UN COLIS ENCOMBRANT
Le Sénégal tenu de remettre Papa Massata Diack à Interpol
Le Sénégal devra coopérer. En tant que pays membre, il est tenu d'arrêter Papa Massata Diack pour le compte de l’Organisation internationale de police criminelle (OIPC, Interpol) qui, à la demande de la France, a lancé un avis de recherche international contre l’agent marketing. Ex-consultant marketing de l’IAAF, Massata Diack est soupçonné d’être au cœur du scandale de dopage et de corruption qui secoue le monde de l’athlétisme. Selon un haut responsable de la police sénégalaise contacté par SenePlus, "notre pays est tenu de (le) rechercher, de l’appréhender et de le remettre à Interpol".
Notre interlocuteur, qui a requis l'anonyat, précise que des policiers français peuvent assister à une éventuelle arrestation de Massata Diack, mais ce dernier ne leur sera remis que par Interpol et non par leurs homologues sénégalais.
Jeudi dernier à Munich, en marge de la présentation de la deuxième partie du rapport de l’AMA sur la corruption et le dopage à l’IAAF, la française Éliane Houlette, procureur national financier, a rappelé que Massata Diack refuse de se présenter devant les enquêteurs français. "Il n’a pu être entendu et se trouverait au Sénégal", a-t-elle ajouté.
En effet selon un quotidien sénégalais, le fils de Lamine Diack, l’ancien président de l’IAAF, mis en examen pour corruption passive, blanchiment aggravé et corruption, dans le cadre de la même affaire, aurait été aperçu tranquillement installé dans un coin à l’hôtel Terrou-Bi de Dakar, cigare à la main et sirotant sa boisson. Précédemment, Massata Diack avait fait une sortie sur la RFM pour dire qu’il était prêt à faire face à la justice, mais seulement au Sénégal.
Cette décision de Diack-fils risque bien d’embarrasser les autorités sénégalaises. Faut-il le remettre à Interpol et probablement passer aux yeux de certains pour un pays qui "jette en pâture" ses ressortissants ? Faut-il le protéger et risquer d’être vu comme un pays qui ne respecte pas ses engagements internationaux ? Le choix ne paraît pas simple. D’autant que certains Sénégalais assimilent cette affaire à un complot de l’Occident pour jeter le discrédit sur d’éminents fils de l’Afrique.
Le Sénégal est membre d’Interpol depuis le 4 septembre 1961. À ce titre, il abrite un Bureau central national (BCN) d’Interpol. Lequel est placé sous l’autorité du patron de la Direction générale de la police nationale (DGPN). Le secrétariat est assuré par la Direction de la police judiciaire. L’une des missions de ce BCN est d’assurer le relais entre le secrétariat général d’Interpol et les services chargés de l’application de la loi au Sénégal.