MOUSTAPHA CISSE LO CONDAMNÉ À SIX MOIS AVEC SURSIS
La chambre correctionnelle du Tribunal de Grande instance hors classe de Dakar a rendu son verdict dans l’affaire opposant le président du groupe parlementaire Aymérou Gningue et sa femme contre l’ex-président du parlement de la Cedeao
La chambre correctionnelle du Tribunal de Grande instance hors classe de Dakar a rendu hier, mardi 27 octobre, son verdict dans l’affaire opposant le président du groupe parlementaire Aymérou Gningue et sa femme contre l’ex-président du parlement de la Cedeao. Moustapha Cissé Lo a été déclaré coupable de complicité de diffamation et Yéro Mamadou Guissé, directeur de publication du journal en ligne Senscoop coupable de diffamation. Tous les deux ont été ainsi condamnés à une peine d’emprisonnement de six mois assortis de sursis, à 200 000 F CFA d’amende et 5 millions de F CFA de dommages et intérêts.
Est-ce la poursuite de la descente aux enfers pour l’ex-président du Parlement de la Cedeao, ex-Premier vice-président de l’Assemblée nationale, non moins ex-apériste ? Le moins que l’on puisse dire, après son expulsion de l’Alliance pour la République (Apr) et son éviction à la tête de la Vice-présidence à l’Assemblée, Moustapha Cissé continue d’accumuler les revers. Cette foisci, c’est la justice qui lui fait subir un autre échec.
En effet, la chambre correctionnelle du Tribunal de Grande instance hors classe de Dakar a rendu hier, mardi 27 octobre, son verdict dans l’affaire l’opposant au président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar, Aymérou Gningue, et sa femme.
La cour déclare Moustapha Cissé Lo coupable de complicité de délit de diffamation et Yéro Mamadou Guissé, directeur de publication du journal en ligne Senscoop coupable de diffamation. Elle les condamne chacun à une peine d’emprisonnement de 6 mois avec sursis et à une amende de 200.000 mille F CFA. Mieux, elle ordonne la publication du jugement dans certains quotidiens de la place aux frais des prévenus. Par ailleurs, la Chambre correctionnelle du Tribunal de Grande instance hors classe de Dakar a déclaré recevable la constitution de partie civile d’Aymérou Gningue et sa femme Fatou Syll.
Ainsi donc, sur l’action civile, elle condamne Moustapha Cissé Lo et Yéro Mamadou Guissé à payer solidairement à la partie civile, la somme de 5 millions de F CFA à titre de dommages et intérêts. Pour rappel, Aymérou Gningue et sa femme avaient servi, en juillet dernier, une citation directe à Moustapha Cissé Lo. Cela, pour laver leur honneur suite aux injures et diffamations portées contre leur personne.
En effet, Cissé Lo avait accusé notamment Mme Gningue d’avoir bénéficié d’un marché de 40 tonnes de semences d’arachide. Des propos jugés inexacts et insultants par l’avocat de la partie civile. Dès l’annonce de la citation directe, Moustapha Cissé Lo a joué à cachecache avec les huissiers qui ont eu toutes les peines du monde à lui notifier la plainte. Le huissier était obligé d’aller déposer l’acte au niveau de la préfecture, comme le lui indique la loi, en laissant le procès-verbal de la transcription à la disposition du concerné, avait indiqué le conseil du couple, Me Antoine Mbengue.
MOUSTAPHA CISSE LO SUR SA CONDAMNATION POUR COMPLICITE DE DIFFAMATION : «Je ne dis jamais quelque chose sans preuves»
La réponse ne s’est pas fait attendre du côté du tonitruant député. Après la publication du verdict de la Chambre correctionnelle du Tribunal de Grande instance hors classe de Dakar, l’accusant de complicité de diffamation, Moustapha Cissé Lo a fait une sortie audio dans le site Dakar matin. Une sortie faite pour persister dans ses dires car, il fera savoir qu’il ne dit jamais des choses sans preuves.
Dans l’enregistrement sonore en Wolof, l’ex-Premier vice-président de l’Assemblée nationale, qui déplore la démarche entreprise dans cette affaire, dira que «cela me fait mal car je vois dans la presse en ligne que je l’ai accusé d’une chose sans preuves. Mais, si tu ne demandes pas à la personne, tu ne peux pas avoir de preuves. Je ne dis jamais quelque chose sans preuves. Tout ce que je dis, le jour qu’on me convoquera, je donnerais les preuves». Il a fait savoir qu’il aurait répondu au tribunal, même si la Constitution avait été violée par sa convocation, notamment à cause de son immunité parlementaire.
Ainsi donc, il précise qu’il n’a jamais été convoqué au tribunal pour répondre dans une affaire pareille
. A l’en croire, «vous venez de me l’apprendre. Je viens d’apprendre que mon frère Aymérou Gningue m’a amené en justice. Je n’ai jamais reçu de convocation du tribunal, une convocation dans laquelle on m’a appelé pour un jugement entre lui et moi».
Autre chose, l’ancien président du parlement de la Cedeao fustige sa condamnation alors que son immunité parlementaire n’a jamais été levée par l’Assemblée nationale, ou encore par le Bureau de l’Assemblée. Tout en déplorant cet état de fait, il pense «qu’il faut revoir les choses en partage, revoir comment marche le pays afin que toute personne qui pense avoir été diffamée, qu’elle puisse s’en remettre à la justice. Mais aussi, que la personne qui serait considérée comme le diffamateur soit présente pour nier, confirmer ou même demander pardon s’il a tort».