QUAND LA LOI FAVORISE LA JONCTION DES FORCES CONTRE LE REGIME !
L’opposition sénégalaise a procédé, avec des organisations professionnelles ainsi que certains mouvements citoyens, au lancement d’une nouvelle plateforme de lutte contre le pouvoir en place
L’opposition sénégalaise a procédé, avec des organisations professionnelles ainsi que certains mouvements citoyens, au lancement d’une nouvelle plateforme de lutte contre le pouvoir en place dénommée Front démocratique et social de résistance nationale contre les manipulations constitutionnelles et électorales au Sénégal. Regroupant près de 27 organisations, ce nouveau cadre qui matérialise la jonction des forces politiques et mouvements citoyens vise à barrer la route à la loi sur le parrainage et à contrer… le Macky.
Après environ sept ans de gestion du pouvoir exécutif, le régime en place fait face à un contexte politico-social marqué, aujourd’hui, par des contestations dans tous les domaines. Sur le plan politique, les retouches du code électoral à la veille des dernières législatives, les couacs notés dans l’organisation de ce scrutin et la détermination du pouvoir en place d’opérer à nouveau un changement dans le mode de désignation des candidats à l’élection présidentielle, avec son projet de réforme constitutionnelle en vue de l’intégration du système de parrainage généralisé à tous les candidats à l’élection présidentielle ont fini par inciter l’opposition à la radicalisation. Éclatés en plusieurs tendances à la veille des dernières élections législatives, les anciens partis membres de l’ancien front Mànko Wattu Senegaal qui, regroupait également des organisations de la société civile et des mouvements sociaux pour le «respect des libertés publiques garanties par la Constitution, notamment le droit de manifester et d’égal accès aux médias du service public et l’arrêt du pillage des ressources du pays», semblent trouver dans cette nouvelle réforme les conditions d’une nouvelle retrouvaille.
Rejetant tous cette loi sur le parrainage qui vise, selon eux, à donner à l’actuel chef de l’Etat, candidat à sa propre succession pour la prochaine présidentielle, la possibilité de choisir ses propres concurrents en éliminant de vrais potentiels adversaires à quelques mois du scrutin, ces partis de l’opposition ont décidé d’unir leurs forces pour barrer la route à cette réforme voulue par les tenants du régime. Leur objectif est de mener le combat contre le régime en place pour non seulement «exiger l’instauration d’une véritable démocratie politique, électorale, sociale et citoyenne au Sénégal» mais aussi le respect par le gouvernement de tous les accords signés mais aussi le renforcement de la sécurité des citoyens, notamment les enfants. C’est ainsi qu’ils ont, en collaboration avec certains mouvements citoyens, procédé au lancement d’une plateforme dénommée «Front démocratique et social de résistance nationale contre les manipulations constitutionnelles et électorales au Sénégal».
Au nombre de 27, les organisations signataires de l’acte constitutif de ce nouveau Front de l’opposition pour «exiger l’instauration d’une véritable démocratie politique, électorale, sociale et citoyenne au Sénégal» sont entre autres : le Pds de Me Wade, l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act) d’Abdoul Mbaye, Aj/Pads de Mamadou Diop Decroix, And sakhal liguey d’Aïda Mbodj, Bokk Gis Gis de Pape Diop, Fsd/Bj de Cheikh Bamba Dièye, le Mouvement And Dollel Khalifa (Adk). On y recense également le Pastef d’Ousmane Sonko, , le Pur du professeur Issa Sall, le Ptp de Me El hadji Diouf, la République des valeurs de Thierno Alassane Sall, le Rnd de Diallo Diop, Taxaw tem d’Ibrahima Fall, Taxaw Sénégal représenté par Cheikh Gueye, Tekki de Mamadou Lamine Diallo. Parmi les organisations professionnelles membres de ce nouveau front de l’opposition, on peut citer notamment l’Alliance démocratique des enseignants du Sénégal (Ades), la Convergence des travailleurs de l’automobile, Guem sa rew, la Citoyenne Maimouna Bousso, Cnt/Fc de Bakhao Diongue, le Grand cadre d’Oumar Waly Zoumaro.