"NOUS IRONS JUSQU’AU BOUT"

Khalifa Sall n’entend pas fléchir dans sa volonté de faire des préoccupations des populations sa priorité. En dépit des obstacles qui se dressent sur son chemin avec les dernières réformes mises en oeuvre par le pouvoir, le maire de Dakar est déterminé à dérouler sa politique et son programme pour que la capitale puisse changer de visage. Se prononçant en Wolof, il a lancé : «Kéne meunougno téré dém. Dagnouye dém».

Face aux populations hier, dans le cadre de l’initiative citoyenne «Dokh ak sa Gokh» organisée par le Mouvement «Y en a marre», Khalifa Sall a soutenu qu’il n’y a pas de problème sans solution. Chaque problème ayant une solution, il refuse de rester à s’apitoyer sur son sort, à cause des obstacles qui se dressent sur son chemin. Il soutient qu’il n’en a pas le temps, l’habitude, le courage, ni l’éducation. «On travaillera par A ou B. L’acte III de la Décentralisation ne saurait être un obstacle ou un handicap, c’est juste des péripéties», a t- il indiqué face à un public venu nombreux à la Place du Souvenir où se tenait la manifestation. La détermination chevillée au corps, il s’emploiera à transformer ce qu’il y a de négatif dans l’Acte III en quelque chose de positif. «Ken meunougno térè dèm. Dagnouye dèm» (Ndlr : Personne ne peut nous bloquer, nous irons jusqu’au bout), a martelé en wolof l’édile de la capitale. Et dans ce cadre, les marchands ambulants sont avertis. «Soit, ils regagnent les cantines qui ont été construites pour eux, soit la Ville de Dakar les revend à des gens qui sont intéressés. Mais, aucun marchand ambulant n’occupera la rue», prévient Khalifa Sall. A bon entendeur…!

"Y en a assez..."

S’adressant directement aux marchands ambulants, le maire de Dakar leur rappelle qu’ils sont des citoyens sénégalais, des travailleurs comme tout le monde. «Ce n’est pas le fait d’être marchands ambulants qui pose problème aux gens, c’est votre manière de faire qui dérange. Je le redis ici devant tout le monde, quiconque occupe la rue sera déplacé. Je dis bien sera déplacé, parce que nous n’avons jamais parlé de déguerpissement. Y en a assez des discussions. Nous avons discuté avec les marchands ambulants pendant presque six ans, cela suffit !

Soit, vous regagnez les cantines, soit, on les revend à d’autres, mais personne n’occupera la rue», tonne Khalifa Sall qui dit avoir déboursé 9 milliards Fcfa pour permettre aux marchands ambulants d’avoir des cantines. Annonçant la fermeture prochaine du marché Sandaga, il renseigne que le site de Félix éboué est terminé, tout comme l’assainissement des eaux usées et les autres problèmes s’y afférant aussi. A Kermel, une enveloppe de 4 milliards F Cfa a été décaissée pour mettre les vendeurs dans de meilleures conditions de travail. «La rue n’est pas faite pour abriter des commerces. Ne faites pas ici ce que vous n’osez pas faire à l’étranger. Nous ne l’accepterons pas ! Pendant quatre voire six années, nous avons discuté avec vous. Maintenant, c’est terminé. Par A ou B, vous quitterez la rue», a indiqué Khalifa Sall, en réponse à un jeune marchand ambulant.

"On vole et personne ne dénonce personne"

Concernant la question de l’éclairage public et des feux de signalisations qui a été soulevée par les populations lors de la rencontre, Khalifa Sall dit ne pas comprendre la propension de certaines personnes à tout subtiliser. Au moment où l’équipe municipale se tue à la tâche pour équiper Dakar, des gens n’ hésitent pas à voler ces équipements. Au cimetière musulman de Yoff et à Saint Lazare de Béthanie où la Ville avait commencé à installer des lampes solaires, renseigne-t-il, les batteries ont été volées. Idem pour les feux de signalisations dans les artères de la capitale sénégalaise. «Ici, on vole tout, alors qu’au Mali voisin, ce sont les mêmes panneaux solaires qui alimentent les feux rouges. Nous avons porté plainte, écrit au procureur de la République, mais rien. Au Sénégal, personne ne dénonce personne malheureusement, et les gens volent tout», a regretté Khalifa Sall qui annonce la reprise, dans dix jours, du projet de pavage suspendu depuis 18 mois.

A l’en croire, le représentant de Bellisasha (entreprise Burkinabé) sera aujourd’hui même à Dakar et si tout se passe bien, entre jeudi et vendredi prochain, il devra rencontrer le Directeur administratif et financier (Daf) de la Ville de Dakar Mbaye Touré. Dans dix jours au maximum, les travaux vont reprendre, dans la mesure où la Ville de Dakar a réglé tout ce qui constituait un blocage.

Khalifa Sall évite les questions qui fâchent

Ce n’est pas demain la veille que les supputations autour de la candidature de Khalifa Sall pour la prochaine présidentielle vont prendre fin. Le maire de Dakar, invité du Mouvement «Y en a marre» dans le cadre de l’initiative «Dokh Ak sa gokh, Wax ak sa maire», s’est prononcé sur toutes les questions, sauf politiques. Il a été soutenu en cela par les organisateurs qui avaient décidé d’aborder tous les sujets, à l’exception des dossiers brûlants de l’actualité comme la présidentielle de 2017, la candidature du Ps, le retrait de la gestion des ordures de l’Entente Cadak-Car.