ON NE PEUT PAS DEMANDER A MACKY D’AFFAIBLIR LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Momar Guèye, responsable Apr de Ouakam
Pour Momar Guèye, on n’a pas besoin d’être un docteur ou un agrégé en droit pour comprendre la décision du Président Sall de suivre le Conseil constitutionnel. Le responsable Apr de Ouakam compte voter Oui et travailler à un taux élevé de participation au référendum du 20 mars.
N’avez-vous pas l’impression que ce projet a été amputé d’un élément majeur qu’est la réduction du mandat en cours ?
Pas du tout. Les hommes politiques et tous ceux qui s’agitent pour dénoncer la proposition du Président et qui estiment que le référendum a été amputé d’une question essentielle se trompent ou ne sont pas de bonne foi. Pour la simple et bonne raison que le président de la République est resté logique avec lui-même jusqu’au bout en voulant réduire son mandat en cours. Cependant, le Conseil constitutionnel a estimé que le Président pouvait organiser un référendum et diminuer le mandat.
Mais que l’applicabilité, du point de vue juridique et constitutionnel, n’était pas possible pour le mandat en cours. On ne peut pas demander aujourd’hui au président de la République qui est le gardien de la Constitution d’affaiblir le Conseil constitutionnel. C’est lui demander de faire quelque chose de très grave.
C’est être de mauvaise foi que de s’attaquer au Président sur cette question.
Pour ce référendum, on va voter Oui et faire voter Oui et faire en sorte que le taux de participation soit important pour montrer que les Sénégalais adhèrent au projet du président de la République.
Il lui a quand même fallu 4 ans pour s’assurer de la faisabilité de cette promesse ?
Le Président a toujours dit qu’il a fait une promesse, mais qu’il ne lui appartient pas, à lui, de dire comment la concrétiser. Il y a des lois dans ce pays. Il pouvait passer par l’Assemblée nationale, et si le dossier était rejeté, on dirait que c’est le Président qui a manipulé les députés.
Aujourd’hui, le Conseil constitutionnel a donné son avis. C’est le seul juge de la constitutionnalité des lois. Et la question du mandat figure dans les propositions du Président. Il va être ramené à 5 ans et il ne pourra plus être changé à l’avenir. Il est temps, dans la démocratie sénégalaise, qu’il y ait un consensus sur les questions majeures.
Dans les grandes démocraties, le problème ne se pose plus sur le mandat. Il faut un consensus fort sur le processus électoral, le fichier, etc. Qu’il n’y ait plus de discussions de bas niveau. Et c’est l’objectif fondamental de ce référendum.
Le Président Obama, au moment de solliciter les suffrages des Américains, avait fait une promesse ferme pour la rénovation du système de santé. Et c’est la raison pour laquelle beaucoup de Noirs américains ont voté pour lui. Mais une fois arrivé au pouvoir, il s’est heurté au Sénat. Le Président avait un vœu qui lui était cher et le Conseil constitutionnel, qui est le dernier ressort, a tranché. On n’a pas besoin d’être un docteur en droit ou un agrégé pour comprendre cela.
Mais vous avez en face de vous un large front du Non avec l’opposition et la société civile...
Il y a en face aussi une large frange des populations, des partis politiques, qui sont en train de travailler pour la victoire du Oui. Et le Oui va triompher au soir du 20 mars.
Vous avez des ambitions politiques à Ouakam. Qu’estce que vous proposez aux populations ?
Je suis un cadre et un responsable politique qui a toujours travaillé pour le développement de Ouakam. Ce que j’ai toujours proposé aux Ouakamois, c’est de les accompagner dans le processus de développement de notre territoire. J’étais le Dg de l’Office national de la formation professionnel (Onfp) que j’ai eu à diriger pendant 7 ans. Et nous avons toujours travaillé avec les populations de Ouakam pour mettre en place des politiques de développement du capital humain.
Nous ne croyons pas à la politique politicienne, mais à celle qui vise à accompagner les populations pour qu’elles apprennent à se prendre en charge, à générer des activités économiques. Ouakam est une commune qui a des potentialités extraordinaires avec sa façade maritime et sa jeunesse dynamique. Nous sommes en train de réfléchir à la meilleure façon de les accompagner.