ME AMADOU SALL ECOPE DE 3 MOIS AVEC SURSIS
OFFENSE AU CHEF DE L’ETAT ET APPEL A L’INSURRECTION

L’avocat et membre du Parti démocratique sénégalais (Pds), Me El Hadji Amadou Sall, a été condamné hier, mardi 23 février, par la Chambre spéciale de la Cour d’appel de Dakar, à 3 mois de prison avec sursis. Le conseil de Karim Wade, en prison pour enrichissement illicite, a été reconnu coupable pour les délits d’offense au Chef de l’État et d’appel à l’insurrection.
Plus de peur que de mal, serait-on tenté de dire dans l’affaire dite Me El Hadj Amadou Sall. En effet, l’avocat et membre du Parti démocratique sénégalais (Pds) a été jugé hier, par la Chambre spéciale de la Cour d’appel de Dakar. Reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés, à savoir les délits d’offense au Chef de l’État et d’appel à l’insurrection, pour lesquels il étai poursuivi, Me Sall a été condamné à 3 mois de prison avec sursis.
C’est dire que le juge a suivi le réquisitoire de l’avocat général, du 26 janvier dernier. En effet, celui-ci avait requis une peine de 3 mois avec sursis, car il estimait «qu’avec son statut d’avocat et d’ancien ministre de la Justice, Me Sall devait se garder de tenir certains propos». Pour lui, l’appel à l’insurrection était établi, dans la mesure où l’avocat demandait aux populations de faire recours à des armes, notamment des bâtons, gourdins, cuillères, pilons pour organiser la résistance.
Des arguments battus en brèche par le mis en cause qui avait soutenu qu’il parlait dans un cadre purement politique. Mieux, le conseil de Karim Wade avance qu’il ne savait pas s’il s’adressait au Chef de l’État ou celui d’un parti politique, du fait du dédoublement dans les deux fonctions. Il avait également soutenu qu’il faisait dans l’ironie en demandant aux femmes de sortir avec des ustensiles de cuisine. Estimant en effet que sa réaction est à mettre sur le compte de la politique, l’avocat avait déclaré que, «j’ai répondu avec la même tonalité et dans les mêmes propos car le parti auquel j’appartiens a fait l’objet d’un déchaînement médiatique de même que mon client et ses avocats».
Comme ligne de défense, les conseils du prévenu avaient plaidé la relaxe pure et simple, jugeant que les propos de leur client devaient être mis dans leur contexte, à savoir une réunion politique.
Auparavant, ils avaient soulevé la nullité de la procédure pour cause d’irrégularité. Pour eux, les poursuites contre M. Sall ont été menées par un officier de police judiciaire sous la diligence du procureur de la République, au détriment du parquet général et que de surcroit, il n’y avait pas une plainte du chef de l’Etat. Bien évidemment, tout a été rejeté.