SI LES JEUNES AFRICAINS NE SONT PAS FORMÉS, ILS CONSTITUERONT UNE BOMBE
Macky Sall à l’ouverture du Next Einstein forum
La jeunesse africaine peut être un atout pour le développement du continent à condition qu’elle soit formée. C’est la conviction exprimée hier lors de l’ouverture du «Next Einstein forum» par le président de la République, Macky Sall, avertissant que cette jeunesse peut constituer une bombe si elle n’est pas bien formée.
En 2050, l’Afrique va abriter un habitant sur quatre de la population mondiale, d’après des projections de l’Unesco. Ce qui fera presque 40 % des enfants âgés de moins de 18 ans. Cette population très jeune, qui peut-être un atout pour le développement de l’Afrique, doit par contre recevoir une bonne formation pour bien servir le continent.
«Les jeunes constituent un potentiel inépuisable pour le développement de l’Afrique. Mais pourvu qu’ils soient formés. Sinon, c’est une bombe», a prévenu Macky Sall, qui co-présidait hier avec son homologue rwandais Paul Kagamé, l’ouverture du Next Einstein forum (Nef), au Centre international de conférence Abdou Diouf de Diamniadio (Cicad).
Selon le chef de l’Etat, les sciences, les technologies et les mathématiques mises au service de la communauté «peuvent contribuer à trouver de meilleures solutions aux problèmes majeurs que connaît l’Afrique». Des défis qui se nomment insécurité alimentaire, crise énergétique, changement climatique, santé publique, entre autres.
Paul Kagamé : «L’Afrique ne peut plus continuer à consommer des technologies produites ailleurs»
Cette situation résulte, d’après Paul Kagamé, du fait que les dirigeants africains n’investissent pas trop sur la science. «Nous n’investissons pas suffisamment dans la recherche et le développement. Le nombre d’étudiants en sciences au niveau supérieur est très faible. Or, la richesse de notre continent demain dépend de ce que nous mettons dans l’esprit de nos enfants», indique M. Kagamé dont le pays accueille le prochain Nef prévu en 2018. Pour rectifier le tir, Macky Sall estime que la jeunesse africaine «doit renouer avec la tradition de recherche qui a assuré l’éclat du continent depuis l’Egypte pharaonique».
Cependant, l’atteinte de tels objectifs passe par un changement de paradigme, insiste le chef de l’Etat rwandais. «L’Afrique ne peut plus continuer à consommer des technologies produites ailleurs. Elle a été dépassée par les trois dernières révolutions industrielles. Nous subissons une pression pour rattraper ce retard et pour cela, la clef est la science et l’innovation», préconise Paul Kagamé, dont le pays est cité en modèle de promotion des sciences et de la technologie en Afrique.
Sur cette lancée, le Président Kagamé ajoute : «Nous devons continuer les investissements dans l’éducation et les infrastructures, et dans la connexion de haut débit. Nous n’investissons pas souvent dans la recherche scientifique.»
A ce titre, le Président Sall assure que l’Afrique s’est engagée dans l’éducation et la formation des jeunes, notamment les filles en sciences et technologies pour asseoir son émergence. C’est pourquoi, pense-t-il, l’organisation du Nef contribue à encourager les chercheurs africains à persévérer et à aller encore plus loin sur les chemins de la recherche scientifique, à susciter le goût de la recherche et de la créativité et de l’innovation chez les plus jeunes.
Plateforme permettant de promouvoir les découvertes et les innovations scientifiques africaines, le Nef prend fin demain.