MARIO VAZ : ‘’JE SERAI LE PREMIER PRÉSIDENT À TERMINER MON MANDAT...’’
José Mario Vaz, élu démocratiquement en 2014 à la tête du pays, fait notamment allusion aux interruptions brusques des mandats de ses prédécesseurs en raison de coups d’Etat militaires ou d’instabilités institutionnelles
Bissau, 10 mars (APS) – Le chef de l’Etat bissau-guinéen, José Mario Vaz, s’est réjoui dimanche d’être, depuis 25 ans, le premier président à pouvoir terminer son mandat à la tête de ce pays frontalier du Sénégal.
‘’Je tiens à souligner que depuis 1994, aucun président de la République de Guinée Bissau n’a pu terminer un mandat. Nous sommes en train de connaitre une fin de mandat paisible et sans interruption’’, a-t-il réagi après avoir voté pour les législatives organisées dimanche dans son pays.
José Mario Vaz, élu démocratiquement en 2014 à la tête du pays, fait notamment allusion aux interruptions brusques des mandats de ses prédécesseurs en raison de coups d’Etat militaires ou d’instabilités institutionnelles.
‘’Depuis que je suis à la tête du pays, personne n’a été tué, arrêté ou envoyé en exil pour ses opinions ou pour ses actions politiques. C’est cette image de la Guinée Bissau que je veux voir dans la presse internationale’’, a fait valoir Vaz en s’adressant à des journalistes après avoir accompli son devoir civique pour un scrutin présenté comme déterminant pour la stabilité du pays.
Quelque 761 086 Bissau-guinéens se rendent notamment aux urnes ce dimanche pour renouveler les 102 sièges de l’Assemblée nationale populaire dans un scrutin censé faire sortir le pays de la crise politique qu’il traverse depuis plus de trois ans.
Des files d’attente se sont formées dès l’ouverture des bureaux de vote à 7 heures (heure locale) à Bissau, la capitale, a constaté l’envoyé spécial de l’APS.
Ces électeurs sont répartis dans 3075 bureaux de vote localisés dans les 29 circonscriptions électorales installées dans les huit régions administratives de l’intérieur, en plus de la capitale Bissau, appelée le ‘’secteur autonome’’, selon la Commission nationale électorale (CNE).
José Mario Vaz, issu des rangs du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), est arrivé au pouvoir le 13 avril 2014. Son mandat à la tête de cette ancienne colonie du Portugal est rythmé par des différends politiques depuis le limogeage en 2015 du Premier ministre qu’il avait initialement nommé, Domingo Simoes Pereira.
Son successeur, Carlos Correa, un des membres influents du PAIGC, n’est de son côté resté à la tête du gouvernement que huit mois.
Cette instabilité a poussé la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et les Nations-Unis à entreprendre une médiation qui s’est soldée en septembre 2016 par la signature des Accords de Conakry destinés à mettre un terme à crise politique.
Des difficultés notées dans la mise en œuvre des dits accords ont poussé certains observateurs à considérer les législatives de ce dimanche comme étant importantes pour clarifier le jeu politique et mettre un terme à la crise.
Les élections législatives devraient notamment permettre de tourner une page d’instabilité et de blocage qui dure depuis trois ans en raison du basculement dans l’opposition de la majorité parlementaire, à la suite de défections dans les rangs du parti historique (PAIGC).
Des résultats de cette consultation électorale dépendra la formation d’un gouvernement, alors que le pays a connu sept Premiers ministres en moins cinq ans. Selon la loi constitutionnelle bissau-guinéenne le poste de Premier ministre doit revenir au chef du parti vainqueur des législatives.
De fait, un régime parlementaire souvent source d’instabilité si l’exécutif et la majorité parlementaire sont issus de bords politiques différents. Une cohabitation rendant difficile tout exercice du pouvoir dans ce pays.
L’opposition détenait la majorité dans la législature sortante, à la suite de plusieurs défections et de dissidences enregistrées dans les rangs de la mouvance présidentielle.
Cette situation a conduit au blocage politique que connait le pays depuis trois ans.
Ces joutes électorales devraient surtout constituer un avant-goût de l’organisation d’une élection présidentielle prévue dans le pays au milieu de cette année.