UN AUTRE TAMIS À ULTRASON DE MACKY SALL
Officielle ! Toute liste voulant prendre part à l’élection locale du 1er décembre 2019 devra déposer une rondelette de 10 millions de francs Cfa à la Caisse des dépôts et consignations (Cdc).
Un autre système de tamis à ultrason de Macky Sall après le parrainage…
Lundi dernier, le ministre avait annoncé que l’arrêté ministériel fixant le montant de la caution pour les élections locales du 1e décembre devrait être rendu public au plus tard le 3 juillet prochain. « Nous avons des contraintes de temps qui font que l’arrêté ministériel fixant le montant de la caution pour les élections locales du 1er décembre à verser à la Caisse des dépôts et consignations (CDC) sera rendu public au plus tard le 3 juillet prochain », avait-il déclaré. Jeudi dernier, le ministre de l’Intérieur a annoncé officiellement que le montant de la caution en vue de la participation aux élections locales du 1er décembre 2019 est fixé à 10 millions de francs CFA pour les scrutins départementaux et municipaux, quel que soit le nombre de départements ou de communes où se présentera chacune des listes. Selon un arrêté de ce département ministériel, cette somme devra être versée à la Caisse des dépôts et consignations (CDC) par un mandataire au nom d’un parti politique légalement constitué, d’une coalition de partis politiques légalement constitués ou d’une entité regroupant des personnes indépendantes.
VALDIODIO NDIAYE « Ce montant est énorme »
Analysant cet arrêté ministériel, Valdiodio Ndiaye analyse la variabilité de cette décision. En effet, explique-t-il, si une coalition ou un candidat indépendant veut postuler pour une seule ou toutes les 557 communes du Sénégal, il paie 10 millions. C’est aussi, selon lui, pareil pour les départements. « Donc que vous déposez une liste ou plusieurs, dans une ou plusieurs communes, vous allez déposer 10 millions de francs Cfa », décortique le membre du collectif des organisations de la société civile pour les élections. Mais, soutient M. Ndiaye, « ce montant est très énorme et pouvait être revu à la baisse ». Parce que, explique notre interlocuteur, les élections locales sont une autre réalité. Ce, du fait que, à l’en croire, cela concerne les populations à la base.
Mieux, il renchérit que dans certaines localités, on peut trouver des acteurs de développement qui sont très populaires et fort dans leur commune ou département mais qui auront du mal à trouver cette somme pour prendre part à l’élection. « Si une liste veut conquérir toutes les 557 communes, on pourrait lui demander 10 millions mais si c’est pour un seul département on pouvait le ramener à 5 millions au moins. Si c’est pour une seule commune, on diminue encore cela », conseille le membre du collectif des organisations de la société civile pour les élections. Cependant, notre interlocuteur pense qu’on a inversé les priorités. Car, souligne-t-il, la première chose qu’il fallait faire avant même de fixer la caution est de faire une révision du fichier électoral. « Vous voyez que ceci n’a pas été fait. On risque de voter avec le fichier de la présidentielle alors la loi en son article L33 stipule bien qu’une révision doit être faite avant chaque élection », soutient en conclusion notre interlocuteur…