TOUJOURS EN QUÊTE DE PARITÉ ABSOLUE
Assemblée nationale
La conférence nationale sur la parité au Sénégal, organisée par le Collectif des femmes parlementaires (Cfp), a été une occasion pour mesurer les avancées sur la parité au niveau des instances électives et semi-électives et de formuler des recommandations pour améliorer le statut des femmes.
Le refus de la ville de Touba d’appliquer la loi sur l’égalité des sexes lors des élections municipales de 2014, n’est que la partie visible de l’iceberg. C’est ce que relèvent les chiffres présentées par la commission des femmes élues à l’issue de la rencontre sur la parité nationale et qui avait pour thème : «Parité à l’Assemblée nationale: Au-delà des chiffres.»
L’application de la loi de 2010, instituant la parité absolue homme-femme dans les institutions électives et semi-électives, a vu le nombre de femmes passer de 27 à 64 sur 150 députés. Ce nombre ne reflète pas la réalité dans les collectivités locales puisque le Sénégal ne compte que 13 femmes maires sur environ 600, et aucune d’elles n’est maire de ville.
Le taux de départements où la présence des femmes est supérieure à celle des hommes est 4,2%. «Nous avons introduit un amendement qui a abouti, c’est ce qui a fait qu’au niveau des secrétaires élus, nous avons 3 femmes et 3 hommes. La seule difficulté se trouve au niveau du bureau avec les viceprésidents où le mode alternatif n’est toujours pas respecté», explique Awa Guèye, 2ème viceprésidente de l’Assemblée nationale.
«Malgré la loi sur la parité, nous avons remarqué des discriminations à l’égard des femmes liées à l’éducation. Au niveau du supérieur, nous avons une présence assez minime des femmes. Au niveau de la santé aussi, nous avons vu des discriminations liées aux mutilations génitales et sexuelles. Même sur le plan de l’emploi nous avons des discriminations liées à l’embauche, aux salaires et à certains postes.»
«On doit exiger que les bureaux des partis politiques soient des instances paritaires», déclare Moustapha Diakhaté, président du groupe parlementaire Benno bokk yaakaar (Bby). Il ajoute que si la parité n’est pas assimilée dans les partis politiques, si les femmes ne sont pas responsabilisées, il sera très difficile qu’elles puissent assurer pleinement leurs missions dans les instances de l’Etat. Il y a des efforts pour que les partis forment leurs femmes et qu’elles leur accordent une place beaucoup plus importante.
Le Sénégal est le 2ème pays en Afrique à appliquer cette loi derrière l’Ouganda. 5 ans après, le constat est que même si la parité absolue n’est pas atteinte, les résultats obtenus constituent un accroissement significatif et inédit dans l’histoire de l’Assemblée nationale sénégalaise. De plus, le travail de la gent féminine est salué par leurs collègues hommes au niveau de l’Hémicycle : assiduité, rigueur de manière générale,...