L'ALERTE DE L'AVOCAT DE SONKO À L'ONU
Me Saïd Larifou a saisi António Guterres sur la situation électorale tendue au Sénégal, regrettant les persécutions visant son client malgré les récentes décisions de justice ordonnant sa réintégration sur les listes électorales
Me Saïd Larifou a écrit le 18 décembre 2023 au Secrétaire général des nations-unies, António Guterres, une note pour l’alerter sur la situation préélectorale au Sénégal. une manière pour les conseils de Ousmane Sonko d’internationaliser le combat.
Dans sa lettre, l’avocat de Ousmane Sonko a rappelé de prime abord que lors de sa visite de juillet dernier pour rencontrer, à sa demande, le Secrétaire général des Nations-Unies, le Président Macky Sall avait déclaré ne pas être candidat pour la troisième fois à l’élection présidentielle du 25 février 2024, respectant ainsi la constitution sénégalaise. A en croire Me Saïd Larifou, le chef de l’Etat sénégalais avait de surcroît indiqué qu’il était respectueux des règles de droit en vigueur et de l’indépendance de la justice, tout en précisant à l’endroit du parti de l’opposition, le Pastef, et de son Président, Ousmane Sonko que les décisions judiciaires devraient elles aussi être respectées .
Toutefois, regrette-t-il, durant ces derniers mois, il est constaté que l’autorité judiciaire est soumise au pouvoir exécutif au travers des différents jugements prononcés à l'encontre de Monsieur Ousmane Sonko, victime en outre de violences d'Etat et des persécutions militaires et administratives. Il a fait savoir à António Guterres qu’en toute indépendance, le tribunal d’instance de Dakar, statuant après cassation, estimant irrégulière la radiation de Sonko des listes électorales, a ordonné sa réinscription sur ces listes comme tout citoyen. Avant de partager son indignation et sa préoccupation sur des conséquences préjudiciables et prévisibles pour son client qui s’est déjà vu refuser sans motif légal, “donc abusivement”, l’exécution par l’administration, agissant sous l’autorité du Président Macky Sall, du jugement rendu le 12 octobre dernier par un autre tribunal du Sénégal qui ordonnait également la réintégration de son client sur les listes électorales.
Selon Me Larifou, son client espère cette fois-ci que les autorités publiques qui s’opposent à l’exécution de la décision de la Commission Électorale Nationale Autonome vont agir dans le respect de la décision du juge de Dakar rendue le 14 décembre dernier par exécution réelle et sans délai de leurs obligations. A l’en croire, tous manquements seraient considérés comme un mépris à l’autorité judiciaire et surtout un déni de justice au regard des déclarations du chef de l’Etat Macky Sall à la communauté internationale et aux engagements internationaux signés par l’Etat du Sénégal. La robe noire fait savoir en définitive au Secrétaire général des Nations Unies que cette situation en cours au Sénégal est source de frustration et pourrait provoquer du trouble à l' ordre public.