacs liés en partie au nombre jugé important de listes en lice, représentant 47 partis ou coalitions de partis.
"Nous avons vu la difficulté des 47 listes, si nous ne prenons pas de mesures particulières par rapport à un certain nombre de situations, il arrivera un moment où il sera impossible d’exercer le vote. Nous serons dans une confusion générale et généralisée", a souligné Macky Sall.
A l’issue de ces législatives, des figures de l’opposition ont plutôt pointé une "mauvaise organisation" du ce scrutin, plusieurs de ses responsables dénonçant ’’une mascarade électorale" partie des difficultés enregistrées dans la distribution des cartes d’électeur.
Ils ont ainsi mis en exergue le cas des "primo-inscrits" privés de vote, n’ayant pas reçu leur carte d’identité biométrique et faute de disposer de certificats d’identification délivrés par l’administration, habilitée à les immatriculer.
S’y ajoutent des dysfonctionnements notés par de nombreux observateurs faisant remarquer que plusieurs heures après l’heure indiquée pour l’ouverture des bureaux, le vote n’avait pas démarré dans certaines ville.
Il avait été aussi signalé des bulletins manquants dans certains centres et bureaux de vote, sans compter l’impossibilité de trouver son nom sur les listes pour certains électeurs, documents nécessaires au vote non distribués.
Pire, des cas de violence ont été enregistrés notamment dans la cité religieuse de Touba, la capitale du mouridisme, au centre du Sénégal, où un centre de vote comptant 96 bureaux avait été saccagé par les électeurs qui s’insurgeaient contre l’absence des bulletins de vote d’une coalition de l’opposition.
Aux yeux de Macky Sall, les acteurs politiques doivent malgré tout continuer de discuter et d’échanger sur le processus électoral sénégalais qui fait partie des meilleurs systèmes africains.
"Il ne faut pas que nous auto-flagellions, le Sénégal est une démocratie de référence, avant même que je ne sois à la tête du pays. Ça va continuer, personne ne peut remettre en cause ce processus. C’est des processus ancrés dans notre société. Il faut que les uns et les autres acceptent de se parler", a-t-il relevé.
"Je pense que ce pays, nous ne pouvons pas le construire sans nous parler les uns les autres", a indiqué Macky Sall, se disant ’’un homme de dialogue’’ resté ’’ouvert au dialogue’’.
"Il est vrai qu’il y a des moments de tensions naturelles liées à des élections, à ces moments d’intense compétition, de concurrence, a-t-il reconnu. Mais fois cette compétition derrière nous, nous devons pouvoir dialoguer".