LES CAMARADES DE MARIUS SAGNA PARLENT DE «BANDITISME D’ETAT»
Après 96 heures de garde à vue, l’activiste a été placé, hier, sous mandat de dépôt. Poursuivi pour fausse alerte au terrorisme, ses camarades promettent de le sortir de prison contre vents et marrées
Après 96 heures de garde à vue, l’activiste Guy Marius Sagna a été placé, hier, sous mandat de dépôt. Poursuivi pour fausse alerte au terrorisme, ses camarades promettent de le sortir de prison contre vents et marrées.
Guy Marius Sagna a été finale- ment édifié sur son sort. D’après son avocat Me Moussa Sarr, l’activiste est poursuivi pour le délit de fausse alerte au terrorisme. Un délit sanctionné par l’article 429 bis du code pénal qui dispose : «Celui qui, par un moyen ou procédé quelconque communique ou divulgue une information qu’il sait fausse dans le but de faire croire à l’existence ou à l’imminence d’un attentat ou d’une explosion, d’une dégradation, détérioration ou menace, est puni d’un emprisonnement d’un an à cinq ans et d’une amende de 500.000 francs à 2.000.000 de francs».
Hier, aux environs de 13 heures 30 minutes, Guy Marius Sagna a été inculpé pour ledit délit, après des jours rythmés par des gardes-à-vue et autres retours de parquet. Il lui est ainsi reproché d’être responsable des déclarations publiées par « Frapp France Dégage » et dans les- quelles il est indiqué clairement que «la France prépare un attentat terroriste au Sénégal.»
En effet, l’organisation qualifiée d’anti-impérialiste déplorait de ce fait les propos du ministre français de l’Intérieur selon lesquelles « le terrorisme est pré- sent au Sénégal ». Frapp France Dégage estimait que « cette déclaration est un chantage terroriste exercé par la France sur le Sénégal pour renforcer son occupation militaire afin de renforcer sa recolonisation économique.» aujourd’hui Guy
Marius Sagna semble payer le prix pour tout un groupe suite à ce qui est qualifié par d’aucuns comme un écart de langage. Ses principaux souteneurs parmi lesquels, les «Y en a marristes», ont indiqué que l’alerte pour laquelle il est inculpée se trouve dans une déclaration publiée par «Frapp France dégage» dont il est membre sans en être le coordonnateur. aussi, ajoutent- ils, l’alerte est donnée dans une conférence publique à laquelle Guy n’a pas participé, pendant que ceux qui y ont participé ne sont pas convoqués.
Selon aliou Sané et Cie, l’arrestation de Guy Marius Sagna n’a finalement rien à voir avec ses commentaires sur les élites dirigeantes qui se soignent à l’étranger. «Ce n’est plus un problème moral comme certains le mettaient en avant pour le critiquer », laissent-ils entrevoir dans une note ; non sans dire qu’en s’attaquant à Guy Marius Sagna, les autorités s’attaquent à un symbole de la résistance pacifique.
Du côté de «FraPP France Dégage», entité à laquelle Guy Marius Sagna fait partie, une conférence de presse a été organisée, hier matin, pour dénoncer la situation dans laquelle se trouve leur camarade. L’un des porte-paroles du jour en l’occurrence Daouda Gueye a réitéré l’idée selon laquelle, le communiqué accusant la France d’attentat terroriste a été signé par tout le collectif et que Guy Marius Sagna n’avait même pas assisté à la conférence de presse au cours de laquelle ce communiqué a été distribué.
A l’en croire, ce qui se passe avec Guy Marius Sagna n’est que du «banditisme d’Etat» organisé par des rancuniers. «On a en face des gens qui utilisent des stratégiesnon conventionnelles. Donc, nous ne lésinerons sur aucun moyen pour qu’il soit libéré », a- t-il fait entendre à l’issue d’une conférence de presse organisée pour dénoncer l’arrestation du leader de Frapp France Dégage.
Quant à son camarade, alioune Badara Mboup, il pense que Guy Marius Sagna a été arrêté sans aucun motif valable. «C’est un grand patriote que nous devons soutenir. Nous dénonçons vigoureusement sa détention qui est abusive et arbitraire. Nous exigeons sa libération immédiate. »
Selon lui, cette arrestation est une stratégie politique pour l’empêcher de parler aux Sénégalais. « Même les régimes de Gestapo, dictatoriaux ont aboli les délits d’opinion », a t- il conclu.