SONKO INVITE MACKY SALL A UN DEBAT PUBLIC
C’est facile de tromper le peuple pour accéder au pouvoir sans jamais écrire ou débattre de programmes. Audelà même du président la République, j’invite tout son gouvernement constitué de plus de 80 ministres à venir débattre
En meeting samedi dernier à Keur Massar, Ousmane Sonko s’est beaucoup appesanti sur les enjeux de la prochaine présidentielle en cette période de découverte de pétrole et de gaz. Selon le candidat de Pastef les Patriotes, Macky Sall et son régime ont dilapidé les ressources du pays au profit de multinationales étrangères. Une injustice qu’il compte corriger dès qu’il accède au pouvoir. En attendant, il invite le Président Sall et ses ministres à un débat public qui va porter sur leurs programmes (Pse et «les Solutions»). Par ailleurs, Ousmane Sonko, qui a soldé ses comptes avec ses détracteurs, a administré une sévère raclée à Ahmet Khalifa Niasse.
Décidé à barrer la route au régime, Ousmane Sonko qui présidait, samedi dernier, un meeting à Keur Massar, a insisté sur les enjeux de la présidentielle de 2019 avant d’alerter sur les dangers consistant à laisser des aventuriers à la tête du pays. «Nous avons certes du pétrole, du gaz, du zircon, du phosphate, de l’or et du fer, mais n’oublions pas que nous faisons partie des 25 pays les plus pauvres du monde», rappelle Ousmane Sonko qui s’émeut, dans la même veine, de l’accaparement des richesses du pays par des multinationales étrangères. «Le Sénégal se contentera de moins de 20% à l’exploitation. Alors qu’en Amérique du Sud, 82% des ressources reviennent à la population. Dans certains pays arabes comme l’Arabie Saoudite ou le Qatar, 100% des ressources pétrolières et gazières reviennent aux populations. C’est seulement en Afrique que l’on voit des dirigeants qui n’ont aucune considération pour leur peuple dilapider les ressources de leurs pays au profit de multinationales étrangères», dénonce le candidat de Pastef les Patriotes. Ces dirigeants, indique-t-il, font le tour du monde pour s’endetter sur le dos de la population. «Une dette que nos petits enfants seront contraints à payer», se désole Ousmane Sonko devant un public acquis à cause. Il s’engage à corriger cette injustice dès qu’il accède au pouvoir. «Cela marquera le début de mon combat, car les multinationales ne vont pas baisser les bras aussi facilement. Certains chefs d’Etat, pour rendre à leurs pays leur souveraineté, ont parfois été assassinés ou déchus suite à un coup d’Etat. N’empêche, je compte relever ce défi si le peuple est à mes côtés», promet-il.
UN DEBAT PUBLIC AVEC LE PRESIDENT
Très en verve, Ousmane Sonko a raillé les politiciens classiques qui, selon lui, excellent dans la ruse. «Leur conception de la politique se résume au folklore, à la distribution de T-shirts et des promesses fantaisistes, si ce n’est des débats de personne. C’est révolu cette manière de faire de la politique. Nous proposons un débat de programmes et non de personnes. Laissons-les parler de Sonko, parlons du Sénégal», lance le leader de Pastef à ses camarades. Très sûr de lui, il invite le Président Macky Sall à un débat public. «C’est facile de tromper le peuple pour accéder au pouvoir sans jamais écrire ou débattre de programmes. Audelà même du président la République, j’invite tout son gouvernement constitué de plus de 80 ministres à venir débattre. S’il a son Pse, nous avons nos Solutions», déclare Sonko sous les applaudissements nourris de ses militants. Revigoré par la forte mobilisation, il soutient qu’ailleurs, pour mobiliser autant de personnes, on est obligé de débourser 20 à 30 millions francs Cfa. «Ce qui n’est pas le cas de Pastef. Nous avons un programme, nous avons la vérité et nous avons l’esprit d’écoute de la population avec nous. En 2019, on vaincra et on gouvernera ensemble», clame-t-il.
AMETH KHALIFA NIASSE DESCENDU EN FLAMMES
Autant il sait encaisser des coups, autant Ousmane Sonko sait administrer des uppercuts. Ahmet Khalifa Niasse l’appris à ses dépens. Très virulent ces derniers jours contre le candidat de Pastef, Ahmed Khalifa Niasse a été réduit en miettes. Dans un propos au vitriol, Ousmane Sonko exhume les dossiers sombres de Ahmed Khalifa Niasse à qui il dénie le statut de religieux. «Les plus jeunes ne connaissent pas son histoire, mais je vous rappelle que c’est lui qui avait créé le parti «Hezbollah» et s’était engagé à prendre le pouvoir de force pour instaurer la Charia. Ce qui justifie son emprisonnement par le Président Senghor», révèle l’ancien inspecteur des Impôts et Domaines qui accuse son détracteur de changer au gré des circonstances et des intérêts. «Lorsqu’il se rend en Iran, c’est sous les habits d’un Chiite qu’il se présente pour se sucrer sur le dos des autorités du pays. En Arabie Saoudite, il devient un Wahabite pour se remplir les poches. En Lybie, il chante les louanges de Khadafi, petit-fils du Prophète (Psl) tout comme lui dans le seul but de rentrer les poches pleines», indique le leader de Pastef. Pour ce dernier, le sieur Niasse est impliqué dans tous les complots fomentés en Afrique et au Sénégal. «Dans son livre, l’ancien Président Abdou Diouf rapporte que, suite à des actes délictuels au Niger, Ahmed Khalifa Niasse a été arrêté et torturé et ses parties…brûlées. Pour autant, il ne s’est pas départi de ses pratiques malveillantes. Puisqu’en 2011, il a roulé l’ancien Président Wade dans la farine pour se faire octroyer un terrain de 156 hectares au Lac Rose», dit-il.
ALY «MAGOUILLE» NDIAYE AUSSI
Ousmane Sonko s’en est également pris à Aly Ngouille Ndiaye qui avait soutenu en public que la section de recherches (Sr) n’intervenait pas en Casamance. La sortie du ministre de l’Intérieur faisait suite à la descente de cette unité spéciale chez la mère de Sonko. La suite des évènements a fini de mettre à nu ce qu’il qualifie de «mensonge» de celui qu’il surnomme «Aly Magouille Ndiaye». «Comment quelqu’un qui est capable de raconter des contrevérités en public, peut-il organiser des élections», se demande-t-il. Si le régime du Président Sall lui en veut aussi terriblement, c’est parce qu’il a mis à nu leurs malversations. « Tous les jours, ils cherchent des voies et moyens de m’envoyer en prison pour que je ne puisse pas me présenter aux élections. Pas plus tard qu’hier, ils sont allés aux Impôts et Domaines avec une liste de parcelles supposée m’appartenir, mais après vérification, aucun titre n’était à mon nom», clame-t-il. Contrairement à ses détracteurs, souligne-t-il, des preuves irréfutables permettent d’asseoir ses accusations. «Nous n’allons jamais laisser le Sénégal entre les mains d’un régime de corruption, d’un régime de prébendes et entre les mains d’un régime d’incompétence», jure-t-il.
Par ailleurs, le patron de Pastef a déploré la politique des pouvoirs publics à Keur Massar qui est la deuxième commune après Touba avec 550.000 habitants. N’empêche, elle ne dispose que d’un centre de santé. « En termes d’infrastructures, Keur Massar est très en retard. Pas plus tard qu’hier, il y a un douanier qui a été assassiné», se désole-t-il dénonçant ainsi l’insécurité grandissante dans cette partie de la capitale pays. «Il faut une approche globale pour prendre en charge les problèmes de la population. Il ne sert à rien d’avoir un taux de croissance de 50%, si en retour les besoins sociaux de la population ne sont pas pris en compte.