SONKO SOUPÇONNE UNE STRATEGIE DE PASSAGE EN FORCE
Le gouvernement, avec l’aide des opérateurs, compte faire adopter par l’Assemblée nationale, en plénière dès vendredi prochain, le projet de loi sur les communications afin de restreindre le trafic de l’information dans certains réseaux sociaux,
Le président Macky Sall et son gouvernement seraient en train de préparer un passage en force pour la présidentielle de 2019. C’est la conviction du leader du Pastef/Les patriotes, Ousmane Sonko qui estime que le gouvernement, avec l’aide des opérateurs, compte faire adopter par l’Assemblée nationale, en plénière dès vendredi prochain, le projet de loi sur les communications afin de restreindre le trafic de l’information dans certains réseaux sociaux, surtout lors du scrutin. L’invité de l’émission politique Objection de la radio Sud Fm d’hier, dimanche 7 octobre, s’est prononcée, par ailleurs, sur les menaces et autres invectives dans l’espace politique.
La plénière de ce vendredi 12 octobre prochain, à l’Assemblée nationale, s’annonce épique. Déjà, le leader de Pastef/Les patriotes soupçonne un «passage en force» du régime en place. Invité de l’émission Objection de la radio Sud Fm d’hier, dimanche 7 octobre, Ousmane Sonko a révélé que le président Macky Sall et son régime compte faire passer un projet de loi qui viserait à restreindre les droits à l’information des populations. Selon lui, «l’Assemblée nationale reprend du service le vendredi prochain. L’un des premiers projets de loi qui sera soumis à l’Assemblée, ce sera pour la restriction du trafic internet. Ce qui est visé, ce sont les réseaux sociaux, Facebook, WhatsApp, etc, pour que les jeunes ne puissent pas faire circulariser l’information». Enfonçant le clou, il dira que «l’article 27 de ce projet de loi est particulièrement liberticide. C’est un article qui permet au gouvernement, en passant par les opérateurs, selon ses désidératas, de demander la restriction du trafic sur tel ou tel type d’utilisation des réseaux sociaux». Ce qui est, à ses yeux, «extrêmement grave». Convaincu que le président Macky Sall sait qu’il ne peut pas passer en 2019 «si les élections se passent correctement», il trouve que «le peuple ne doit pas l’accepter»
Se prononçant, en outre, sur les invectives et autres attaques dont lui et son parti font l’objet, Ousmane Sonko laissera entendre qu’il se sent menacé. Pour autant, l’ex-inspecteur des Impôts et domaines ne semble pas abdiquer pour s’être préparé à l’avance. Au journaliste Baye Omar Guèye, il observera que «j’ai toujours dit en réunion de Bureau politique, quand on démarrait notre action politique, que nous avons choisi la voie la plus difficile : celle de s’attaquer au système lui-même et tous ceux qui ont eu à s’attaquer à des systèmes de prédation, de criminalité financière, de domination des peuples, ont pu perdre leur travail ou être exilés. Ça va de la radiation à la liquidation physique même».
OUSMANE SONKO, SUR LE BUDGET DE 2019 : «Ils pensent que c’est comme ça qu’ils peuvent acheter les consciences des populations»
Se prononçant, par ailleurs, sur le budget de l’année 2019, arrêté à plus de 4.000 milliards de francs CFA, Ousmane Sonko s’offusque qu’on parle d’année «très sociale», alors que les priorités sont ailleurs. Pour lui, il est inadmissible de parler d’année sociale alors qu’au même moment, «on ne peut même régler les problèmes d’approvisionnement en eau». Ou pis encore, «nos hôpitaux publics sont des mouroirs», fustige-t-il, sans oublier les syndicats d’enseignants qui sont sur le pied de guerre dès l’annonce de l’ouverture. Toute chose qui lui fait dire que le président Macky Sall et son gouvernement «pensent que c’est comme ça qu’ils peuvent acheter les consciences des populations». Par conséquent, le député à la 13ième législature a lancé un appel en direction de la population. «Il faut que les Sénégalais comprennent l’importance de 2019. Le Sénégal peut s’en sortir, se mettre définitivement sur orbite et se lancer, ou le Sénégal peut définitivement s’enfoncer», prévient-il.