ME KHOUREYCHI BA RACONTE LES AFFRES DE LA DIETE DE SONKO ET COMPAGNIE
Pour l'heure, Ousmane Sonko est toujours interné au pavillon Téranga de l'hôpital principal de Dakar. Même si, selon son avocat Me Khoureychi BA, l'opposant a changé de chambre, l'avocat a attiré l'attention sur la violation de son secret médical
Pour l'heure, Ousmane Sonko est toujours interné au pavillon Téranga de l'hôpital principal de Dakar. Même si, selon son avocat Me Khoureychi BA, l'opposant a changé de chambre, l'avocat a attiré l'attention sur la violation de son secret médical.
Dans une déclaration fleuve partagée sur la page Facebook d’Ousmane Sonko, Me Khoureychi Ba a fait le bilan d'étape du 17ème jour de diète de son client. En effet, l'avocat a pu rendre visite, ce lundi 14 août, à l'opposant en prison depuis le 28 juillet. Il dit avoir trouvé son client avec la même ténacité. "Le président Ousmane Sonko continue de refuser tout soin, toute prise d’aliment ou la plus petite goutte d’eau de la part du pourtant si dévoué personnel soignant de qualité du Pavillon Teranga de l’hôpital Principal de Dakar. Soit dit en passant, même s’il a changé de chambre, il est encore et toujours interné dans cette structure haut de gamme se dressant à l’entrée de l’hôpital", a informé Me Ba dans un contexte, ajoute-t-il, où son retour dans sa cellule à la prison de Sébikotane est envisagé.
L'avocat ajoute en outre que son client poursuit toujours sa diète pour protester contre son arrestation. "Sourd à toutes les suppliques du médecin-colonel premier responsable du Pavillon, qui est à son chevet, suppléé par son collègue également médecin du même grade et chef du département santé de l’administration pénitentiaire, lesquels sont assistés par des infirmières dont le dévouement n’est plus à démontrer, l’illustre malade que nous avons visité hier et dont la dégradation de l’état de santé est devenue un secret de Polichinelle, n’en continue pas moins de puiser jusque dans ses derniers retranchements pour tenir. En cela, il ne défie personne, il exerce son droit naturel d’exiger le respect de l’inviolabilité de sa dignité intrinsèque d’homme. Et son droit d’arracher la cessation du honteux harcèlement dont il est sans cesse l’objet.
Assisté par son médecin personnel, le Docteur CISSÉ qui essaie tant bien que mal de jouer son rôle d’interface et de trouver l’équilibre entre des impératifs étatiques ponctuels comme ce projet fou de renvoyer un malade dans le milieu carcéral d'origine, quitte à le ramener en cas de rechute, et le devoir permanent du praticien (entouré de ses avocats) de mettre en œuvre tous les moyens en sa possession afin de préserver son patient, le président Ousmane SONKO mène une lutte intérieure farouche au moment où le cœur de la nation bat la chamade", narre l'avocat membre du collectif de la défense d’Ousmane Sonko.
Quoique faible, ajoutera-t-il, il reste très lucide."Ses forces déclinent à vue d’œil mais cela n’amenuise en rien les aptitudes à la résistance d’un homme qui n’est nullement perturbé par la situation ainsi créée. Les nouvelles sur sa santé pourraient être meilleures, certes, mais cela ne doit pas être la source de ragots, le secret médical ayant été institué justement pour la préservation de la dignité humaine. Sonko ne se porte pas comme un charme après une diète éprouvante de 17 jours - le contraire eût étonné - mais il n’en a pas pour autant atteint la côte d’alerte", a-t-il rapporté non sans faire écho de l'appel de son client qui, dit-il, pense "très fort à ses frères et sœurs militants et compagnons de lutte qui subissent comme lui avec force et honneur les affres et douleurs de la diète". À l'en croire, Ousmane Sonko leur a réitéré son appel à arrêter la grève de la faim.
SONKO CONTRE L'INTERVENTION MILITAIRE DU SENEGAL
En outre, Ousmane Sonko, à travers son conseil, s'est exprimé sur le coup d'Etat contre le Président Mohamed Bazoum du Niger. Tout en soutenant la lutte du peuple nigérien contre le joug de la "Françafrique", l'opposant qui a marqué sa surprise pour ce coup d’Etat a rappelé avec fermeté sa position de principe devant toute rupture de l’ordre constitutionnel. "Il condamne énergiquement ce procédé qui a malheureusement droit de cité dans nos pays, ce, quelles qu’en soient les motivations. Néanmoins, il en appelle à un règlement pacifique de la situation ainsi créée au Niger", a rapporté Me Ba dans sa déclaration. A ce titre, il a martelé, enfin, son opposition radicale à toute intervention du Sénégal au Niger. De ce fait, il a mis solennellement en garde le Président Macky Sall et son gouvernement sur les risques auxquels toute intervention dans ce conflit de troupes sénégalaises au nom et pour le compte de notre peuple et sans l'aval de ce dernier serait susceptible de l'exposer dans l’avenir.