ME MOUSSA DIOP ÉCRABOUILLE LES AUTORITÉS IMPLIQUÉES

Le Directeur général de Dakar Dem Dikk, Me Moussa Diop, par ailleurs président du parti AG/JOTNA, s’est prononcé hier sur l’actualité. En marge d’une conférence religieuse organisée par son parti, il a déploré la manière dont les autorités en charge des questions estudiantines ont géré la crise dans l’affaire Fallou Sène. Il estime que ces dernières devraient tout faire pour préserver le Président Macky Sall.

Me Moussa Diop relève de nombreuses failles dans la gestion de la crise relative à l’affaire Fallou Sène, du nom de cet étudiant tué lors des affrontements avec les forces de l’ordre à l’Université Gaston Berger. L’avocat et patron d’AG/Jotna estime que le président de la République ne devrait pas être exposé dans cette affaire, et que les autorités impliquées devraient l’épargner en gérant elles-mêmes la crise. Il l’a fait savoir hier en marge d’une conférence religieuse organisée au siège de son parti aux Parcelles Assainies.

Me Moussa Diop a d’abord félicité le chef de l’Etat qui, selon lui, a pris de la hauteur en discutant directement avec les étudiants. Toutefois, il demeure convaincu que cela ne devrait pas être le cas. Donnant l’exemple de la société qu’il dirige, Dakar Dem Dikk (DDD), «championne du Sénégal en matière de grèves et de mouvements sociaux les années passées», il affirme avoir toujours géré les crises de sorte que cela n’arrive pas au niveau du président de la République. «J’ai été nommé à la tête de DDD le 23 juillet 2014, et le 23 juillet prochain, je ferai quatre ans.

Et pendant tout ce temps, il n’y a jamais eu une seule intervention du chef de l’Etat à l’occasion d’une grève, ni de mon ministre de tutelle. On gère toutes les crises à l’interne. Mais dans l’affaire Fallou Sène, tous les pipelines, tous les tuyaux, tous les barrages ont sauté jusqu’à ce que le étudiants se retrouvent devant le chef de l’Etat», a-t-il déploré. Pour lui, les autorités en charge des questions estudiantines devraient tout faire pour préserver le chef de l’Etat. «Je ne sais pas les autres, mais en ce qui me concerne, j’épargne le chef de l’Etat de tout ce qui est transport public au Sénégal. Je le gère moi-même et cela se passe très bien», a expliqué Me Moussa Diop. Il a présenté ses condoléances à la famille de Fallou Sène, avant de demander à ce que justice soit faite et que l’enquête aille jusqu’au bout. «S’il y a quelqu’un qui doit être sanctionné, qu’on le fasse et puis la vie continue. Ce qui est grave, c’est de laisser le sentiment de l’injustice perdurer.

Et à travers cet évènement malheureux, beaucoup de choses ont été réglées», a-t-il déclaré. Interpellé par ailleurs sur le procès en appel de Khalifa Sall prévu le 5 juin prochain, Me Moussa Diop demande à ce qu’on laisse la justice faire son travail. Ne mérite-t-il pas une liberté provisoire ? Me Moussa Diop répond qu’il appartient à la justice et uniquement à celleci d’en décider. «Il faut qu’on respecte les textes. On se rappelle dans l’affaire des chantiers de Thiès, que l’ancien Président Abdoulaye Wade avait fait une sortie pour dire qu’Idrissa Seck sortirait dans les jours qui allaient suivre. Et ce fut le cas. Ce qui était déplorable en son temps. Si Khalifa Sall doit être remis en liberté, ce sera sur la base du dossier. En plus, dans l’affaire Khalifa Sall, la décision n’est pas encore définitive», a-til expliqué.

Se prononçant sur le pétrole et le gaz, le Directeur de DDD a demandé aux uns et aux autres de faire preuve de prudence. A l’en croire, les gens parlent tout le temps de pétrole sans rien comprendre de la question. «Des hommes politique ont eu à confondre ‘’exploration’’ et exploitation’’ ; et pourtant cela a fait le buzz dans le pays. Quand on dit que le pétrole est entre les mains de X et Y, c’est archi faux. Il faut quand même revenir à la raison», clame Me Moussa Diop.

Faisant certainement allusion à Ousmane Sonko et Cie, il estime que si certains n’ont de programme que le pétrole, qu’ils sachent déjà qu’ils ne peuvent pas gérer le Sénégal. «Parce que le Sénégal, ce n’est pas uniquement le pétrole. Il y a aussi le social, l’éducation, l’enseignement supérieur, etc.», dit-il.