«RESTONS AVEC NOTRE MONNAIE ACTUELLE QUI MARCHE, ET QU’IL NE FAUT PAS AFFAIBLIR»
L’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, par ailleurs président de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT) s’est prononcé sur le débat autour de la nouvelle monnaie devant remplacer le Franc CFA
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L’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, par ailleurs Président de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT) a rendu hier une visite de courtoisie à l’Imam Babacar Ndiour de la mosquée Moussanté de Thiès. Après avoir participé à la prière du vendredi, il s’est prononcé sur le débat autour de la nouvelle monnaie devant remplacer le Franc CFA. Pour le moment, il propose de maintenir notre monnaie actuelle qui marche et de ne pas l’affaiblir
«J’ai beaucoup entendu parler de l’Imam Babacar Ndiour comme j’ai aussi beaucoup écouté ses sermons de vérité, mais aussi utiles aux musulmans et aux citoyens de façon générale. C’est pourquoi, j’ai fait le déplacement pour avoir l’occasion de l’écouter de vive voix. » C’est ce qu’a déclaré hier l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, par ailleurs Président de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail(ACT). Il était allé rendre visite à l’Imam de la grande mosquée de Moussanté et après avoir assisté à la prière du vendredi, il s’est prononcé sur le débat autour de l’Eco, la nouvelle monnaie devant remplacer le Fcfa dans le courant de 2020.
« Pour l’instant, restons sur notre monnaie actuelle qui marche et qu’il ne faut pas affaiblir », a-t-il affirmé avant d’ajouter : « A trop s’interroger sur le futur d’une monnaie, on crée de la suspicion et on ne fait que la pousser vers la réduction en valeur. Demain l’Eco pourrait être tout simplement une continuité du Fcfa pour les 8 pays de l’Union Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA). Donc pas de panique, l’heure doit être à rassurer les populations ; l’évolution était nécessaire, elle est allée dans le sens de la dignité. C’est cette même dignité qui a permis de mettre fin à près de 60 ans de dépendance relative par rapport à la France. Cette parenthèse est fermée est c’est à nous de construire ce qui vient, mais surtout sans polémique susceptible d’être défavorable à notre monnaie, parce que tout ce qui est défavorable à une monnaie finit par être défavorable à une économie. »
Dans son sermon de vendredi devant l’ancien Premier Ministre Abdoul Mbaye, l’Imam Babacar Ndiour a, comme à l’accoutumée, touché du doigt les tares de la société. Il a convoqué la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI) dans son sermon, pour évoquer la question de l’inversion de la preuve. Selon Abdoul Mbaye, dans le cas d’espèce, l’inversion de la preuve est une violation de droit fondamental et de ce point de vue, il partage totalement l’avis de l’Imam Babacar Ndiour. « Quelqu’un qui s’est enrichi doit être en mesure de dire comment il l’a été », a notamment expliqué Abdoul Mbaye pour étayer sa position.
S’agissant de la pertinence de la CREI, il soutient qu’elle se justifie et doit continuer d’exister. Mais pour lui, il faut aller dans le sens de réformes, pour que le recours puisse exister car comme l’homme se trompe, le juge peut aussi se tromper, Seul Dieu ne se trompe pas.
Revenant sur les sermons de l’Imam Babacar Ndiour, il renseigne qu’ils sont utiles aux musulmans et aux citoyens de façon générale. « Malheureusement, je n’ai jamais eu l’occasion de venir entendre ses sermons, C’est pourquoi j’ai fait le déplacement ce jour pour avoir l’occasion de l’écouter de vive voix », martèle-t-il encore.
Il ajoute : « L’occasion m’a été ainsi donnée d’entendre un sermon de très grande qualité, comme on n’en entend pas tous les jours dans les mosquées et il faut bien le reconnaître. C’est un sermon plein de vérités, ancré sur l’Islam à travers les Hadith et la vie de certains des compagnons du Prophète ». Il a noté un passage du sermon ayant trait à la nécessité de faire du sport.
Selon lui, l’Imam a lancé là un véritable message de santé publique en donnant des conseils d’alimentation. Fréquemment, Imam Babacar Ndiour flétrit certains comportements dans l’arène politique et pour Abdoul Mbaye, quand quelqu’un est dans la vérité, il est très probable qu’il heurte les politiques. C’est parce que malheureusement, la conception de la politique du Sénégal est bâtie sur la trahison à travers par exemple la transhumance.
Pour lui, la politique, c’est le refuge de beaucoup de défauts et c’est pourquoi un homme religieux, un Imam comme Babacar Ndiour, soucieux de vérité et d’éducation morale, ne peut que parfois fustiger les comportements et certains propos des politiques et des politiciens.
A son avis d’ailleurs, les politiciens ont leur part de responsabilité dans la crise des valeurs et dans son sermon, l’imam a accordé une importance particulière à l’origine de l’argent. Malheureusement, dit-il, « l’origine de l’argent du politicien est très rarement licite et il faut regretter que nos compatriotes tendent souvent la main pour le recevoir. C’est là un exemple entre beaucoup d’autres, sans compter les débauches, les changements de comportements qui vont à l’encontre des valeurs fondamentales qui furent de celles de notre société, de l’Islam et de tout croyant »