40% DES SÉNÉGALAIS SOUFFRENT D’HYPERTENSION ARTÉRIELLE
Au Sénégal, l’hypertension artérielle (Hta) cause des dégâts énormes chez les patients. Sa prise en charge est couteuse aussi bien pour les malades que pour l’Etat. Selon la cardiologue Dr Marième Ly,
Considérée comme le tueur silencieux, l’hypertension artérielle qui fait partie des maladies non transmissibles (Mnt) fait des ravages dans les pays sous-développés comme le Sénégal. A la veille de la Journée mondiale de l’hypertension artérielle qui sera célébrée aujourd’hui, un diagnostic sur les facteurs de risque, les conséquences et les moyens de prévention de la pathologie a été établi. Selon la cardiologue Dr Marième Ly, 40% de la population sont hypertendus.
Au Sénégal, l’hypertension artérielle (Hta) cause des dégâts énormes chez les patients. Sa prise en charge est couteuse aussi bien pour les malades que pour l’Etat. Selon la cardiologue Dr Marième Ly, les causes de cette pathologie sont surtout liées à l’hérédité et à l’alimentation notamment la consommation excessive de sel. «Si les parents sont hypertendus, cela peut favoriser l’installation d’une hypertension artérielle», explique-t-elle.
Les manifestations de l’hypertension chez un sujet qui en souffre sont des maux de tête, des bourdonnements d’oreille, parfois des flous visuels ou l’impression de voir des mouches volantes et des vertiges. «La plupart du temps, il n’y a presque pas de symptôme, ce qui fait la gravité de cette pathologie. Les Anglo- saxons parlent du tueur silencieux, puisque chez la plupart des personnes, il n’y a aucun signe. C’est lorsqu’on fait un contrôle que l’on voit qu’il y a l’hypertension artérielle», indique-t-elle tout en évoquant sur les Accidents vasculaires cérébraux (Avc) qui peuvent être favorisées par l’Hta. «L‘excès de cholestérol et le diabète aussi sont des facteurs favorisants d’Avc.
Toutes ces pathologies étant des facteurs de risque cardio vasculaire. Quand on dit cardiovasculaire, c’est le cœur et les vaisseaux ; cela peut être les vaisseaux cardiaques ou les vaisseaux cérébraux», précise Dr Ly qui détecte deux types d’Avc. «Il y a le type ischémique qui se définit comme un caillou qui se détache soit au niveau du cœur, soit au niveau des vais- seaux du cou pour aller obstruer une artère cérébrale. Souvent, cela laisse des séquelles comme la paralysie d’un côté. L’autre type d’Avc, c’est celui hémorragique. Là, c’est le vaisseau ; une artère se déchire et on assiste à une inondation de sang dans le cerveau.
Pour ce type d’Avc, c’est souvent difficile de s’en remettre, c’est exceptionnel que la personne soit sauvée», alerte-t-elle. Dans le même sillage, Dr Marième Ly renseigne qu’il existe un Avc qui n’est pas causé par l’hypertension artérielle, mais qui découle plutôt d’une malformation. « Il y a une malformation au niveau du cerveau et quand un vais- seau se déchire, c’est difficile de sauver la personne. On a pu sauver quelques cas en faisant une intervention chirurgicale. Mais dans plus de 80% des cas, c’est fatal», soutient-elle.
«IL FAUT QUE LES PERSONNES ATTEINTES DE HTA ÉVITENT DE MANGER TROP SALÉ APRÈS LA RUPTURE DU JEÛNE»
Selon Dr Marième Ly, les sujets qui souffrent de Hta doivent éviter de manger trop salé durant le ramadan. «En réalité, il n’y a pas de contre-indication s’il s’agit d’une hypertension artérielle simple. On demande juste à la personne de prendre ses médicaments et d’éviter de manger trop salé. Avec le rama- dan, nous avons tendance le soir à manger trop salé et en excès. Il faut contrôler régulièrement la tension et veiller à ce que l’alimentation ne soit pas trop salée le matin et le soir», recommande-t-elle.
A propos des moyens de prévention, certains facteurs ne sont pas modifiables comme l’hérédité et l’âge. «Mais, il y a lieu de privilégier la prévention surtout au niveau alimentaire et de la pratique du sport». Jusqu’à la ménopause, explique Dr Marième Ly, les femmes sont souvent protégées.
«Le principal motif de consultation de nos patients est l’hypertension artérielle, seule ou associée à d’autres facteurs de risques. Au Sénégal, 40% de la population sont hypertendus d’après les enquêtes que l’on a faites sur le terrain aussi bien en milieu hospitalier que dans le privé et même dans les visites annuelles que nous faisons dans les entreprises», renseigne-t-elle.