REBELLE LIBÉRAL
La trahison, le bras cassé, la prison… Cheikh Seck a tout donné pour le PDS depuis 1978 - Mais le président de la Fédération nationale des cadres libéraux n’a pas toujours été récompensé par le parti
La trahison, le bras cassé, la prison… Cheikh Seck s’est tout donné pour le Pds depuis 1978. Mais le président de la Fédération nationale des cadres libéraux n’a pas toujours été récompensé par le parti libéral. Le Quotidien dresse le profil du natif de Joal Fadiouth, 55 ans, frondeur depuis la mise en place du nouveau Secrétariat national du Pds.
Il était le moins attendu des fondeurs au Parti démocratique sénégalais après la composition du Secrétariat national par Me Abdou laye Wade. Présenté comme un «Karimiste», le président de la Fédération nationale des cadres libéraux, pourtant classé 5ème dans la hiérarchie des Secrétaires généraux, a marqué son désaccord dans la manière de réorganiser le parti libéral. «Ce maquillage qui n’est ni fictionnel ni politiquement objectif ne répond pas à mes convictions politiques et libérales. Ce Secrétariat national du Pds est truffé de personnes ayant soutenu, à coups de millions, la candidature du Président Macky Sall à la dernière élection présidentielle contre l’avis du parti», se justifiait-il.
Il y a 2 ans, quasiment à la même époque, Cheikh Seck fustigeait les investitures du Pds dans le cadre de la Coalition gagnante/ Wattu senegal pour les Législatives du 30 juillet2017. Seck s’attendait à une meilleure place. Son numéro 2 Aziz Diop à la Fncl et proche de Oumar Sarr est 13ème sur la liste nationale. Il est aujourd’hui député après la démission de Me Madické Niang. Cheikh Seck, lui est relégué à la 49e place ! Lors du congrès du Pds de 1996,Cheikh Seck, après avoir milité dans les mouvements d’étudiants notamment dans la Coordination des étudiants de Dakar (Ced), accède à la tête du Mouvement des élèves et étudiants libéraux (Meel). Il rêve de diriger l’Union des jeunesses travaillistes et libérales (Ujtl).Mais Modou Diagne Fada, plus proche de Me Abdoulaye Wade, est promu. Il rumine sa colère parce que considère-t-il, Fada n’est pas plus méritant que lui. Car en novembre 1994, à la suite d’une grève à l’université de Dakar qu’il dirigeait avec l’actuel directeur de la Sonacos, Cheikh Seck est arrêté.
La prison
Proche du Pds, la Ced se préparait à saboter le cours du Pr Amsatou Sow Sidibé à la Faculté des sciences juridiques et politiques. Mais des éléments de la police interceptent les étudiants rebelles qui protestaient contre la Session unique décrétée par les autorités universitaires. On est en novembre 1994. Ils sont acheminés au niveau de la Corniche Ouest avant d’être bastonnés. Cheikh Seck mène une farouche résistance aux Forces de l’ordre. Il se retrouve avec le bras cassé. Conduit au Commissariat du Point E avec les autres accusés, le jeune Seck refuse de répondre aux interrogations. Il se remémore : «Avec mon bras enflé, j’ai refusé de répondre tant que je n’aurais pas reçu des soins. Ensuite, on m’a acheminé à l’hôpital Principal de Dakar tandis que Fada et les autres sont conduits au Commissariat central de Dakar. Je garde les séquelles des sévices dans mon corps.»
Placés sous mandat de dépôt, les étudiants en prison pendant7 jours, seront remis en liberté à la suite d’un procès où ils écopent d’une peine 3 mois avec sursis assortie d’une amende de20 000 francs Cfa. «Amende que nous n’avons jamais payée», sourit Cheikh Seck. Mais si ce dernier n’a pas dirigé à l’époque l’Ujtl, c’est aussi parce qu’il a été «trahi» par Idrissa Seck, selon les termes de Cheikh Seck. L’ancien Premier ministre lui aurait promis de s’occuper de son cas si le jeune libéral laissait le poste à Fada. La promesse a été faite devant des responsables comme Aminata Tall, ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese)au détour d’un voyage pouras sister à une réunion de l’Internationale libérale en Italie. «Personne ne s’est occupé de mon cas», se désole-t-il.
«Trahi» par Idrissa Seck
Les Législatives de 1998 se pointent et Cheikh Seck est de nouveau écarté au profit d’un proche de Modou Diagne, Pape Birame Ndiaye, qui a suivi son mentor à Ldr/Yeesal. Encore. Le coup de grâce. La goutte d’eau qui fait déborder le vase. Dépité par des frustrations à n’en plus finir, Cheikh Seck quitte le Sénégal pour rejoindre sa femme aux Etats-Unis. Un nouveau péché, considère-t-on au sein du parti. Ce déplacement va lui coûter cher au sein du Pds qui arrive au pouvoir en 2000. Vers la fin des années 2000, Cheikh Seck retourne au bercail. «De hauts responsables du Pds disent que je ne croyais plus à la victoire de Wade et que j’ai fui en quelque sorte le pays», se souvient-il.
Finalement premier vice-président des cadres derrière Serigne Mboup qui rejoint l’Apr après 2012, Cheikh Seck a eu toutes les difficultés du monde pour remplacer le maire de Pire au sein du parti. Oumar Sarr lui préfère comme interlocuteurs Aziz Diop, Abdou Khafor Touré, Mamadou Lamine Keïta et Abdoulaye Sow. Le premier en prison dans l’affaire Aïda Ndiongue et les autres rejoignant le camp présidentiel, Cheikh Seck devient enfin président de la Fncl. S’il se rebelle aujourd’hui contre le «Pape du Sopi», il ne fait pour autant pas partie du groupe de Oumar Sarr, El Hadji Amadou Sall, Babacar Gaye et autres frondeurs. «Je ne fais partie d’aucun groupe et je ne serai pas à leur conférence de presse malgré tout ce qui se dit dans la presse», précise-t-il se rappelant des «coups bas» de l’ex-numéro 2 du Pds contre lui. Né le 4 novembre 1963 à Joal, Cheikh Tidiane Seck à l’état civil n’a jamais milité au Parti socialiste dans cette localité du département de Mbour qui a vu naitre le premier président de la République, Léopold Sédar Senghor.
Finalement premier vice-président des cadres derrière Serigne Mboup qui rejoint l’Apr après 2012, Cheikh Seck a eu toutes les difficultés du monde pour remplacer le maire de Pire au sein du parti. Oumar Sarr lui préfère comme interlocuteurs Aziz Diop, Abdou Khafor Touré, Mamadou Lamine Keïta et Abdoulaye Sow. Le premier en prison dans l’affaire Aïda Ndiongue et les autres rejoignant le camp présidentiel, Cheikh Seck devient enfin président de la Fncl. S’il se rebelle aujourd’hui contre le «Pape du Sopi», il ne fait pour autant pas partie du groupe de Oumar Sarr, El Hadji Amadou Sall, Babacar Gaye et autres frondeurs. «Je ne fais partie d’aucun groupe et je ne serai pas à leur conférence de presse malgré tout ce qui se dit dans la presse», précise-t-il se rappelant des «coups bas» de l’ex-numéro 2 du Pds contre lui. Né le 4 novembre 1963 à Joal, Cheikh Tidiane Seck à l’état civil n’a jamais milité au Parti socialiste dans cette localité du département de Mbour qui a vu naitre le premier président de la République, Léopold Sédar Senghor.
Au Lycée Limamou Laye, il côtoie un certain Talla Sylla et intègre le Comité de lutte au sein de l’école. Après le Bac, la lutte continue au niveau de l’Amicale de la Faculté de médecine. Il y sort comme dentiste. En cavalier seul, Cheikh Seck gagnera-t-il ce combat contre la direction du Pds ?