SONKO, LES DERNIERS JOURS DU BLOCUS DE SON DOMICILE AVANT LA PRISON ?
Les portes de la prison s'ouvrent dangereusement pour Sonko avec la publication de la décision de justice le condamnant
La décision de justice rendue le 1er juin 2023 par la Chambre criminelle du tribunal de grande instance hors classe de Dakar est exécutable. Le jugement, confirmé ce 28 juin 2023, maintient les peines retenues contre Ndèye Khady Ndiaye et Ousmane Sonko dans l’affaire ‘’Sweet Beauté’’ : deux ans de prison ferme et 600 mille francs CFA d’amende. La propriétaire du salon de beauté était laissée en liberté depuis le prononcé du jugement. Le leader de Pastef-Les patriotes, pour sa part, est en résidence surveillée de fait depuis son acheminement manu militari de Koungheul à Dakar le 28 mai dernier par des éléments de la gendarmerie nationale alors qu’il était dans une « caravane de la liberté » qui devait le mener de Ziguinchor à Dakar. Depuis, il n’a pas quitté son domicile de la Cité Keur Gorgui.
Ils risquent tous les deux l’emprisonnement pur et simple.
Pour Ousmane Sonko, les portes de la prison s’entrouvrent dangereusement. La publication de la décision de justice intervient quelques heures seulement après son message ayant précédé la première journée de célébration de la Tabaski par une partie des musulmans sénégalais.
Dans une vidéo diffusée mardi en soirée, il avait appelé les Sénégalais à célébrer la fête tout en leur donnant rendez-vous. C’est ce rendez-vous qui devrait être consacré aux suites qu’il entend donner à sa lutte pour « le projet » que le candidat déclaré à la présidentielle du 25 février 2024 risque de ne pas honorer, du moins dans les formes qu’il entendait le faire. Sa situation actuelle pourrait bien évoluer durant le long week-end qui accompagne l’Aïd el adha, ce vendredi ayant été déclaré férié. Compte à rebours ?
L'emprisonnement formel d'Ousmane Sonko pourrait déclencher au Sénégal une nouvelle vague de manifestations violentes. Celles-ci pourraient être pires que celles ayant répondu à sa condamnation le 1er juin 2023, marquées par la mort de 23 jeunes dont la plupart ont été tués par balles réelles, selon Amnesty International. La bilan du gouvernement est resté bloqué à 16 morts, alors que Pastef en a recensé au moins 26.