ZIGUINCHOR TOUJOURS MOBILISÉE DERRIÈRE SONKO
Malgré son incarcération, le maire de Ziguinchor reste une figure omniprésente dans son fief, où ses partisans multiplient les actions pour défendre sa candidature à la présidentielle. Portrait d'une ville toujours acquise à sa cause
A Ziguinchor, le fief du maire Ousmane Sonko emprisonné, les partisans du leader du Pastef continuent de faire campagne activement pour recueillir les parrainages nécessaires à la candidature de leur champion à l'élection présidentielle de février 2024. C'est ce que révèle un reportage du Monde publié le 6 décembre dernier.
Dans les rues de la ville casamançaise, les affiches et slogans en faveur d'Ousmane Sonko sont omniprésents. "Les haut-parleurs installés par l’équipe du Pastef crachent sans interruption des chants à la gloire d’Ousmane Sonko", rapporte le journal. Un attachement intact pour l'opposant incarcéré, malgré les accusations de viols et les poursuites judiciaires à son encontre.
Après avoir longtemps refusé d'envisager une alternative, le Pastef a dû se résoudre à désigner Bassirou Diomaye Faye, numéro deux du parti, comme candidat. Mais les militants sonkoïstes restent mobilisés pour recueillir les parrainages, comme en témoigne un rassemblement organisé devant une épicerie du quartier de Lyndiane, selon le récit du Monde.
"J'y tenais plus que tout", confie un électeur âgé venu apporter son soutien. Pourtant, "avant la désignation de Bassirou Diomaye Faye, la campagne n’avait pas vraiment commencé à Ziguinchor", note Cheikh Cissé, chroniqueur politique pour le groupe de presse GMS.
Le 17 novembre dernier, un bref espoir a soulevé la ville lorsque la Cour suprême devait se prononcer sur la réinscription d'Ousmane Sonko sur les listes électorales. Mais la plus haute juridiction a finalement renvoyé l'affaire, provoquant des heurts.
A l'image d'Adama Kebe, jeune aquaculteur au chômage, de nombreux habitants dénoncent le "sentiment d'abandon" de la région et estiment qu'elle "paye pour avoir résisté plus que les autres contre l'injustice faite à Sonko". Depuis juin, les tensions n'ont fait qu'accroître ce ressentiment.
Malgré l'incarcération de leur champion, les partisans du Pastef à Ziguinchor continuent donc de se mobiliser pour défendre sa candidature. Bassirou Coly, adjoint d'Ousmane Sonko à la mairie, l'assure: "Nous avons déjà dépassé les 20 000 parrainages recueillis pour lui en 2019".
La ville reste un bastion indéfectible pour le maire emprisonné.