RÈGLEMENT DE COMPTES AU PALAIS
Maxime Jean Simon Ndiaye et son ancien adjoint devenu ministre secrétaire général adjoint de la présidence Oumar Samba Ba sont à couteaux tirés
Il s’en est fallu de peu pour que les premiers collaborateurs du chef de l’Etat en arrivent aux mains, tellement l’ambiance est délétère depuis le départ en catastrophe de Mohammad Boun Abdallah Dionne pour Paris. En effet, le nouveau secrétaire général du gouvernement Maxime Jean Simon Ndiaye et son ancien adjoint devenu ministre secrétaire général adjoint de la Présidence Oumar Samba Ba sont à couteaux tirés. Qui plus est, le premier nommé et la Directrice des Moyens Généraux (Dmg) Awa Ndiaye entretiennent des relations exécrables. Dans une ambiance délétère exhalant un parfum de revanche ou de règlement de comptes entre hauts cadres, on assiste à de petits meurtres entre anciens collègues, d’alliances et de mésalliances qui risquent de ralentir le fast track. Au Palais, les proches de Maxime Jean Simon Ndiaye sont devenus des pestiférés et vivent une purge. «L’As» s’est glissé dans l’antre du pouvoir où le duo Oumar Samba Ba et Awa Ndiaye tient le haut pavé en se passant progressivement des «scories » laissées par leur ancien patron qui leur a fait voir de toutes les couleurs.
En principe, le ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence de la République va reprendre service bientôt. Après une longue absence à cause d’une maladie qui l’avait éloigné du pays depuis mai dernier, Mohammad Boun Abdallah Dionne est à Dakar. Dès lors, son patron peut prendre ses congés. Mais ce dernier a dû agir avec beaucoup de tact pendant son absence pour gérer le trio infernal autour de lui qui se menait farouchement une guerre larvée. En effet, entre Maxime Jean Simon Ndiaye et ses deux expoulains : Awa Ndiaye et Oumar Samba Ba, c’est la guerre totale. Les trois hauts fonctionnaires, tous énarques, se livraient une bataille sans merci. Des sources aux Palais relèvent à «L’As» que le duo Oumar Samba Ba et Awa Ndiaye a entamé une opération de purge contre les proches de Maxime Jean Simon Ndiaye. Ils reprochent au secrétaire général du Gouvernement de vouloir toujours avoir une mainmise sur le Secrétariat général de la Présidence de la République qu’il dirigeait jusqu’à sa nomination.
D’ailleurs, nos sources renseignent que c’est la guerre totale depuis le jour où le Secrétaire général du Gouvernement a demandé à Oumar Samba Ba de lui transmettre au préalable les dossiers qu’il adresse au chef de l’Etat. Ce dernier lui a opposé une fin de non recevoir, en lui rétorquant qu’il n’est plus sous ta tutelle. Désormais, ajoute-t-il, il remet directement ses dossiers au Président Macky Sall. D’après une source digne de foi, Macky Sall a même été obligé de les rappeler à l’ordre.
Au delà des questions de préséance, le refus de Oumar Samba Ba apparaît plus comme une rébellion ou une reprise de sa liberté. Brillant énarque, se désolent ses proches, il se tapait tout le boulot sous Maxime Jean Simon Ndiaye qui en récoltait les dividendes politiques. «C’est Oumar qui préparait les Conseils, mais il ne voyait jamais le chef de l’Etat. Il avait toujours le nez dans les dossiers. Là maintenant, il a pris ses responsabilités», confie une source visiblement proche de Ba qui qualifie Ndiaye de dictateur.
Pourtant, il se dit que Oumar Samba Ba doit son ascension à Maxime Jean Simon Ndiaye qui l’a non seulement proposé au poste de ministre, mais aussi qui a suggéré qu’il soit nommé Inspecteur général d’Etat (Ige). Comme l’ancien secrétaire général de la Présidence la République, Oumar Samba Ba est aussi un brillant énarque qui a aussi fréquenté l’ENA. Il a également servi dans le commandement territorial comme Préfet peu de temps avant de revenir à Dakar. Il fut directeur de la Coopération internationale sous Karim Wade avant d’atterrir au ministère de l’Hydraulique. D’après des proches de Maxime, c’est ce dernier qui l’a fait nommer secrétaire général adjoint à la Présidence.
PURGE DES PROCHES DE MAXIME JEAN SIMON NDIAYE
Si le secrétaire général du Gouvernement est dépeint comme un travailleur infatigable, il n’en demeure pas moins qu’il est décrit comme un tueur froid qui écrase tous ceux qui se dressent en travers de son chemin (n’est ce pas Aliou Mara). Dans les chaumières du pouvoir, il se dit qu’il a brisé beaucoup de carrières. Pourtant, d’après ses proches, c’est lui qui a «fabriqué Awa Ndiaye et Omar Samba Ba». L’on soutient en effet qu’il a beaucoup pesé dans la nomination de Awa Ndiaye comme Dmg de la Présidence de la République. Il l’a fait nommer Conseiller technique du chef de l’Etat avant de la proposer pour remplacer Abdoulaye Ndour à son poste de Dage. Mais depuis quelques temps, les deux sont en guerre totale. En alliance avec Oumar Samba Ba, Awa Ndiaye est en train de tisser sa toile.
Des sources établies au Palais renseignent que Aliou Diouf, un fidèle de Maxime Jean Simon Ndiaye qui gérait les portables et puces de tous les travailleurs au Palais, a été remplacé par un certain Ndoye qui s’occupait du carburant de la Présidence. Il en est de même de Malick Cissé, Directeur Adjoint des Moyens Généraux (DMGA), qui avait en charge la gestion des marchés. On lui a retiré tous ses pouvoirs. Il est désormais mis au frigo. En fait, Awa Ndiaye a tout chamboulé pour mettre hors circuit «les hommes de Maxime», confient nos interlocuteurs qui parlent de retour de bâton pour le Secrétaire général du Gouvernement.
OUMAR DEMBA BA ET AWA NDIAYE TRAITÉS D’INGRATS
Mais les proches de Maxime Jean Simon Ndiaye trouvent que c’est ingrat de leur part de traiter ainsi leur bienfaiteur et ses fidèles. «Maintenant, ils peuvent traiter Maxime d’égoïste et de solitaire qui les a brimés et a réduits en esclavage lorsqu’il était au Palais alors qu’il les a tous épaulés dans leur carrière», tonnent les partisans du secrétaire général du Gouvernement.
Cependant, Maxime Jean Simon Ndiaye est présenté par ses détracteurs comme un homme froid, malgré son apparence angélique. Ces derniers aiment à rappeler sous formes anecdotiques ses «hauts faits d’arme» notamment lorsqu’il a déconnecté le Colonel Moussa Falla alors Gouverneur du Palais. Ingratitude ou reprise de liberté de hauts fonctionnaires bridés ? En tout cas, le retour de Mahammad Boun Abdallah Dionne est salvateur car le train de l’émergence avait emprunté le low track au Palais de la République.