SONKO ET COMPAGNIE ALERTENT CONTRE UNE MAFIA DU POMPAGE
Suite aux fortes pluies du week-end qui ont inondé tout le pays, semant morts et désolation un peu partout à travers le Sénégal, des réactions de compassion à l’endroit des populations sinistrées fusent de partout.
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Suite aux fortes pluies du week-end qui ont inondé tout le pays, semant morts et désolation un peu partout à travers le Sénégal, des réactions de compassion à l’endroit des populations sinistrées fusent de partout. Au-delà, c’est l’Etat qui est mis au ban. Ainsi, la coalition Jotna/Patriotes pour l’Alternative, qui semble approuver le plan Orsec déclenché par le gouvernement, émet toutefois des réserves et alerte contre tout détournement de fonds face à «une mafia du pompage.
«Nous prenons acte du déclenchement par le gouvernement du Plan ORSEC. Cependant, nous exigeons la mise en place immédiate d’un dispositif de contrôle indépendant, participatif et rigoureux pour éviter tout détournement de fonds ou de matériel par une « mafia du pompage » qui profite de la situation pour s’enrichir impunément.
Le caractère urgent et catastrophique des situations d’inondation ne doit plus être un alibi aux pratiques de corruption», alertent Ousmane Sonko et Cie, à travers un communiqué en date d’hier, lundi 7 septembre. Non sans pointer du doigt le manque d’anticipation de la part du gouvernement. «Nous déplorons l’absence d’anticipation du gouvernement malgré le contexte des changements climatiques et les prévisions saisonnières annoncées depuis plusieurs mois par les agences spécialisées.
La croissance démographique et l’urbanisation sont également des tendances bien connues et les données à leur sujet sont disponibles pour les décideurs.» La coalition Jotna relève que le Sénat a été supprimé en 2012 pour augmenter le budget alloué à la lutte contre les inondations et que Macky Sall s’était même permis de vanter les mérites du Plan décennal de gestion des inondations (2012-2022), lors de la campagne pour la présidentielle de 2019.
Mais à l’arrivée, «la situation semble s’empirer : Rien n’est réglé, presque tout reste à faire». «Pourtant le gouvernement nous annonce que plus de 750 milliards ont été mobilisés depuis 2012 dans le PDGI. Nous sommes étonnés de tant d’argent englouti sans résultat probant. Nous réclamons un audit technique et financier au vu de l’aggravation de la situation par la fréquence des sinistres, le nombre des impactés et la gravité des conséquences. Tous ces désagréments graves sont les conséquences d’une politique incohérente d’aménagement du territoire et d’urbanisme et d’un laxisme des autorités dans l’application des dispositions réglementaires en matière d’occupation des sols.
En effet les inondations sont accentuées par les mauvaises politiques publiques et le laissez aller dans le secteur de l’urbanisme. Un pouvoir exécutif est là pour agir et anticiper sur les évènements, surtout ceux dont on sait la forte probabilité d’occurrence comme les inondations. Il est donc inadmissible que celui-ci se présente impuissant prétextant de pluies exceptionnelles. Et que dire des pays qui subissent des cyclones et qui pourtant réduisent d’années en années les conséquences de ces évènements climatiques extrêmes ?»
Suffisant pour que Sonko et Cie exigent «de ce gouvernement une plus grande planification et transparence dans la gestion des risques naturels et des politiques urbaines rationnelles et cohérentes. Le gouvernement doit définitivement adopter une politique d’aménagement harmonieux du territoire et de gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) opérationnelle et pragmatique qui s’adapte aux changements climatiques».
Les « Patriotes », qui ne veulent pas entendre parler de pluies exceptionnelles, notent que le Sénégal dispose de ressources humaines et techniques nécessaires pour la conception, le pilotage et la gestion, en rompant avec une réponse politique inadaptée. «Notre pays a toutes les ressources humaines et techniques nécessaires pour concevoir, piloter, gérer et améliorer la résilience des villes aux phénomènes de cette nature. Cependant la réponse politique est inadaptée. Il est regrettable qu’après 8 ans, ce régime reste incapable de répondre aux attentes légitimes des populations en matière de villes assainies, sûres, résilientes et durables», conclut la source.