«ON NE PEUT PAS ORGANISER LES ÉLECTIONS LOCALES A DATE ECHUE SANS VIOLER LA LOI ELECTORALE»
Selon l'expert électoral Ndiaga Sylla, il est techniquement impossible pour le régime en place de respecter le calendrier républicain sans enfreindre la loi
Il est techniquement impossible pour le régime en place de respecter le calendrier républicain sans pour autant enfreindre la loi électorale. C’est la conviction de l’expert électoral, Ndiaga Sylla, qui convoque un préalable important à respecter, notamment la révision exceptionnelle des listes électorales sans quoi il est impossible de fixer les quotas de parrains à collecter, ou encore de respecter le droit de vote de tous.
L ’exigence posée par le Parti démocratique sénégalais (Pds), à savoir le respect du calendrier républicain et la tenue de l’élection locale le 1ier décembre comme prévu après le report de la date du 29 juin, semble difficile à respecter par le régime en place. En effet, même si les autorités avancent vouloir respecter la réglementation électorale, notamment avec la convocation des représentants des partis politiques 150 jours avant la date du scrutin pour échanger sur le montant, il n’en demeure pas moins qu’il reste un préalable aussi important à ne pas négliger.
En effet, l’expert électoral, Ndiaga Sylla reconnait au ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye d’avoir rempli un préalable pour aller aux élections, en convoquant les partis le lundi 1 juillet dernier. Toutefois, il trouve qu’il y a plus important, c’est-à-dire «la révision exceptionnelle qui, conformément à l’article 39 du Code, dernier alinéa, est devenue une obligation depuis 2005». Il poursuit en expliquant que ledit article dit qu’avant chaque élection générale, il est décidé une révision exceptionnelle par décret. A son avis, c’est cette révision exceptionnelle qui va permettre aux citoyens qui n’avait pas encore l’âge d’être sur le fichier électoral et qui devraient l’avoir le jour du scrutin de pouvoir être enrôlés. Sachant que pour être candidat dans une commune, il est nécessaire de se faire inscrire sur la liste de la collectivité, il reste possible que certains prétendants veuillent modifier leur inscription. «Cela ne peut se faire que dans le cadre d’une révision exceptionnelle», précise-t-il.
Poursuivant sur l’impossibilité de respecter le calendrier républicain, Ndiaga Sylla soulève le problème du quota de parrains à fixer par décret en même temps que le montant de la caution, prévue ce jour. Sur ce point, il fait noter que le nombre de parrains est fixé sur la base d’un fichier électoral. Aujourd’hui que le fichier n’est pas révisé, il pense que le ministre va se baser certainement sur l’ancien fichier pour fixer les quotas de parrainage. Alors que, «normalement, c’est à la suite de la révision exceptionnelle qu’on pourra déterminer le pourcentage de parrainage à recueillir dans chaque collectivité», apporte-t-il comme éclairage. A la date d’aujourd’hui, «nous sommes à 5 mois des élections, mais nous sommes à 1 mois et 10 jours de la déclaration des candidatures», rappelle l’expert électoral. Ce qui cause problème à ses yeux, dans la mesure où, «pour déclarer les candidatures, cela se fait sur la base de parrainage et pour parrainer un candidat, il faut être inscrit sur les listes électorales». Donc, le régime en place semble être forclos pour l’organisation des locales au 1ier décembre, même si la révision exceptionnelle était lancée dès à présent.
Pour cause, Ndiaga Sylla pense que la révision exceptionnelle avec la période contentieuse prendra au moins 2 mois. Toute chose qui lui fera dire «qu’on ne peut pas organiser les élections à date échue sans violer la loi électorale». Plus précis, il dira : «il est aujourd’hui matériellement impossible de faire la révision exceptionnelle et de respecter le calendrier républicain». Donc, en l’absence de révision exceptionnelle à la date d’aujourd’hui, il semble impossible de tenir les élections locales le 1ier décembre prochain, donc de suivre le pds d’Abdoulaye Wade dans ses exigences.