PLAINTE DE PLUS SUR KHALIFA SALL?
"Je poursuivrai encore Khalifa pour escroquerie au jugement et détournement de deniers publics si…"
Le procureur général, Serigne Bassirou Guèye, se veut clair. Si les avocats de Khalifa Sall consignent des baux pour sa mise en liberté provisoire, il le poursuivra pour escroquerie au jugement et tentative de soustraction de deniers publics. Le maître des poursuites apportait sa réplique aux avocats de l’édile de Dakar sur le refus de la demande de consignation.
Lors de la 6e journée du procès, Me Seydou Diagne, un des avocats de Khalifa Sall, a indiqué qu’ils ont consigné 12 titres de propriété pour espérer obtenir sa mise en liberté provisoire. Et que ces immeubles dépassent largement le 1,8 milliard de francs pour lesquels il est poursuivi. Apportant une réplique à ce propos, le maître des poursuites pense que la défense n’ose pas consigner ces baux, ces délibérations rendues par le conseil municipal de Bambilor. « Mais vous, vous n’osez pas déposer ces pièces. Quand on consigne, on consigne quoi ? On peut consigner des immeubles, des portables, etc. Et s’ils décident de consigner ces terrains-là, je vise l’article 140. Cet article dit : on ne consigne que ce qu’on a pris. Moi : je n’ai jamais dit qu’il manquait des immeubles. Mais vous avez consigné des baux, des délibérations », a-t-il déclaré. Avant de poursuivre : « si jamais on dépose cette consignation, je demanderai au Président d’appliquer la loi. Vous pouvez être poursuivis pour escroquerie au jugement. Un bail est un titre foncier de l’Etat. C’est un défaut de qualité. Encore une tentative de soustraction de deniers publics, Monsieur le Président. On consigne encore un terrain du domaine national et on prend une délibération pour dire que cela nous appartient. Si le Président vous y autorise, allez-y déposez, je vous attends ». Auparavant, les avocats de la défense avaient soutenu que les pièces consignées avaient disparu. « Faux », a dit le Procureur général, selon qui les titres sont là et qu’ils seront remis.
« Ils sont là, où est le problème. On ne me les a pas demandés, mais je les remets à qui ? Les portes de la chambre d’accusation sont formées pour cette affaire. Sur le refus d’autorisation de consigner, quel est le texte qui m’impose un délai. Si je ne transmets pas ou si je mets le temps de transmettre et que vous avez besoin de vos dossiers, mais écrivez », a-t-il lancé. A l’en croire, ce dossier n’a jamais disparu. Et il n’a pas intérêt à ce que ça disparaisse. Par ailleurs, le maître des poursuites, tout comme la partie civile et l’agent judiciaire de l’Etat, a indiqué que cette procédure ne souffre aucune nullité. Et que le tribunal doit déclarer la procédure recevable. Toutefois, le parquetier a rappelé qu’il est l’avocat de la société et qu’il peut requérir à charge comme à décharge. «Vous pensez que ma situation m’importe au point que je marche sur les droits de la défense. Mais non. Je fais tout pour que les droits de la défense soient respectés. Nous savons combien c’est douloureux d’être en prison. Je suis un croyant et ayez confiance en moi », a-t-il expliqué. S’adressant à la partie adverse, Serigne Bassirou Guèye a soutenu : «la leçon de courtoisie doit s’appliquer à tout le monde. Avant ce procès, nous nous sommes retrouvés ailleurs dans des restos, des séminaires et il n’y a jamais eu d’animosité. Le monde ne s’arrête pas là, et pourquoi ce procès doit nous conduire dans cet état ? Je ne veux pas gâter les rapports qui existent entre nous. Si on est avec de brillants magistrats, on a autre chose à faire que d’insulter»