OUMAR SARR PROMET UNE RÉPLIQUE PLUS POLITQUE QUE JUDICIAIRE
"Il y a une réaction judiciaire à faire mais, pour moi, le plus important est le côté politique parce que sur les 27 candidats déclarés, le Conseil constitutionnel n’a retenu’’ que 5 dossiers ’’comme l’avait déjà annoncé le Premier ministre
La décision du Conseil constitutionnel d’invalider la candidature de Karim Wade à la prochaine présidentielle doit susciter une réponse davantage politique judiciaire, a indiqué, lundi, à Dakar, Oumar Sarr, le secrétaire général adjoint du Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition).
"Il y a une réaction judiciaire à faire mais, pour moi, le plus important est le côté politique parce que sur les 27 candidats déclarés, le Conseil constitutionnel n’a retenu’’ que 5 dossiers ’’comme l’avait déjà annoncé le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne", a-t-il déclaré.
Selon lui, la décision rendue par le Conseil constitutionnel invalidant provisoirement la candidature de Karim Meïssa Wade "est une décision de Macky Sall via ledit Conseil".
La décision des ’’sept sages’’ est basée "sur l’unique fait" que Karim Wade n’est pas inscrit sur les listes électorales, "malgré que beaucoup de juristes internationaux et de personnes responsables ont déjà argumenté sur cela", a-t-il estimé.
"C’était clair depuis le début que Macky Sall ne voulait pas aller en compétition avec Khalifa Sall qui est en prison pour cela et Karim lui aussi exilé pour le même motif", a dit M. Sarr.
"Nous allons regarder avec les avocats, le candidat, nos troupes et les autres candidats de l’opposition’’, pour voir "la mesure idoine à prendre parce qu’il est clair’’, le PDS n’acceptera "pas de se faire écarter de la présidentielle (...)’’ de cette manière, selon Oumar Sarr.
"Nous essayerons également avec les partisans de Khalifa Sall d’élaborer un plan et d’agir ensemble et cette situation va renforcer notre combat commun", a-t-il laissé entendre.
Le Conseil constitutionnel qui, a publié lundi une liste provisoire de 5 candidats autorisés à participer à la présidentielle du 24 février prochain, a invalidé provisoirement celle de Karim Meïssa Wade et de Khalifa Ababacar Sall, une décision qu’il justifie par leur condamnation à 6 et 5 ans de prison respectivement pour enrichissement illicite et escroquerie sur deniers publics.
Le candidat Karim Meïssa Wade "n’a pas la qualité d’électeur au sens des articles L.27 et L.31 du Code électoral et ne peut faire acte de candidature" à la présidentielle du 24 février 2019, argumente le Conseil constitutionnel dans sa décision.
Il y aussi que Karim Meïssa Wade a produit un extrait de casier judiciaire sur lequel il est mentionné qu’il a été condamné le 23 mars 2015 à six ans d’emprisonnement ferme par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), soulignent les ’’sept sages’’.
Les motifs avancés pour l’invalidation de la candidature de Khalifa Ababacar Sall font ressortir que le leader de Taxawu Senegaal "ne peut plus se prévaloir de la qualité d’électeur au sens des articles L.27 et L.31 du Code électoral (...)’’.
Khalifa Sall, "ne remplissant pas la condition prévue par l’alinéa 1er de l’article L.57 du Code électoral, (...) ne peut faire acte de candidature à l’élection présidentielle", font valoir les ’’sept sages’’.
"Il résulte de l’arrêt numéro 454 rendu le 30 août 2018 par la Cour d’Appel de Dakar et transmis au Conseil constitutionnel, que Khalifa Ababacar Sall est condamné, en application des articles 135 à 137 et 152 et suivants du Code pénal, pour faux et usage de faux en écriture de commerce, faux et usage de faux dans des documents administratifs et escroquerie portant sur des deniers publics, à une peine de 5 ans d’emprisonnement ferme et 5 millions de frs CFA d’amende", écrivent les juges du Conseil constitutionnel.
Ils renseignent par ailleurs que "le caractère suspensif du pourvoi en cassation en matière pénale a pour effet d’empêcher l’exécution de l’arrêt de la Cour d’Appel avant l’expiration du délai d’exercice du pourvoi en cassation et, en cas d’exercice du pourvoi dans le délai, jusqu’à la décision de la Cour suprême s’il s’agit d’un arrêt de rejet et, au-delà s’il s’agit d’un arrêt de cassation". (APS)