QUAND SONKO ET ADJI SARR FONT MONTER LES ENCHÈRES
Convoqués le 6 décembre dernier par le doyen des juges d’instruction pour les besoins d’une confrontation dans l’affaire de « viols répétés » et « menace de morts », le maire de Ziguinchor et son accusatrice se sont illustrés par leur silence

Convoqués le mardi 6 décembre dernier par le doyen des juges d’instruction, Oumar Maham Diallo, pour les besoins d’une confrontation dans l’affaire de « viols répétés » et « menace de morts », le maire de Ziguinchor et son accusatrice se sont illustrés par leur silence. Interpellé sur cette stratégie d’Ousmane Sonko et Adji Sarr, l’enseignant chercheur spécialiste du droit pénal à l’Université de Dakar, Iba Barry Camara, a tenu à préciser que ce silence profite plus à l’accusé qu’a la plaignante.
La surenchère continue dans l’affaire de « viols répétés » et « menace de morts» qui oppose le leader de Pastef, Ousmane Sonko à Adji Sarr, une employée d’un salon de massage.
Convoqués le mardi 6 décembre dernier par le doyen des juges d’instruction, Oumar Maham Diallo pour les besoins d’une confrontation dans cette affaire, le maire de Ziguinchor et la jeune dame qui l’accuse de l’avoir violé à plusieurs reprises sous le coup d’une menace avec arme, lors des séances de massage, se sont distingués par leur silence.
En lieu et place des preuves qu’ils avaient promis lors de leurs multiples déclarations d’intention par presse interposée ces derniers jours, les deux parties ont tout simplement refusé de se soumettre au jeu de questions, comme l’exige la procédure en la matière, venant de la partie adverse et du Parquet pour le cas du leader de Pastef et celles des avocats de la défense pour le cas de son accusatrice.
Mis à part le fameux rapport interne de la Gendarmerie à l’origine de l’incarcération du journaliste Pape Alé Niang fourni par Ousmane Sonko pour prouver sa thèse de complot, aucun élément nouveau n’a été posé sur la table du doyen des Juges lors de cette rencontre qui a duré plus de six tours d’horloge. Aucune trace des « vidéos compromettantes » promises par Adji Sarr pour asseoir ses accusations de viol à l’encontre d’Ousmane Sonko, n’a été aperçue. Seulement, à la fin de leur face-à-face, les deux parties se sont précipitées devant la presse pour se renvoyer mutuellement la responsabilité du fiasco de ce rendez-vous.
Pour rappel, cette affaire de « viols répétés » et « menace de morts » avait provoqué de violentes manifestations qui ont touché la quasi-totalité des régions du pays et provoqué la mort de 14 jeunes et d’importants dégâts matériels entre le 3 et le 8 mars de l’année dernière. Cette affaire serait également liée si on en croit certains responsables du régime en place à la disparition de l’Adjudant-Chef de la Gendarmerie Didier Badji en service à l’Inspection générale d’Etat et son ami, Sergent Fulbert Sambou de la Direction des Renseignements militaires et dont le corps a été repêché dans les falaises rocheuses du Cap Manuel et enterré sans autopsie, la semaine dernière. Maintenant, la question est de savoir à qui profite réellement cette stratégie de silence ?