OPPOSITION ET SOCIETE CIVILE DANS LA RUE VENDREDI
Pour protester contre les violences faites aux citoyens et exiger la libération de Guy Marius Sagna
Dakar pourrait renouer ce vendredi avec les grandes manifestations de l’opposition et de la société civile. En effet, une vingtaine de partis de l’opposition et de mouvements de la société civile ont décidé de descendre dans la rue ce vendredi pour dénoncer les violences contre les citoyens et réclamer la libération de l’activiste Guy Marius Sagna.
Aphones depuis quelques temps, l’opposition et la société civile promettent de faire ce vendredi une grande démonstration de force. Une synergie historique. Une partie de l’opposition (ACT, Mouvement Agir, Mouvement Tekki, Coalition Jotna, Grand Parti, République des Valeurs) va se joindre à la société civile (Africa First, Afrikajom Center, Amnesty International, Ataw, Raddho, Jamra, Nittu Deug Valeurs, Urgences Panafricanistes, LCIS, Collectif Noo Lank, SNP Gilets Rouges, Guinaw Rails Debout et GFCV) pour mettre en commun leur volonté de s’opposer «à toute forme d’injustice institutionnelle, acharnement politique et instrumentalisation des forces de sécurité et justice pour réprimer les droits des citoyens ».
Expliquant les raisons de sa colère, ce grand mouvement indique que « depuis quelque temps, nous notons une volonté et des actes d’intimidation et de musèlement qui traduisent clairement une politique de terreur envers des citoyens et organisations qui luttent par l’expression démocratique et pacifique de leurs convictions, à travers des arrestations abusives, violences policières et emprisonnements hâtifs, non justifiés. Cette répression concerne aussi bien des organisations de la société civile qui veulent manifester par des marches en conformité avec l’exercice de leurs droits constitutionnels, que des activistes qui s’expriment par les réseaux sociaux et médias publics pour dénoncer les dysfonctionnements de certaines institutions et services de l’Etat ».
Instrumentalisation à outrance des forces de sécurité
Cette partie de l’opposition et la société civile tient aussi à dénoncer « l’instrumentalisation à outrance des forces de sécurité qui exercent de plus en plus une persécution et une violence inadmissible sur ces acteurs, par des actes d’interpellation et de détentions abusives qui choquent tous les Sénégalais par leur violence inutile, manque de mesure et de civilité. Cette situation perdure et tend à se banaliser de plus en plus. Il faut s’y opposer ». « C’est pourquoi nous venons tirer la sonnette d’alarme pour dire Maintenant, ça suffit.
Le Sénégal n’est ni une dictature ni un régime d’indifférence générale dans lesquels les acteurs doivent assister comme spectateurs à la mise à mort des autres, sans se sentir concernés. Nous sommes tous concernés et victimes lorsque la loi est instrumentalisée contre l’un de nous, injustement. Il est donc temps de mettre fin à cette politique injuste et injustifiée » martèlent ces opposants, ces activistes et membres de la société civile pour expliquer ce qui les pousse à manifester demain vendredi. Si leur manifestation n’est pas interdite par le préfet de Dakar, bien sûr ! Ils ont tenu à rappeler que des dossiers judiciaires d’une gravité extrême sont sur la table des forces de sécurité, du procureur et des juges, dossiers portant sur des affaires très graves de détournements de deniers publics, trafic de passeports, de faux billets, de drogues, etc. sans être traités avec la célérité que requiert leur gravité.
Exigence de la libération de Guy Marius Sagna
Vendredi, ce sera aussi l’occasion pour les marcheurs d’élever la voix pour exiger la libération de Guy Marius Sagna, « mis en prison pour des propos qui ne sont en rien constitutifs d’une diffusion de fausse nouvelle » disent-ils. « Ses propos ne mettent en péril aucune institution, ni la paix sociale ni ne suscitent de troubles d’aucune sorte. Sa libération, ce jeudi, est une exigence venant de toutes nos organisations. Nous élevons aussi notre voix pour demander à ceux-là qui ont commencé leurs meetings politiques, de laisser les organisations de la société civile qui le désirent faire leurs marches par cohérence et surtout respect de leurs droits constitutionnels garantis réitérés par les arrêts de la Cour suprême du 23 mai 2019 » concluent les organisateurs de la manifestation projetée pour demain vendredi à Dakar.