«ON NE DOIT PAS LUI CHERCHER DES POUX»
MADIEYE MBODJ (YONOU ASKAN WI)
Nous, Yonou askan wi, nous estimons que c’est une décision d’intimidation. Nous nous étions déjà prononcés avant qu’il prenne la décision pour les mettre en garde. Monsieur Sonko n’a rient fait, nous devons le féliciter pour avoir porté à l’attention des Sénégalais des faits graves qui doivent nous inciter à nous poser des questions sur notre mode de gouvernance.
Quand une institution nationale comme l’Assemblée Nationale se permet de faire l’incivisme fiscal, que quelqu’un le dénonce, on doit lui dire bravo. On ne doit pas lui chercher des poux dans sa tête. Ils ont fait cela pour l’intimider, en pensant, avec des mesures de coercition, étouffer la voix des patriotes de ce pays. Mais c’est peine perdue, nous avons lutté depuis de longues décennies pour faire avancer la démocratie dans ce pays. Ce n’est pas aujourd’hui qu’on va accepter que quelqu’un vienne remettre en cause ces acquis là et nous faire reculer. Ça, c’est impardonnable, c’est inacceptable. Vous savez le devoir de réserve, il est toujours mis en relation avec le droit à l’information du citoyen.
Dans notre conception, le droit à l’information du citoyen est un droit constitutionnel. Le devoir de réserve effectivement est une obligation qui pèse sur le fonctionnaire. Mais qu’on nous démontre que Monsieur Sonko a violé le droit de réserve. Jusqu’à présent, ils ne nous ont pas dit en quoi il a violé le droit de réserve parce que les informations qu’il a présentées sont publiques. La loi rectificative qui lui permet de dire aujourd’hui, au lieu de trois (3) milliards annoncés, on a dépensé dix (10) milliards dans l’organisation du référendum. Ce n’est pas quelque chose qu’il a inventé. Il l’a trouvé dans la loi de finances rectificative qui a été présentée à l’Assemblée nationale votée par les députés.
Où est le droit de réserve dans cela, quand il dit que l’Assemblée n’a pas reversé les impôts ? Parce que simplement bien avant lui la presse avait fait écho de cette information. Donc, jusqu’au moment où je vous parle, il n’a jamais été démontré que Monsieur Sonko a commis une faute professionnelle. Si Monsieur sonko est coupable d’une faute professionnelle, mais qu’on le démontre et qu’on le punisse en connaissance de cause. Mais on ne peut pas se permettre de faire des suppositions, des aprioris pour noyer le poisson comme on dit et puis donner l’impression aux Sénégalais que cette décision est justifiée par le statut de haut fonctionnaire de Monsieur Sonko, ce n’est pas vrai. Ce que Monsieur Sonko a dit encore une fois relève du domaine public, ce n’est pas une révélation d’un secret professionnel. Il n’a pas diffusé de secret professionnel, ce qu’il a dit se trouve dans le site du ministère de l’économie et des finances. C’est la loi des finances rectificative de l’Assemblée, c’est les rapports de l’Ige, de l’Ofnac ; mais tout cela c’est des documents publics, on ne peut pas lui reprocher de faire un devoir citoyen et c’est exactement ce que Monsieur Sonko a fait .