MOUSTAPHA GUIRASSY DEMANDE LE DÉPART DU PREFET DE KÉDOUGOU
La tension est toujours vive à Kédougou. Moustapha Guirassy n’a pas pu sortir hier de son domicile pour rendre visite aux sages qui avaient entrepris une médiation pour que la situation revienne au calme
Le député Moustapha Guirassy et candidat de la coalition Yewwi Askan Wi (Yaw) pour la mairie de Kédougou n’a pas pu sortir de son domicile hier à cause des forces de l’ordre qui l’attendaient de pied ferme. Sidéré par la situation, il a demandé le départ du préfet du département et se dit optimiste par rapport au recours qu’il a déposé pour la validation de sa candidature.
La tension est toujours vive à Kédougou. Moustapha Guirassy n’a pas pu sortir hier de son domicile pour rendre visite aux sages qui avaient entrepris une médiation pour que la situation revienne au calme. Les forces de l’ordre étaient stationnées dans les coins de rues qui mènent à sa maison pour l’empêcher de mobiliser ses partisans dans son combat contre le préfet de Kédougou dont il demande maintenant le départ. « Il y a un entêtement, une sorte d’intimidation. Et, c’est le lieu dire ici au préfet et à ceux là qui usent de force pour intimider les populations que cela ne passera pas. Cela ne passera pas. Qu’on nous enferme, qu’on nous mette en prison, qu’on vienne brûler les maisons, cela ne passera pas. Notre vérité, c’est notre vérité. Le droit, ce sera le droit applicable au gouverneur, au préfet, au président de la République. Ce préfet-là, qu’il comprenne qu’il doit se tenir tranquille, qu’il comprenne en fait qu’il est un citoyen, qu’on lui a confié une mission qu’il est en train de trahir. Il ne respecte le droit, il ne respecte pas notre mandataire, il ne respecte pas notre formation politique», a fulminé Moustapha Guirassy.
Bouillonnant de colère, il renseigne qu’il a déposé un recours. «Et là, nous avons fait un recours naturellement. Mais au-delà du recours, nous allons manifester, nous allons nous plaindre, nous allons montrer à l’opinion nationale et internationale que ce préfet doit quitter Kédougou, que ce préfet-là n’est pas à sa place, que ce préfet ne connait pas ses leçons de droit et qu’il est en train de mal les appliquer. Et, en même temps de violer les droits des citoyens. J’ai absolument espoir que le droit sera dit. Et dès jeudi, vous entendrez cette décision de justice parce que c’est extrêmement clair. Nous avons notre récépissé, nous avons nos bordereaux, nous savons les dossiers que nous avons remis et nous savons aussi les forfaitures et le complot ourdi. Nous l’avons mis à nu dans le recours qui est présenté à la Cour d’Appel. Sans aucun doute, je pense que le droit sera dit », a-t-il ajouté.
Déplorant le comportement des forces de l’ordre, Monsieur Guirassy a précisé que l’enfant blessé par une grenade lacrymogène n’est pas une surprise pour lui, parce que depuis des jours, les choses ont commencé à prendre des proportions inquiétantes. «On s’y attendait. Et on s’attend d’ailleurs à pire. Depuis trois jours, on voit la situation prendre des proportions inquiétantes. On laisse faire les forces de l’ordre qui attaquent les gens dans leurs domiciles, or ils sont tranquillement assis. On lance des lacrymogènes dans leurs maisons. Ici, ce sont des cases en paille et ces cases prennent facilement feu. Des enfants, des jeunes garçons, des personnes qui n’ont rien à voir avec tout cela, on est en train de les brutaliser. On voit ce qui se passe avec cet enfant», a-t-il déploré.
Poursuivant, Moustapha Guirassy affirme : «C’est inadmissible. On est en train d’assister à un pillage et à une violation de domicile. Mais c’est inadmissible que cela se passe au Sénégal, parce que le mandataire demande à consulter son dossier ou les dossiers des autres candidats ou formations politiques. Encore une fois, c’est la loi qui le permet. Est-ce que ce préfet comprend ce qu’est un Etat. On ne s’amuse pas avec cette mission qui est une mission régalienne extrêmement importante. Il faut confier ces missions à des gens responsables. Le pays est en danger. Je ne parle pas tout simplement du cas de Kédougou. Il faut que les Sénégalais se mobilisent et résistent. Il faut de la résistance».