QUAND MACKY ET SON CLAN BAFOUENT LEURS PROPRES REGLES
En application des décisions prises par le chef de l’Etat pour lutter contre la propagation du coronavirus dans notre pays, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique avait interdit toutes manifestations ou rassemblements de personnes
En application des décisions prises par le chef de l’Etat pour lutter contre la propagation du coronavirus dans notre pays, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique avait interdit toutes manifestations ou rassemblements de personnes dans les lieux ou endroits ouverts au public sur l’ensemble du territoire national. Hélas, c’est Macky Sall himself et son clan, notamment le ministre de l’Environnement Abdou Karim Sall, qui passent outre leurs propres mesures d’interdiction...
Au début de la pandémie, les autorités ne badinaient pas avec les mesures d’interdiction des rassemblements dans les lieux publics. Partout, la gendarmerie, la police et même l’Armée veillaient au grain. Les mesures étaient respectées à la lettre que ce soit par les citoyens et les autorités elles-mêmes.
Dame Amar et compagnie, qui avaient osé « déchirer » l’arrêté ministériel pour sortir en plein couvre-feu fêter l’anniversaire d’un de leurs amis sont en prison pour association de malfaiteurs, usage de drogue, non-assistance à personne en danger. La violation du couvre-feu a conduit à l’arrestation d’un de leurs complices, policier de son état. Bara Guèye, le directeur général de Clean-Oil, avait lui aussi été arrêté par la section de recherches de la gendarmerie de Colobane pour violation des mesures prises par les autorités dans la lutte contre le coronavirus. Le patron de Clean Oil avait violé la loi en célébrant en grande pompe son mariage avec sa 3ème épouse Adji dite Zeina diène. En plus du couple, quelques célébrités, venues assister aux festivités, avaient été aussi mises aux arrêts par la section de Recherches.
En tout, plus de 10.110 personnes ont été arrêtées durant le mois de juillet 2020 pour non-respect du port du masque. Il y en a eu des centaines d’autres arrêtées pour avoir bafoué l’interdiction de rassemblements. Hélas, depuis quelques jours, la donne a changé en ce sens que ce sont les autorités elles-mêmes qui violent leurs propres interdictions. Matar Ba a été le premier a violer l’arrêté du ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique. Le ministre des sports s’était, au début du mois d’août dernier, déplacé au stade Maniang Soumaré de Thiès pour lancer les travaux d’installation de la pelouse synthétique du complexe. Un événement qui avait rassemblé du monde dans la capitale du rail. Un acte posé par les responsables du football sénégalais et qui était en contradiction avec les dernières recommandations en date du ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, qui avait annoncé, la veille, lors d’une conférence de presse, l’interdiction des rassemblements au niveau des plages, terrains de sports, espaces publics et salles de spectacle, « avec effet immédiat ». Il avait même précisé que la plupart de ces mesures étaient déjà en vigueur au moment où il faisait cette déclaration.
Et Abdou Karim, le « braconnier» de gazelles Oryx aussi…
Après Matar Ba, ce fut au tour du président de la République bafouer les règles qu’il avait pourtant fait prendre par son ministre de l’Intérieur. En tournée « économique » la semaine dernière, notamment à Fatick, Kaolack et Kaffrine, Macky sall avait allègrement violé l’arrêté portant interdiction des rassemblements en piétinant les règles barrières préconisées par les autorités sanitaires. En effet, partout où il est passé, il avait été accueilli par une foule de militants. A Fatick, par exemple, ses camarades de parti, APR, lui ont réservé un accueil des plus chaleureux. Chacun a voulu, à sa manière, lui montrer sa force de mobilisation. Des tee-shirts et pancartes à l’effigie des leaders ont constitué l’essentiel du décor tout au long de la route Niakhar/Fatick. Le fait marquant de cette visite a été, certainement, le non-respect des mesures barrières, surtout en cette période de pandémie. Une situation bien constatée par les autorités administratives et les forces de l’ordre, qui ne cessent d’inviter les sénégalais au respect des règles édictées par les autorités. Mais hélas, non respectées durant cette tournée présidentielle. Le ministre de l’Environnement, Abdou Karim sall, qui a sans doute vu son « patron » fouler du pied les mesures prises par leur gouvernement, s’est cru autorisé dès lors à faire ce que bon lui semble. Vendredi dernier, en effet, le ministre de l’Environnement et du développement durable a, sans se soucier des mesures sanitaires édictes dans la lutte contre la pandémie, mobilisé dans son village natal, Orkadiéré. Le responsable apériste à Mbao, qui a été défait par Abdoulaye Pouye Obama lors des locales de 2014, a été accueilli dans une liesse populaire.
« Tous les citoyens sont d’égale dignité devant la loi », dixit un juriste
Contacté par Le Témoin, un professeur de droit, qui a voulu garder l’anonymat, rappelle que la loi est faite pour être respectée par tout citoyen. « Tous les citoyens sont d’égale dignité devant la loi. Chacun doit la respecter parce qu’on est dans un Etat de Droit. Donc, personne n’est au-dessus de la loi », soutient notre professeur de droit à l’université Cheikh Anta diop de Dakar. Il poursuit en soutenant qu’on doit respecter le parallélisme des formes. « Pour lever des interdictions, il faudrait respecter le parallélisme des formes. Ce, en sortant une loi qui va abroger la première », martèle notre interlocuteur. Il ajoute que si des sanctions ont été prévues par l’arrêté ministériel interdisant les manifestations et rassemblements, il faudrait qu’elles soient appliquées à tout citoyen qui aura passé outre les mesures prises. Bref, après ces comportements irresponsables des plus hautes autorités de l’état, le ministre de l’Intérieur ne devrait-il pas lever toutes les restrictions et laisser les populations vivre comme elles le veulent ?