SALE TEMPS POUR L'OPPOSITION EN AFRIQUE
Alors que des opposants au Bénin au Sénégal sont privés de leur liberté, l’analyste politique Marie-Roger Biloa n’exclut pas des manœuvres du pouvoir
L’opposant sénégalais Ousmane Sonko doit être entendu ce vendredi 5 mars par le juge chargé d’enquêter sur les viols présumés dont l’opposant est accusé. Le candidat arrivé troisième à la dernière présidentielle a été arrêté officiellement pour trouble a l’ordre public alors qu’il devait se rendre à la justice pour être entendu sur les viols présumés.
Depuis plusieurs jours, des affrontements ont opposé des jeunes à la police à Dakar et dans d’autres villes du pays. Au moins une personne a été tuée.
Selon la journaliste et l’analyste politique Marie-Roger Biloa, "personne n’est au-dessus de la loi". Elle ajoute que "Ousmane Sonko a peut-être commis des actes repréhensibles et le régime s’en sert contre lui."
Au Bénin, la candidate recalée au scrutin présidentiel du parti Les Démocrates, Reckyath Madougou, a passé sa deuxième nuit en prison. La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) l’accuse d’association de malfaiteurs et de terrorisme. L’ancienne ministre a été interpellée mercredi après une sortie médiatique.
Marie-Roger Biloa fait savoir que "L’arrêter de cette manière, à la sortie d’un meeting, en prétextant qu’elle mène une activité terroriste… C’est aussi une mise en scène du pouvoir pour faire peur à l’opposition, pour faire taire l’opposition et l’intimider."
De nombreux opposants en Afrique sont confrontés à des déboires avec le pouvoir en place. Mais pour Marie-Roger Biloa, "les opposants ne sont pas meilleurs que ceux qu’ils combattent".