OUSMANE SONKO FACE AU JUGE
La confrontation ouverte entre Sonkoïstes et forces de l’ordre, tant redoutée par la grande majorité des Sénégalais, suite au refus d’Ousmane Sonko de déférer à la convocation de la justice, pourrait ne pas avoir lieu
La confrontation ouverte entre Sonkoïstes et forces de l’ordre, tant redoutée par la grande majorité des Sénégalais, suite au refus d’Ousmane Sonko de déférer à la convocation de la justice, pourrait ne pas avoir lieu. Pour cause, le leader du parti Pastef/Les Patriotes qui est sous le coup d’une plainte pour «viols répétés » et «menaces de mort » a décidé de répondre au juge d’instruction du 8ème cabinet, Mamadou Seck. Un juge qui a convoqué le député ce jour, mercredi, pour audition. Le « rétropédalage » d’Ousmane Sonko est la résultante d’une action menée par son pool d’avocats, la société civile, les mouvements religieux, son guide spirituel, des acteurs politiques. Pour des raisons de divers ordres !
Le leader du parti Pastef/ Les Patriotes, Ousmane Sonko, a finalement décidé de déférer à la convocation du juge d’instruction du 8ème cabinet, Mamadou Seck, dans le cadre de la plainte déposée contre sa personne pour «viols répétés » et «menaces de mort ». Exit donc la question récurrente que tout le monde se posait de savoir s’il répondrait ou non à la convocation des autorités judiciaires, après sa sortie musclée contre l’illégalité de la procédure enclenchée par l’Assemblée nationale, via la commission ad hoc, pour lever son immunité parlementaire.
Conséquence de cette procédure dite illégale: le leader de Pastef-Les Patriotes avait refusé de répondre à toute interpellation de Dame justice dans le cadre de cette affaire de mœurs qu’il a qualifiée de «complot» destiné à matérialiser sa liquidation politique. Cette décision de déférer à la convocation reçue du juge d’instruction du 8ème cabinet hier, lundi 01 mars 2021, par le biais de son conseil Me Khoureichi Ba, est la résultante de longs conciliabules, selon Ousmane Sonko, avec les différents segments de la société qui ont œuvré pour le faire revenir dans sa première position. Qu’ils soient de la société civile comme de son collectif d’avocats, des cercles religieux comme des partis politiques et autres mouvements citoyens, tous se sont impliqués pour inciter Ousmane Sonko, selon ses propres propos, à déférer à ladite convocation, si illégale soit-elle. Histoire d’éviter que «ses adversaires politiques ne créent un autre dossier dans un dossier» pour lui coller par exemple un délit de rébellion ou autre.
Au final, le leader de Pastef-Les Patriotes qui a dénoncé encore l’instrumentalisation des institutions de l’Etat pour liquider l’opposition a fait part de sa décision de répondre ce jour, mercredi, à la convocation du juge d’instruction du 8ème cabinet, Mamadou Seck, dans le cadre de la plainte déposée contre sa personne pour «viols répétés» et «menaces de mort ». Tout en faisant savoir que « Cela n’est pas une abdication » et que la résistance continue contre le régime qui veut l’empêcher d’être candidat à la présidentielle de 2024.
QUAND LA DEFENSE INCITE SONKO A DEFERER !
Le pool des avocats du député Ousmane Sonko a tenu un point de presse dans l’après-midi de ce lundi pour demander à son client d’aller répondre à la justice. Face à la presse, le collectif des avocats s ‘est dit conscient de la légèreté des accusations portées contre Ousmane Sonko, et tout autant aussi soucieux d’empêcher que le refus de déférer à la convocation ne soit le prétexte à de nouvelles infractions collées au leader de Pastef-Les Patriotes. En rencontre avec les journalistes chez Me Massokhna Kane, Me Demba Ciré Bathily, Me Mouhamadou Bamba Cissé et cie ont annoncé avoir conseillé à leur client de répondre à la convocation qui lui a été servie par le juge du 8ème Cabinet, près le tribunal hors classe de Dakar pour affaire le concernant. La défense de Sonko a indiqué, pour motiver sa décision, que c’est par souci « d’empêcher que le refus de répondre à la convocation ne soit le prétexte à des provocations dont le seul but serait de lui imputer de nouvelles infractions». Les avocats n’ont pas aussi manqué de révéler qu’ils sont conscients « de la légèreté des accusations portées contre Ousmane Sonko, et de toutes les violations de la loi ainsi que les vices qui ont affecté la procédure et dont ils entendent par ailleurs tirer toutes les conséquences de droit ». A noter enfin que le pool des avocats de Sonko est composé par Me Massokhna Kane, Me Ciré Clédor Ly, Me Cheikh Khoureysi Bâ, Me Demba Ciré Bathily, Me Youssoupha Camara, Me Joseph Etienne Dione, Me Mouhamadou Bamba Cissé, Me Ousseynou Ngom, Me Ndoumbé Wane et Me Djiby Diagne.
LE MARABOUT SERIGNE ABDOU MBACKE POUSSE SONKO A...LACHER DU LEST
C’est par l’entremise d’un communiqué que Serigne Abdou Mbacké Ibn Serigne Cheikh Khady Mbacké, le guide religieux du leader de Pastef, a fait part de la décision prise par Ousmane Sonko d’aller, finalement, répondre au juge. Le chef religieux de Darou Moukhty signale avoir demandé au leader de Pastef « de bien vouloir déférer à la convocation le mercredi 3 mars 2021 ». Une demande qu’Ousmane Sonko a acceptée au nom de « l’immense respect qu’il me voue en tant que son guide et ami, mais aussi au nom de son profond attachement à la paix et à la stabilité du pays », note le texte en question. Le chef religieux a indiqué en outre en avoir longuement discuté avec plusieurs personnalités politiques, de la société civile, mais aussi de différentes obédiences religieuses du pays impliqués dans cette médiation. Et de poursuivre : « Je saisis cette occasion pour remercier vivement Ousmane Sonko. Je lui renouvelle tout mon attachement et mon soutien. Je salue également son sens du sacrifice pour le seul intérêt de la patrie. J’en profite également pour renouveler mon amitié à tout le peuple sénégalais. Je prie également pour la paix et la stabilité du pays tout en espérant que notre cher Sénégal va très bientôt dépasser ces moments douloureux que nous vivons depuis quelques semaines... ».