« NOUS SOMMES VICTIMES D’OSTRACISME »
Le Pca de l’Onas, Ibrahima Agne, et ses camarades attendent d’être reçus par le Président pour lui exposer «la réalité» de la situation à Matam - ENTRETIEN
Le Cadre d’appui au Président Macky Sall à Matam n’a pas été à l’audience que le président de la République a accordée samedi dernier aux responsables du département de Matam. Son coordonnateur, Ibrahima Agne, dénonce «l’ostracisme» de «ceux qui ont géré cette rencontre». Le Pca de l’Onas et ses camarades attendent d’être reçus par le Président pour lui exposer «la réalité» de la situation à Matam.
Parlez-nous du Cap2M…
Le Cadre d’appui au Président Macky Sall à Matam (Cap2M) est né au lendemain des dernières élections locales. Il a été mis en place par un groupe de cadres du département. En effet, nous avions constaté des dysfonctionnements dans la gestion du parti par certains responsables. Alors, nous avons échangé et décidé de nous rapprocher des populations, de s’enquérir de leurs préoccupations afin de mieux jouer notre partition dans la marche de l’Apr. Depuis, le Cap2M grandit et enregistre de nouveaux adhérents. Mais c’est lors de notre dernière réunion à Doumga Ouro Alpha que nous avons décidé de le structurer en désignant un coordonnateur. Et le choix a été porté sur ma modeste personne.
Aujourd’hui, il y a plusieurs tendances au sein de l’Apr de Matam. Vous êtes de quelle tendance ?
Il n’y a pas plusieurs tendances. Par contre, il y a le Cap2M et d’autres structures qui, toutes, soutiennent le Président Macky Sall. Je suis responsable politique dans ma localité, Gaol, qui ne compte pas plus de 800 électeurs. Donc, nous nous sommes dit qu’il fallait mutualiser nos forces pour pouvoir peser dans le département de Matam. Aujourd’hui, nous avons dans chaque commune des représentants et nous souhaitons être une alternative pour le Président dans le département. Nous avons organisé beaucoup d’activités politiques à Kawel, à Gaol, mon fief, à Ndouloumadji, à Dial, à Sadel, à Kobilo et à Doumga Ouro Alpha. Et nous avons, à toutes les étapes, recueilli les doléances des populations pour pouvoir y apporter des solutions. Nous n’avons pas la prétention de tout régler, mais nous remontons aussi les informations au plus haut niveau. Par exemple pour l’électricité, nous sommes bien impliqués au niveau du Dandé Mayo et nous essayons de trouver des solutions avec les différents services de l’Etat. Moi qui vous parle, je ne suis pas un élu, mais cela ne m’empêche pas de faire des actions de développement comme dans le secteur agricole. Pour le moment, nous intervenons dans le département de Matam, mais nous envisageons d’aller à Dakar ou ailleurs où nous avons aussi des parents.
Aviez-vous pris part à l’audience que le Président a accordée samedi dernier aux responsables du département de Matam ?
Non. Nous n’y étions pas.
Pourquoi ?
D’abord, parce qu’on nous a informés de cette rencontre tardivement, mais aussi parce que depuis quatre ans, nous sommes victimes d’un ostracisme sans commune mesure de la part de certains camarades qui ont géré cette audience-là.
Parlez-vous de Farba Ngom ?
C’est vous qui le dites. Ce qui est clair, c’est qu’une bonne partie des responsables de Matam n’a pas participé à cette audience dont notre structure, le Cap2M. Il y a eu beaucoup de frustrations parce qu’il y a un petit groupe qui régentait ce département. A l’arrivée, ils se sont rendu compte de leurs limites. Pendant cette audience, ils ont voulu faire croire au Président Macky Sall que tous les responsables sont avec eux, mais ce n’est pas le cas puisque d’après les échos que j’ai eus de cette audience, il y a beaucoup plus de bruit. Et je peux vous assurer que le Président a beaucoup de considération pour notre mouvement. La preuve, il m’avait désigné médiateur à Sédo Sebbe aux dernières Législatives. La seule localité que la majorité avait perdue dans le département. Nous étions alors parvenus à régler la situation parce que cette défaite était moins le fait d’une opposition forte que les frustrations des populations. Le Cap2M est en tout cas ouvert à tout le monde parce que l’essentiel, c’est de faire réélire le Président dès le premier tour. Aux dernières Législatives, nous avions obtenu 64% de taux de participation à Matam. Pour 2019, nous misons sur les 90% au moins avec une victoire autour de 80%. Je rappelle d’ailleurs que le Président s’était engagé à construire une bretelle de la Nationale à Seddo Sebbé pour près de quatre kilomètres. C’est une doléance qui n’est pas encore réalisée, mais nous avons espoir que ça sera fait bientôt. Rien que pour l’électrification et le désenclavement, le gouvernement a beaucoup fait à Matam. Il est vrai qu’il y a encore des zones qui ne sont pas connectées du fait de quelques soucis avec les entreprises sur place, mais tout le programme est ficelé pour le Dandé Mayo et le Diéri.
Qu’attendez-vous du Président ?
Nous attendons de lui qu’il nous accorde une audience. Nous comptons lui dire la réalité de la situation à Matam parce qu’il ne faut pas négliger ces frustrations. Et puis, nous ne pouvons pas comprendre que des élus ne parlent aux populations que quand ils ont besoin d’elles pour des élections.
Mais le Président a déclaré qu’il n’a pas de souci pour Matam…
Il a parfaitement raison. Seulement, il faut mobiliser les gens. Et déjà nous comptons participer à la campagne de collecte des parrains. Mais auparavant, nous allons mener une campagne de sensibilisation autour des enjeux de ce système.