WADE JOUE LES TROUBLE-FETES
A quoi joue le Secrétaire général national du PDS ? Encore une fois, Abdoulaye Wade rame à contre-courant du Front de résistance national (Frn) en boycottant le dialogue
Décidément, Abdoulaye Wade est anticonformiste. L’ancien président de la république, qui avait surpris plus d’un en boycottant la dernière présidentielle, a refait son coup. Il a tourné le dos au dialogue national appelé par le chef de l’état Macky Sall. Cette rencontre va réunir aujourd’hui environ 300 personnes venues d’horizons divers et représentant toutes les couches sociales du pays.
A quoi joue le Secrétaire général national du PDS ? Encore une fois, Abdoulaye Wade rame à contre-courant du Front de résistance national (Frn). Un fait surprenant d’autant que le parti démocratique sénégalais (PDS) a cheminé jusque-là avec cette entité regroupant les principales formations de l’opposition, pour combattre le régime de Macky Sall. Hier, après l’annonce du FRN de participer au dialogue national initié par le chef de l’Etat, le PDS a sorti un communiqué signé par Abdoulaye Wade pour prendre le contrepied de Decroix et Cie. Abdoulaye Wade et ses partisans estiment qu’à la veille du démarrage des travaux, le PDS bien qu’invité n’a encore reçu aucun écho de ses exigences, ce qui conforte leur sentiment que Macky Sall persiste dans sa volonté de gestion solitaire du processus politique et des affaires électorales. C’est pourquoi le PDS maintient sa décision de ne pas participer au dialogue dans les conditions actuelles, lit-on dans la note parvenue à «L’As». Toujours dans le document, les libéraux, justifiant une telle démarche, ont d’abord réaffirmé leur attachement à un dialogue constructif dans l’intérêt de la démocratie.
Ce qui n’empêche pas, disent-il, de réclamer des gages de sincérité du pouvoir. Sur ce, ils veulent le choix d’une personnalité neutre, crédible et consensuelle pour diriger les travaux ainsi que le respect des libertés démocratiques individuelles et collectives des leaders politiques. Ce qui, selon eux, n’a pas été fait. Toutefois, pour d’autres libéraux, il s’agit d’un communiqué de Karim Wade qui tire les ficelles. «Même la signature, c’est celle de Karim. La référence temporaire en Gmt en dit long. Wade ne sait plus rien, c’est Karim qui est en train de manœuvrer pour récupérer le parti », a confié un responsable du Pds sous l’anonymat.
CONDULTE DU DIALOGUE NATIONAL : LE FRN PROPOSE FAMARA IBRAHIMA SAGNA
Pour autant, le FRN, contrairement au PDS, a renouvelé sa volonté de répondre à l’invitation du président de la République. Suite à sa plénière du dimanche 26 mai dernier au sujet du dialogue national, le Front de Résistance Nationale (FRN) a pris deux importantes décisions suivantes. La première, c’est qu’une délégation conduite par le Coordonnateur Mamadou DIOP Decroix représentera le Front aujourd’hui au niveau de la concertation nationale. Non sans proposer Monsieur Famara Ibrahima SAGNA comme Président du dialogue national. S’agissant par ailleurs des concertations sur le dialogue politique, le FRN a proposé, dans le cadre de la mise en place de la commission cellulaire, les personnalités suivantes : le Général Mouhamadou Lamine KEÏTA, le Professeur Babacar KANTE, le Professeur Serigne DIOP, le Professeur Kader BOYE, et M. Mazide NDIAYE.
300 PERSONNES ATTENDUES A LA RENCONTRE
En outre, revenant au dialogue national, il faut dire qu’environ 300 personnes sont attendues à cette journée. Il s’agit de leaders politiques, religieux et coutumiers, ainsi que des acteurs du monde culturel, des représentants de syndicats, entre autres. Dans le dossier de presse sur la journée du dialogue national parvenu à « L’As », il est écrit que le temps de la rivalité politique et de la compétition électorale pour la conquête du pouvoir est révolu. Et que le Sénégal n’a d’autre alternative que de poursuivre les réformes majeures porteuses de changements profonds et de transformations socio-économiques pour prendre en charge les aspirations des citoyens et marcher allègrement sur les rampes déjà balisées de l’émergence. De ce fait, précise le texte, le Président de la République veut être à l’écoute de toutes les composantes de la société sénégalaise, pour prêter une attention particulière aux interpellations et prendre en compte les préoccupations pour mieux servir l’Etat. Et pour faciliter les discussions, le Chef de l’Etat a souhaité le choix d’une personnalité indépendante et consensuelle pour diriger le processus du dialogue national.
Dans le même esprit, le Président Macky SALL a exprimé sa disponibilité à mettre en œuvre les consensus issus de cet exercice important dans la poursuite de la modernisation de notre modèle démocratique. « A ce titre, le dialogue national offre un cadre unique et historique pour la création et la consolidation de consensus forts sur les questions politiques et institutionnelles. Le dialogue national, c’est aussi l’opportunité de prendre en charge la problématique de la bonne gouvernance, les belles perspectives économiques et sociales qui s’ouvrent à notre pays à travers la deuxième génération du Plan Sénégal Emergent », lit-on en définitive dans le texte parvenu à la Rédaction de « L’As ».