TOUS DANS L’EXPECTATIVE
Le président réélu doit mettre plus d’un mois, pour prêter serment, puis former son nouveau gouvernement - Une attente relativement longue, propice à des supputations et attaques entre responsables de même formation politique
Réélu depuis le 24 février et confirmé par le Conseil constitutionnel le 7 mars dernier, le président doit mettre plus d’un mois, à savoir le 2 avril prochain, pour non seulement prêter serment, mais surtout pour former son nouveau gouvernement. Une attente relativement longue qui laisse presque tous dans l’expectative, limitant ainsi le travail des cabinets ministériels à produire des rapports de synthèse et à gérer les affaires courantes, tout en évitant de prendre de nouvelles initiatives. Un temps propice aussi aux attaques entre responsables de même formation politique.
Le président de la République, Macky Sall, réélu à la tête du pays pour 5 ans depuis le 24 février dernier, ne prêtera serment que ce 2 avril, soit plus d’un mois après sa reconduction à la magistrature suprême. Lors du Conseil des ministres du 27 février dernier, le président Macky Sall avait instruit le Premier ministre, Boun Abdallah Dionne, «de faire prendre toutes les dispositions, en relation avec les services compétents de l’Etat, pour la bonne préparation de l’installation du Président de la République élu à l’issue du scrutin du 24 février 2019».
Depuis lors, rien n’a filtré sur le futur gouvernement qui sera formé après la prestation de serment de Macky Sall. Une situation qui place l’ensemble des ministres dans l’expectative, car ne sachant pas s’ils seront reconduits ou pas. Des informations glanées çà et là font état d’un arrêt des travaux dans les ministères pour ne gérer que les affaires courantes. Ce que semblent confirmer certains agents travaillant dans certains ministères. Pour eux, il est tout à fait normal que chaque ministre fasse son rapport de synthèse. Ledit rapport doit porter, entre autres, sur l’état des activités menées, les crédits engagés, ou encore l’état du parc automobile, etc. Bref, il est question, selon eux, de préparer la passation de service et se préparer à toute éventualité. Ce qui ne militerait pas dans le sens de prendre de nouvelles initiatives, dès lors que les ministres ne savent pas s’ils seront reconduits ou remerciés.
Un autre de préciser, par contre, que pour ce qui concerne le ministère dans lequel il officie, l’ensemble des 11 directions fonctionnent normalement. Il informe que le service démarre à l’heure, le ministre poursuit ses audiences, les courriers sont traités, tout comme les réunions de coordinations, suspendues à cause de la campagne électorale, qui ont repris de plus belle. Donc, pour lui, cette longue attente du prochain gouvernement n’influe pas directement sur le travail des directions qui sont gérées par des fonctionnaires. Pour lui, leur travail n’est pas directement lié à la nomination d’une personne à la tête de leur ministère. Pour autant, il accepte à ce niveau qu’il peut arriver que certains dossiers, liés directement au cabinet du ministre, une structure politique, puissent connaitre certaines lenteurs. Mieux, il dit comprendre que les ministres ne prennent pas certaines initiatives, dans la mesure où ils ne savent pas si ces questions seront prises en charge par leurs successeurs.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette attente de plus d’un mois relativement longue a fini d’installer la psychose et le malaise au sein des ministères. Dès lors que rien n’a encore filtré sur la composition du nouvel attelage gouvernemental de Macky Sall, tous les ministres sont à l’écoute. Une attitude qui du reste bloque tant soit peu le pays, sur bon nombre de domaines, car aucune initiative n’est prise par ces ministres en attente. Au-delà de cette atmosphère qui règne dans les ministères, le malaise a gagné les partis politiques, ou du moins l’Alliance pour la République (Apr) où une guerre fratricide se mène par médias interposés, notamment avec les tentatives de décrédibiliser certaines personnalités. Cela, dans le but d’écorner leur image et de se faire une place au soleil. Quid alors de la traite des marabouts, surtout quand on connait nos réalités africaines, pour ne pas dire sénégalaises ?