OUSMANE SONKO INDEXE LA BOULIMIE CENTRALISATRICE DE L'ÉTAT
Asphyxie financière des mairies d'opposition
A Rufisque pour les besoins de l'implantation de son parti Pastef avant-hier, samedi 08 octobre, Ousmane Sonko s'est prononcé sur les difficultés financières auxquelles sont confrontées les collectivités locales qui ne sont pas avec le parti au pouvoir. Prenant l'exemple de la ville de Rufisque dont le maire a récemment fait une sortie pour dénoncer la politique de dégrèvement et d'exonération à ses dépens et au profit d'entreprises installées dans son périmètre communal, il a expliqué que les difficultés financières de la plupart des collectivités locales contrôlées par l'opposition procède de la volonté de l'État de tout centraliser.
"Le problème est inhérent à un Exécutif qui veut tout centraliser et étouffer les autres". Et M. Sonko d'étayer son propos par l'exemple d'un maire des communes du Sud qui a fondé son ralliement à l'Apr sur la part belle faite aux communes contrôlées par l'Apr en matière d'appui financier.
"J'ai été particulièrement sidéré d'entendre un maire, si je ne me trompe pas, le maire de Boutoupa Camaracounda, qui disait qu'il rejoint l'Apr parce que les maires du parti présidentiel ont des moyens alors que ceux de l'opposition n'en ont pas. Dans une démocratie sérieuse, ça ne doit pas marcher comme ça", a regretté M. Sonko avant d'ajouter qu'une "mairie n'a pas besoin de dépendre d'une coloration politique pour pouvoir exister". Mais pour lui, cela est "symptomatique de ce qui se passe dans le pays".
Et pour Ousmane Sonko, "l'Acte 3 est venu justement renforcer cela. Il fallait casser les collectivités locales de sorte qu'on ait plus des hommes politiques qui puissent s'imposer à partir des collectivités locales. On parlait de Khalifa Sall à partir de Dakar, d'Idrissa Seck à Thiès… Il fallait affaiblir ces collectivités locales et pour cela, il fallait les saucissonner en de petites entités et surtout les priver de moyens financiers. C'est ce qu'on vit aujourd'hui".
C'est ainsi qu'il a pris fait et cause pour la ville de Rufisque dans sa lutte contre les entreprises qu'elle accuse "de banditisme fiscal". "La Sococim bénéficie d'une convention minière signée par l'État du Sénégal qui l'exonère de presque tous les impôts et pour ce qui est de la patente, l'État l'a fixée à 1 milliard 300 millions et ce n'est pas normal. L'État peut se départir de ses impôts, (Tva, impôts sur les sociétés ainsi de suite) mais n'a pas le droit, sans même consulter les municipalités concernées, d'accorder des exonérations en matière d'impôts locaux. Aujourd'hui, la ville de Rufisque est confrontée à cela.
A coté ; il y a les autres problèmes notamment le mode d'établissement de la patente sur des entreprises telles que la Senelec, les installations…", a affirmé le leader de Pastef pour expliquer "l'incapacité pour la mairie à honorer ses charges salariales".
M. Sonko s'est enfin dit prêt à poser les débats "de manière citoyenne" aux cotés de la mairie et sur "ces questions sérieuses et relatives à la fiscalité dans les collectivités locales"