STUPÉFIANT !
Les données fournies dans le rapport du Réseau ouest africain d’épidémiologie sur la consommation de drogue montrent qu’au Sénégal le cannabis est la drogue la plus saisie
Les données fournies dans le rapport du Réseau ouest africain d’épidémiologie sur la consommation de drogue montrent qu’au Sénégal le cannabis est la drogue la plus saisie. Le document qui s’est intéressé à la période 2014-2017 renseigne que les saisies ayant enregistré une baisse en 2015 ont augmenté les années suivantes. Comme l’attestent les dernières saisies opérées cette année qui sont estimées à presque 2 t de cocaïne.
Le rapport du Réseau ouest africain d’épidémiologie sur la consommation de drogue (Wendu), couvrant la période 2014-2017, qui vient d’être publié, a donné des informations sur la situation au Sénégal. Le document renseigne que la quantité de drogue saisie en 2014 était bien supérieure à celle de 2015. Les données montrent aussi que les saisies ont augmenté en 2016 et 2017.
Concernant le type de substance, il ressort du document que le cannabis reste la drogue la plus saisie pendant les quatre années avec 4 620 kg en 2014, 1 345 kg en 2015, 10 mille 768 kg en 2016 et 12 mille 798 kg en 2017. Le rapport informe que la saisie de cocaïne a eu tendance à baisser de 2014 à 2016, mais a augmenté en 2017.
Les données font état de 31,86 kg de cocaïne saisis en 2014, 4,26 kg en 2015, 0,87 kg en 2016 et 2,25 kg en 2017. S’agissant des arrestations, le document informe que le nombre de personnes arrêtées augmente chaque année. De 159 en 2014, le nombre de personnes interpellées est passé à 176 en 2015, 394 en 2016 et 1 224 en 2017. Les auteurs du rapport soulignent que 90% des personnes arrêtées sont des hommes.
Parlant de la consommation des stupéfiants, le rapport montre qu’en 2014, le cannabis était la drogue la plus utilisée (à l’exclusion de l’alcool) par les toxicomanes au Sénégal avec 95,2% des personnes en traitement. Ce chiffre, selon le document, est tombé à 91% en 2016 et à 89% en 2017. Il est souligné que l’héroïne représentait 4% en 2015, 1,5% en 2016 et 4% en 2017.
En outre, les auteurs du document renseignent qu’en 2017, 630 personnes (4,1 personnes pour 100 mille habitants) ont été traitées pour alcoolisme au Sénégal. Les auteurs du rapport qui se sont intéressés à l’âge des consommateurs de drogue informent qu’en 2016, 45% des consommateurs de drogue au Sénégal étaient des jeunes âgés entre 20 et 29 ans. En 2017, ce groupe d’âge représentait 47% des consommateurs de drogues.
Le deuxième âge, informe le rapport, est composé de personnes âgées de 30 à 39 ans. L’étude montre aussi que la voie d’administration la plus courante est l’inhalation, représentant 77% en 2016 et 78% en 2017. Elle est suivie de l’ingestion orale qui était de 18,5% en 2016 et 16% en 2017. Le nombre de cas de consommation signalés a été aussi mis dans le document.
Ainsi en 2015, 4 825 cas de consommation de substances ont été signalés. Ce chiffre est passé à 4 917 en 2016 avant de baisser à 4 194 en 2017. Le rapport précise qu’en 2016 et 2017, 15% de ces cas étaient nouveaux. 47% des consommateurs âgés entre 20 et 29 ans Il faut noter que le rapport du Réseau ouest africain d’épidémiologie sur la consommation de drogue fournit des informations sur la situation en matière de drogue sur la base des dernières données communiquées par les Etats membres de la Cedeao ainsi que la Mauritanie.
L’objectif de ce rapport, fruit de la collaboration entre la Cedeao, l’Onudc et l’Union européenne, est de «fournir aux décideurs les éléments nécessaires afin de prendre des décisions politiques et pratiques fondées sur des données probantes». Le rapport met l’accent sur le contrôle des drogues, les troubles liés à la consommation et le traitement des toxicomanes. Il présente ainsi la vulnérabilité de l’Afrique de l’Ouest «face à ces phénomènes qui créent un problème de santé publique et de sécurité, et une menace pour la bonne gouvernance, le développement et la paix dans la région».
Concernant les pays de la Cedeao, le rapport montre que «le cannabis, la cocaïne, les opioïdes et les substances de type amphétamine (principalement la méthamphétamine) ont été les principales drogues saisies dans la région entre 2014 et 2017».
Cette période, d’après les auteurs du document, «a enregistré une diminution des saisies de cannabis et, d’autre part, une augmentation alarmante des saisies de Tramadol, indiquant une augmentation de l’usage non médical des opioïdes pharmaceutiques». Selon les données, «les saisies de Tramadol se sont multipliées, passant de 17 tonnes en 2014 à 170 tonnes en 2017».