« PREMICES DE CONTESTATIONS PRE-ELECTORALES, ELECTORALES ET MEME POST-ELECTORALES»
Moundiaye Cissé, directeur exécutif ONG 3D, pointe du doigt le ministre de l’Intérieur
«Le principal responsable de cette situation, c’est le ministre de l’Intérieur lui-même puisque ce sont ses services centraux qui sont visés dans cette affaire. Ce n’est ni la Direction générale des élections (Dge) encore moins la Direction de l’automatisation du fichier (Daf) puisque c’est lui, le ministre de l’Intérieur à qui le ministère de la Justice avait transmis les documents relatifs à la condamnation de Sonko et c’est lui qui a saisi la Daf et la Dge pour exécution de la mesure de radiation sur la base de ces documents de condamnation transmis par son collègue Aujourd’hui, après cette décision du président du tribunal d’instance de Ziguinchor qui a pris le soin d’envoyer une notification au préfet de Ziguinchor conformément aux dispositions du Code électoral, le ministère de l’Intérieur devait immédiatement prendre un courrier pour refaire la même chose qu’il avait fait quand il a reçu la lettre de son collègue en charge de la Justice. Car, depuis le début de cette histoire, la Dge semble nous dire qu’elle n’est pas compétente pour réintégrer quelqu’un dans le fichier électoral. Donc, le silence du ministre de l’intérieur depuis le début de cette affaire est très inquiétant et impréhensible. A mon avis, les gens se trompent parfois de cible parce que c’est la Daf qui est directement sous tutelle du ministère de l’intérieur qui a la prérogative de réintégrer Sonko dans le fichier électoral. Puisque c’est elle qui, après avoir exécuté la mesure de radiation de Sonko dans le fichier sur instruction du ministère de l’Intérieur avait notifié à la Dge cette mesure. Aujourd’hui, il faut donc que la Daf respecte le parallélisme des formes en notifiant la réintégration de Sonko dans le fichier à la Dge afin que cette dernière puisse remettre à son mandataire au parrainage la fiche et la clé. Donc, tout ceci pour dire, c’est le ministre de l’Intérieur qui est le principal responsable de cette situation. Ensuite, si la Cena est conséquente avec elle-même, elle devait s’adresser directement au ministre de l’Intérieur pour lui demander que le nécessaire soit fait. Et si, elle (Cena) constate qu’elle n’a reçu de réponse positive au bout de 48 heures ou 72 heures après sa mise en demeure, elle n’a qu’à se substituer comme le recommande les dispositions de l’article 6 du Code électoral à la Dge pour donner au mandataire de Sonko une fiche, une clé USB. Et c’est tout ! Car, cette situation ne fait que renforcer le doute et créer une rupture de confiance entre acteurs politiques, le ministère de l’intérieur et l’administration en charge des élections. Et cette rupture de confiance pourrait être lourde de conséquence en ce sens qu’on est en train de poser les germes d’une contestation pré-électorale, électorale et même post-électorale. On est là en situation de prémices contestations pré-électorales, électorales et même post-électorales parce que justement l’administration est en train de subir le retour de tutelle. Aujourd’hui, aussi bien la Cena que l’administration, elles sont toutes deux en train de se discréditer».